J'ai appris à ne pas trop poser de questions. J'ai aussi appris à me parer de la couleur des murs et de celle de la poussière des rues. Ce n'est guère difficile. Je ne ressemble à rien.
C’est tellement étrange une vie d’homme. Une fois qu’on y est précipité, on se demande souvent ce qu’on y fait. C’est peut-être pour cela que certains, un peu plus malins que d’autres, se contentent de pousser seulement un peu la porte, jettent un œil, et apercevant ce qu’il y a derrière se prennent du désir de la refermer au plus vite.
Peut-être que ce sont eux qui ont raison.
L'homme est grand, mais nous ne sommes jamais à la hauteur de nous même.
Et je me souviens aussi de ma peur, surtout de ma peur, comme si la peur désormais avait été mon vêtement. Un vêtement que je ne suis toujours pas parvenu à arracher d’ailleurs, bien au contraire, et qui me serre comme s’il se rétrécissait de semaine en semaine
Une vieille chanson de la montagne dit que lorsque l'amour frappe à la porte, il ne reste que la porte, et que tout le reste disparaît.
Cet homme, c'était comme un miroir, vois-tu, il n'avait pas besoin de dire un seul mot. Il renvoyait à chacun son image. Ou peut-être que c'était le dernier envoyé de Dieu, avant qu'Il ne ferme boutique et ne jette les clés. Moi je suis l'égout, mais lui, c'était le miroir. Et les miroirs, Brodeck, ne peuvent que se briser.
L'idiotie est une maladie qui va bien avec la peur. L'une et l'autre s'engraissent mutuellement, créant une gangrène qui ne demande qu'à se propager
Je ne crois pas que les rêves annoncent quoi que ce soit, comme certains le prétendent. Je pense simplement qu'ils adviennent au moment où il faut, qu'ils nous disent, dans le creux de la nuit, ce que nous n'osons peut-être pas nous avouer en plein jour.
Mais au fond, mourir d’ignorance ou mourir sous les milliers de pas d’hommes redevenus libres, il n’y a au vrai aucune espèce de différence. On ferme les yeux, et puis, il n’y a plus rien. Et la mort n’est jamais difficile. Elle ne réclame ni héros ni esclave. Elle mange ce qu’on lui donne. P 144
L'idiotie est une maladie qui va bien avec la peur. L'une et l'autre s'engraissent mutuellement, créant une gangrène qui ne demande qu'à se propager.