Maintenant, c’est une question de face. Leur sacrée foutue face ! Leur maudite haine, l’un pour l’autre, va finir par les détruire tous les deux.
La Russie est illimitée, rétorqua Sergueyev. Mais symboliquement seulement. En réalité, la Russie elle-même a ses limites. L’Arctique et l’Himalaya, la Baltique et le Pacifique.
Je suis convaincu que cette terre ne connaîtra jamais la paix tant que toutes les nations n’auront pas adopté le système parlementaire anglais, tant que tous n’auront pas le droit de vote, tant qu’un homme seul sera le maître de la destinée d’une nation, que se soit de droit divin ou par les votes stupides d’un électorat stupide.
[à propos de Paris et des Français] N’est-il pas navrant que cette radieuse, et glorieuse cité, se donne toujours les plus étranges dirigeants ? murmura Sergueyev. Un peuple magnifique. Et cependant, ses gouvernants sont toujours enflés de vanités et apparemment résolus à mettre le monde sens dessus dessous.
La guerre n’est après tout que la bras séculier de la diplomatie. Quand tout le reste a échoué.
Quand on joue pour un gros enjeu, on doit risquer gros. Si tu n’es pas prêt à risquer gros, tu n’as pas le droit de jouer.
Nous avons de bonnes lois et le meilleur système parlementaire du monde. L’insurrection, l’émeute et la grève ne sont pas des bons moyens d’amener des changements.
Fichu monde où nous vivons, où on peut voir un bon Écossais pendu pour avoir juste volé un mouton, condamné par un Écossais.
- Tu es quelqu’un de très, très spécial, May-may.
- Assez spéciale pour que tu me fasses Tai-tai ? Ta Suprême Dame, selon ta coutume ?
- Je verrai ça quand j’aurai accompli trois choses.
- Quelles trois choses ?
- La première est d’amener l’argent à bon port, à bord du China Cloud.
- Ensuite ?
- La seconde est de rendre Hong Kong absolument sûr.
- La dernière ?
- Je ne sais pas trop. Il te faudra être patiente pour celle-là.
- Je t’aiderai pour les deux premières. La dernière je ne sais pas. Je suis chinoise. Les Chinois sont très patients. Mais je suis aussi une femme.
Pour être le Taï-pan de la Noble Maison, tu dois être prêt à exister seul ; à être haï, à poursuivre un noble but, à sacrifier quiconque te paraît être indigne de confiance.