Cette bande dessinée s'inscrit dans la série des Contes des coeurs perdus imaginée et écrite par
Loïc Clément. Dès la couverture, nous savons que le chemin exploré sera celui du coeur de Jeannot. En deux images, la couverture et la première planche (ci-dessus),
Carole Maurel pose l'ambiance d'une solitude lourde, d'une vie qui se fait malgré l'absence. Et c'est cette absence qui devient l'enjeu de l'histoire. Que manque-t-il à Jeannot ? La délicatesse de ces dessins, l'équilibre de ces couleurs conviennent parfaitement à la narration choisie, l'exploration d'une douleur profonde, le poids d'un passé aveuglant totalement les possibilités d'un présent réaliste. Ainsi, tout le début, après avoir supposé la tragédie d'une vie, développe la fantaisie de Jeannot. Ces scènes sont aussi drôles que tristes. Elles montrent la force d'un esprit qui tente de se sauver et l'incapacité d'un être à vivre le présent. Quand Jeannot rencontre dans le parc une femme, les auteurs nous montrent alors la confrontation avec la réalité. Tous ces bouleversements chez Jeannot, tant le passé douloureux que la lumière d'un avenir radieux, nous rapprochent de la vérité sur le personnage. Les sentiments s'exacerbent, les émotions éclatent dans une narration plus délicate. Portée par le rouge et vert, couleurs très présentes dans les dessins, l'animation pleine d'énergie et de ruptures du personnage de Jeannot emporte le récit. Les auteurs parviennent à conserver un ton mélancolique puisant dans toutes les nuances d'un coeur brisé.
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