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EAN : 9782413019657
40 pages
Delcourt (15/04/2020)
4.07/5   138 notes
Résumé :
Pour Jeannot, la vie était simple et heureuse jusqu'à ce drame qui a tout changé. Depuis il s'est mis à entendre ce que disent les arbres et les plantes. Cela paraît un peu fou mais il peut vraiment les entendre ! On pourrait croire à un don du ciel inestimable, mais Jeannot y voit plutôt une malédiction car les arbres sont bêtes comme leurs racines...
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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Un jardinier qui parle aux plantes et aux arbres qu'il soigne, c'est plutôt "habituel" me direz-vous. Tous, ou presque tous, les jardiniers s'adressent à leurs plantations. Je les enjoins, souvent pour ma part, de pousser et de proliférer :"Allez, mes tomates, rougissez, piquez un fard. Petits radis, abusez de la peinture fuschia pour barbouiller votre museau. Et toi, belle ipomée, enroule-toi et fais jaillir tes corolles comme autant de clins d'oeil quotidiens."
Mais si le jardinier en question reçoit une réponse, voire si les végétaux s'adressent à lui...c'est beaucoup plus extraordinaire...et c'est comme un don !

Jeannot, ce jardinier aux cheveux de neige le possède... comme un legs, mais un legs empreint de chagrin et de larmes... Et Jeannot est toujours en colère et il dirige sa hargne vers ceux qu'il aime - comme toujours ! - vers les seuls qui lui parlent : les arbres et les plantes dont il ne supporte, en fait, pas les chuchotements et les gazouillis...

Alors, il taille, il coupe, il abat...il meurtrit autant qu'il l'est lui-même... Il veut le silence pour s'enfermer un peu plus dans sa solitude, pour se replier davantage… parce que… sa vie a basculé et qu'il vit désormais en la seule compagnie de ses souvenirs, de ses regrets, de ses remords...

Un jour, son besoin de tout régenter - l'ordre, toujours l'ordre ! - le fait croiser Josette et son chien Dagobert.
Et parfois, les chagrins se partagent et les yeux s'ouvrent à consoler l'autre...

C'est la critique d'une amie babéliote, inaji, sur un opuscule de cette série qui m'a donné l'envie de trouver cette BD, moi qui suis plus que novice dans le genre - il fallait un déclic pour que je franchisse le pas et ose pénétrer ce royaume d'images et de bulles ! La douceur distillée qui se dégageait de son avis de lecture m'était devenue indispensable et je la devinais bénéfique...

Et je dois dire que je n'ai pas été déçue : les dessins sont beaux, colorés, dans un chatoiement de tons qui retient la rétine, les personnages attachants et leurs malheurs sont de ceux que l'on rencontre tous et que l'on sait plus ou moins partager et c'est ce non-partage qui entraîne la colère et c'est cette colère qui fait que Jeannot use davantage du sécateur que de la caresse... Cet album laisse pétiller l'émotion, malgré tout. Tout est subtilement raconté et les fleurs sont des personnages loin d'être secondaires, leur palette de sentiment est aussi évocatrice que celle des humains. J'ai souffert avec Jeannot et avec Josette mais aussi beaucoup également avec les deux arbres du jardin de Jeannot...Mais chutt, je ne peux pas tout raconter !

Un scénario tout en retenue, on devine mais tout se dévoile petit à petit comme une confidence qui nous est accordée...

Un très beau moment pour expliquer aux plus jeunes - et à tous, finalement- que la mort est souvent soeur de colère et que se replier fait fructifier cette colère qui se retourne contre ce ou ceux qu'on aime le plus...


Une première incursion dans "le monde imagé" - Merci encore, inaji ! - que je vais poursuivre, il fallait l'impulsion, l'audace du premier album saisi...Et voilà, je suis contaminée !!
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💬 Laisse-moi te présenter Jeannot, ce p'tit vieux assis sur un banc ...
Figure-toi qu'il a un super-pouvoir : il communique avec la nature.
« Waouh ! » je t'entends t'exclamer !
Pour toi certainement mais ... pas pour lui.
Parce que ce don ravive chez lui un terrible passé, une perte immense ...

De son métier de jardinier, il a certes gardé la passion ... mais une passion assombrie, ternie par les drames de la vie. Alors gare aux murmures incessants de la nature, Jeannot le bougon impulsif à le sécateur lest !
Et puis, un jour ....

Te dire simplement que ce Jeannot, derrière sa colère, cache une infinie tendresse. de celles qui bouleversent.
Dans ces bulles, tu trouveras une jolie poésie. Poésie des mots et du dessin, en parfaite harmonie.

Un p'tit bijou tout en émotions qui plaira aux plus jeunes comme aux grands.
À partager, pour aborder, en douceur, le thème difficile du deuil.

Très belle découverte qui a su toucher mon p'tit coeur !
Et l'envie maintenant de découvrir les autres ouvrages de cette série Les contes des coeurs perdus.

Et toi ? Les connais-tu ?
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J'avais adoré les deux autres bandes dessinées de Loïc Clément que j'avais lues, à savoir Chaque jour Dracula et Chaussette. Deux histoires qui m'avaient beaucoup touchée. En empruntant Jeannot à la médiathèque, j'ignorais qu'il s'agissait d'une suite à Chaussette.

Jeannot est un vieil homme qui vit seul depuis le drame. Après avoir vécu des années de bonheur avec sa femme et sa fille, il a tout perdu. Cet ancien jardinier à la retraite s'est découvert, après le drame, le pouvoir de communiquer avec les plantes. Un don qu'il considère comme une malédiction, lui qui se renferme dans son malheur... jusqu'à ce qu'il fasse la connaissance de Josette et de son chien Dagobert...

Si j'ai été ravie de retrouver Josette, je dois avouer que ma lecture de son histoire (dans Chaussette) date assez donc je me souvenais surtout des grandes lignes. Je me rappelle que c'était un livre qui parlait aussi de deuil, de détresse et de reconstruction. Mais cette fois, c'est Josette qui va venir en aide à quelqu'un !

Pourtant, au départ, la rencontre entre les deux ne va pas se faire sans encombre. Jeannot n'aime pas les gens, il est bourru et froid. Mais, petit à petit, Josette parviendra à briser un peu sa carapace...

C'est encore une fois avec une grande sensibilité que Loïc Clément traite d'un sujet difficile, ici la mort d'un proche, de ces décès dont on ne se remet pas... En fin de compte, le pouvoir d'entendre les plantes et de parler avec n'est qu'un habile prétexte au récit. Accompagné de Carole Maurel aux illustrations, Loïc Clément nous offre un récit bouleversant.

Une bande dessinée superbe, pleine de tendresse envers ces coeurs perdus, qui aborde avec justesse la vie suite à la perte d'un être cher. J'ai été très touchée par cette histoire et la série Les contes des coeurs perdus a réussi à conquérir le mien !
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Cette jolie BD pleine d'émotions aborde des sujets difficiles, sensibles et réalistes. En lisant la quatrième de couverture, je ne m'attendais pas à une telle ambiance. J'imaginais davantage un récit doux, avec de la magie et des moments drôles. Cela dit, je n'ai pas été déçue ! C'était différent de mes attentes, mais je me suis régalée et j'ai été émue. Dès le début de l'histoire, on va mettre en avant le pouvoir magique de Jeannot : le lien végétal. le vieil homme a la capacité de comprendre les plantes, les arbres et la nature en général. Un pouvoir séduisant sur le papier, mais loin d'être pratique ou de tout repos ! Par exemple, le vieillard est sans cesse embêté par un duo d'arbres enlaçant leurs branches. Les deux tourtereaux ne font que se murmurer des mots doux, ce qui renvoie directement Jeannot à sa solitude. Son attitude est alors aigrie et agressive. Ce don est également problématique, puisque les légumes ne cessent de hurler leur douleur lorsqu'ils sont cuisinés ! Pas facile de voir sa soupe crier ou ses patates sautées pleurnicher dans la casserole… (Non. Jeannot ne peut donc pas être vegan…) Tout ce qui tourne autour du pouvoir de Jeannot m'a plu, notamment lors des passages avec les deux arbres.

L'humour est présent, que ce soit avec les échanges cocasses liés au pouvoir magique, à travers la narration ou via des jeux de mots. Toutefois, ce n'est pas ce que je retiendrais : ce qui est surtout mis en valeur, c'est le vécu douloureux de Jeannot. Pourquoi est-il tellement en colère ? Quel secret cache-t-il ? Pourquoi s'en prendre à la nature ? Pourquoi, malgré sa rencontre avec Josette, il reste à ce point renfermé sur lui-même ? Mon attachement pour ce vieux râleur a été rapide. de ce fait, j'ai rapidement eu envie de le voir à nouveau heureux. La révélation sur le mal-être qui le ronge a été intense. Et la page avec la fleur qui se fane peu à peu est marquante. Son traumatisme est compréhensible…De façon générale, les illustrations sont magnifiques et émouvantes. Parfois, le texte est absent, mais tellement de choses se passe à travers les dessins que cela n'a pas d'importance.

Des illustrations expressives, un soupçon d'humour, une grande dose de sentiments, des thématiques fortes (deuil, solitude, résilience, amour, …), rendent cet album magnifique. On en demanderait plus ! Apparemment, c'est possible : d'après les avis vus sur internet, cette BD fait écho à une autre intitulée « Chaussette ». Il faudrait que je mette la main dessus…
Lien : https://lespagesquitournent...
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Jeannot est un jardinier en retraite. Il est obnubilé par l'ordre et le rangement. Rien ne doit dépasser, tout est ordonné, calibré. Jeannot vit seul mais cela n'a pas toujours été le cas. Il évoque une première partie de sa vie heureuse avec sa femme et sa fille. Il évoque un drame qui a tout bouleversé.

Jeannot a un pouvoir : les végétaux lui parlent et lui font de reproches sur sa manière de les entretenir. Jeannot est le seul à entendre les végétaux mais il les entend aussi quand ils parlent entre eux. Jeannot ne supporte pas leurs ébats amoureux, leur rapprochement peut-être leur bonheur d'être ensemble et de s'unir. Alors, Jeannot Taille, scie, découpe, sépare, élague, réduit, brûle, détruit comme si ce bonheur simple lui faisait mal.

Finalement Jeannot s'intéresse peu aux autres si ce n'est à ces anciens collègues à qui il veut inculquer ses méthodes de travail ce qui va finir par les irriter.

L'arrivée de Josette, rencontrée sur un banc dans le parc, va peut-être changer la donne.

Comment se reconstruire après un deuil ? Comment continuer à vivre quand on pense que l'on n'a plus de but ? Comment survivre ? Ce sont les questions en suspens dans cette histoire. On découvre un Jeannot bourré de manies, d'obsessions du rangement, esclave du rangement et peut-être jaloux du bonheur des autres. Jeannot a vécu un traumatisme et s'est créé une carapace pour se protéger. Il s'est enfermé dans cet univers et pourrait sombrer dans une forme de folie. Quand il s'intéresse aux autres, c'est uniquement à travers ses phobies.

Les auteurs traitent le sujet avec délicatesse suite à la rencontre avec Josette. Avant, ils expriment par le scénario et le dessin toute la violence qui anime Jeannot, violence contre l'injustice qu'il ressent. Tout s'apaise quand Jeannot accepte de dire, de se dire, de mettre des mots sur ses maux. Jeannot va t'il accepter d'être heureux ? Est-ce trahir les siens que de tenter de reconstruire quelque chose qui sera différent mais ne fera pas oublier le passé ?

Faire le deuil, ce n'est pas oublier, c'est se souvenir. C'est la leçon que je retiens de cette lecture qui m'a ému et un peu déstabilisé.






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critiques presse (2)
Ricochet
08 octobre 2020
Une très belle bande dessinée pleine d’espoir, à lire dans la série des « Contes des coeurs perdus ».
Lire la critique sur le site : Ricochet
BDGest
03 juillet 2020
Avec tendresse et poésie, Jeannot propose aux jeunes lecteurs de découvrir comment un autre cœur desséché a pu refleurir. À lire.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
C'est précisément cette douleur indicible qui m'avait fait ce que j'étais.
Un excentrique, un survivant un peu maboul ayant trouvé refuge dans des obsessions qui l'ont peu à peu consummé.
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Lorsqu'un enfant perd ses parents, on parle d'orphelin.

Lorsqu'un homme perd sa femme, on parle de veuf.

Mais lorsqu'un père se voit privé de son enfant, il n'existe pas de mot.

Aucun qualificatif ne peut rendre la mesure de ge qu'un tel drame représente.

Le langage est trop pauvre.

Qualifier cette douleur est vain.
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Tout ce qui m'intéresse, c'est l'ordre. J'aime que tout soit à sa place.
Ranger est le seul truc qui apaise un peu cette colère terrible que je ressens en permanence.

(page 11)
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Lorsqu'un enfant perd ses parent, on parle d'orphelin.
Lorsqu'un homme perd sa femme, on parle de veuf.
Mais lorsqu'un père se voit privé de son enfant, il n'existe pas de mot.
Aucun qualificatif ne peut rendre la mesure de ce qu'un tel drame représente.
Le langage est trop pauvre.
Qualifier cette douleur est vain. (p.33)
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Même après plusieurs années, je n'ai rien dit à personne pour mon pouvoir, parce que si les gens savaient, ils diraient que c'est dans ma tête.

- Juste un petit rafraîchissement des pointes s'il vous plaît.
- J'suis pas ton coiffeur !
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Armelle & Mirko 2 / Contes des coeurs perdus 8
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