AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,44

sur 41 notes
5
2 avis
4
9 avis
3
5 avis
2
5 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Bonne idée sans doute que cette collection « explora », grand public, créée par Christian Clot et lancée par Glénat en 2012, avec pour objectif de présenter en BD, à raison de quatre à six par an, une centaine d'explorateurs et leurs découvertes. Dès douze ans précise l'éditeur sur son site… Pas sûr que Rimbaud cadre avec l'esprit d'une telle collection. de quelle exploration veut-on parler ? Rimbaud est mis en scène de 1881 à 1891, les dix dernières années de sa vie, quand ayant tourné le dos à la poésie et à l'Europe, il devint marchand et négociant, trafiquant d'armes à ses heures, dans la corne de l'Afrique.

Découvreur de l'Abyssinie donc en un temps où encore très peu d'Européens s'y risquaient. Une région convoitée par les puissances occidentales pour ses ressources et agitée alors par de nombreux conflits internes (guerres inter-tribales et guerres menées par le négus Ménélik pour l'unification de l'empire d'Ethiopie), voilà pour le contexte illustrant le scénario. Outre la copieuse correspondance relative à cette époque qui nous est parvenue, l'ex-poète a aussi laissé quelques rapports et cartes qui font date publiés par la Société française de géographie. Tout cela, le dossier final de Christian Clot le synthétise très bien. Oui, mais pour ce qui est de la transposition de cette partie de la vie de Rimbaud, dans cette bd, c'est une autre affaire. On trouve mieux ailleurs ("La ligne de fuite", Futuropolis, 2007 ; "Lettres d'Afrique", Vertige graphic, 1991 ; "Le Chapeau de Rimbaud", Akileos, 2010).

Le scénario est le suivant : après la mort d'Arthur à Marseille en 1891, sa soeur et exécutrice testamentaire, Isabelle, missionne en Abyssinie un ami de son frère pour rapatrier ses biens et retrouver aussi la trace du domestique Djami à qui Rimbaud voulut transmettre une part d'héritage. L'idée pourrait fonctionner– l'ami fictif Valentin Bracq partant sur les traces de l'ex-poète et de Djami (qui a bien existé, lui) ; la documentation historique et géographique fournit une base solide. C'est la quête imaginaire en forme de retour au Harar qui sombre vite à mon goût dans le cliché. Les intentions s'égarent dans des "illuminations" graphiques vraiment peu convaincantes d'un Rimbaud coincé entre ses comptes caravaniers et ses vapeurs. Représentations appuyées, réductrices et caricaturales.

Décrochage rapide devant les premières visions de cauchemar de Rimbaud et de sa mort hautement dramatisée dans les bras de sa soeur à Marseille. DONG, DONG, DONG, DONG, DONG, DONG, DONG, DONG, DONG, DONG. Dix, il y en a bien dix puisqu'il est mort à dix heures, le 10 novembre 1891. D'accord. Un vrai paradis d'onomatopées inventives parfois (ça fait aussi « tchof tchof » quand Arthur mâchonne du khat). Et puis Pitié pour le monde animal : les Hyènes qui font GRR, GRRRRRR, les serpents SSSSS... et les crocodiles empotés en vue plongeante.

La lecture complète du dossier final s'avère l'indispensable préalable pour se repérer dans les diverses étapes du voyage qui se fait ici à rebours des pérégrinations rimbaldiennes, de Harar à Aden. le déroulement de la narration est extrêmement fragmentaire et le texte fort laconique – le contenu des bulles parfois indigent (il est vrai que l'infréquentable Rimbaud avait la réputation d'être un grand taciturne…). le récit joue peut-être excessivement de l'ellipse, l'affaire se boucle en quarante sept pages sur une fin en forme de « flop ».

Côté dessin une certaine raideur du trait. Composition et découpage privilégient le rythme mais les effets d'accélération ou de raccourci manquent complètement de naturel. Beaucoup de travail sur les plans (panoramiques ou gros plans très nombreux) dans cette découverte abyssine, il est vrai. Peu-être trop d'attachement à des détails anecdotiques ou sans grand intérêt, ce qui nuit a l'ensemble et contribue à nourrir le poncif. La réception du Pacha de Zeilah réserve au lecteur un curage de dents mémorable qui restera je pense inscrit dans les annales de la BD, inch allah ! Une complète déception.
Commenter  J’apprécie          151
Depuis quelques années la collection Explora s'attache à retracer le parcours des plus grands explorateurs par le biais de bandes dessinées particulièrement soignées, tant sur le plan graphique que scénaristique. Si on est guère étonné de voir Marco Polo, Magellan, Richard Burton ou encore Charles Darwin faire partie de la sélection, la présence de Rimbaud parmi tous ces aventuriers a davantage de quoi surprendre. Pourtant ce n'est pas pour rien qu'on avait attribué au poète le surnom d'« homme aux semelles de vent ». Outre l'Europe et l'Asie, c'est en Afrique que Rimbaud passera une partie de sa vie, et plus spécifiquement à Harar, une région d'Éthiopie où il se met au service d'Occidentaux ayant installé des comptoirs dans le secteur. Mais le poète a la bougeotte et ne supporte pas de rester trop longtemps au même endroit. Il participera ainsi à plusieurs expéditions (souvent peu rentables) dans des territoires jusqu'à présent non fréquentés par les Européens car jugés trop dangereux. Il entrera ainsi en contact avec certaines des tribus peuplant la région et adressera ses remarques concernant la topologie des lieux à la Société de géographie de Paris qui n'hésitera pas à publier ses comptes rendus. le poète semble donc parfaitement mériter le statut d'explorateur, et c'est à Philippe Thirault et Thomas Verguet qu'a cette fois été confié le soin de relater cette période charnière de la vie de l'écrivain. le résultat est toutefois plutôt mitigé.

Découvrir une nouvelle facette de la personnalité du poète tourmenté aurait pu se révéler intéressant, mais l'album pâtit malheureusement d'un scénario assez mal construit. Comme dans les autres tomes de la collection l'approche privilégiée n'est pas tellement de proposer un résumé complet de la vie du personnage mais plutôt de se focaliser sur un ou deux moments révélateurs de la personnalité de l'explorateur ou de l'intérêt de sa découverte. Seulement l'épisode choisi ici n'est à mon sens pas le plus approprié car il donne l'image d'un homme particulièrement antipathique, capricieux et motivé uniquement par l'appât du gain. Il faut attendre le dossier historique proposé en complément à la fin de la bande dessinée pour apprendre que l'intérêt du poète pour l'Abyssinie était loin de se limiter à l'argent. Pourquoi, alors, ne pas le montrer davantage au contact des populations locales dont il essayait apparemment d'apprendre la langue et se plaisait à photographier le quotidien ? Et pourquoi avoir consacré tellement de planches aux cauchemars de Rimbaud qui nous apparaît certes comme un personnage torturé mais finalement bien peu comme un explorateur ? La révélation des toutes dernières pages réussit malgré tout à surprendre et rehausse ainsi quelque peu le niveau de l'ouvrage. Les graphismes de Thomas Verguet sont pour leur part plutôt réussis et provoquent sans difficulté le dépaysement recherché.

S'il semble que Rimbaud puisse effectivement être considéré comme un explorateur en raison de ses travaux sur l'Abyssinie, il manque au poète la passion et la curiosité qui animent les véritables découvreurs. La qualité de l'album s'en ressent, aussi lui préférera-t-on sans hésiter les deux autres volumes sortis au même moment dans la même collection et consacrés à Charles Darwin et Alexandra David-Néel.
Commenter  J’apprécie          130
Déception. J'étais pourtant motivée après avoir passé un week-end à Charleville-Mézières, ville des Ardennes d'où Arthur Rimbaud est originaire et où il y a son musée.
Mais avec cette bande dessinée point de poète puisqu'il s'agit de la collection Explora qui présente "l'explorateur maudit" comme l'indique le sous-titre. Car Rimbaud, poète prodige, à arrêter d'écrire à 21 ans. Il a tout quitté en 1875 pour partir en Afrique, en Abyssinie (Éthiopie) plus exactement.
L'histoire commence en 1891 à Marseille où Rimbaud vient d'être amputé et va mourir ; rien d'original puisqu'une autre BD sur Rimbaud commence exactement de la même façon (« Rimbaud l'indésirable » de Xavier Coste, qui est beaucoup mieux à mon goût).
On se retrouve en Afrique avec Valentin Bracq, ami d'enfance d'Arthur, venue récupérer de soi-disant poèmes et autres documents, pour succession. Au fil de ses étapes ponctuées de rencontres il y a des flash-backs.
D'abord je me suis demandé pourquoi ce retour commençait en 1881 et pas en 1875 quand Rimbaud arrive en Afrique. C'est un détail, mais ce que je n'ai pas vraiment apprécié, c'est son portrait est particulièrement désespérant : mauvais négociant il est surtout présenté sous les traits d'un colon sans scrupule voire esclavagiste, trafiquant d'Ivoire et d'armes à l'esprit détruit.
La beauté des lieux et des dessins n'ont pas suffi à me faire aimer cette bande dessinée, sans parler de la fin plutôt grotesque.


Commenter  J’apprécie          111
On connait le Rimbaud poète de génie, rebelle, excessif. Cette BD propose de nous montrer un autre pan de son existence: l'exploration de contrées lointaines. Mais je dois dire que j'ai été déçue. Je trouve cette BD assez inconsistante; il n'y a pas vraiment de fil conducteur qui soutienne le tout. On y évoque plusieurs moments de son voyage, mais le tout n'a ni queue ni tête. Ça part un peu dans tous les sens. On y voit un Rimbaud, à moitié fou et obsédé par des visions, qui se lance dans le traffic d'armes. C'est certainement ce qu'il s'est passé, mais le rendu dans ce livre n'est pas à la hauteur de l'homme. En plus, il est parfois difficile de suivre la chronologie car les feedbacks et autres sauts temporels ne sont pas toujours bien visibles.
Commenter  J’apprécie          20
Rimbaud meurt en 1891 à l'hôpital à Marseille après l'amputation d'une jambe. Un an plus tard, l'un de ses amis d'enfance part sur ses traces en Abyssinie à la recherche de poèmes qu'il aurait pu écrire lors de ses années de pérégrinations en Afrique. On apprend alors par divers flash back que Rimbaud a notamment participé à un trafic d'armes.
Je trouve que l'idée d'une série de bandes dessinées consacrée aux explorateurs est excellente et que la présentation d'une partie de la vie de Rimbaud sous cette forme littéraire était un défi intéressant. Les images sont belles, mais le texte trop succinct et parfois trop peu littéraire à mon goût, compte tenu du sujet choisi. Certaines bulles en langage parlé m'ont dérangée (p. ex. « J'aime pas … » p. 10, « Vous arriverez à rien avec ce gusse.» p. 11). Par ailleurs, le scénario m'a semblé très brouillon et peu consistant. On apprend finalement peu de choses sur la vie du poète et sur les circonstances de sa mort, pourtant présentées comme mystérieuses en début d'ouvrage. le déroulement de l'histoire est difficile à suivre en raison d'ellipses trop nombreuses dans la narration et d'un manque de liaison lors des flash back et des divers déplacements des protagonistes. La fin très abrupte est assez décevante et le personnage de l'ami fictif m'a semblé inutile.
Le livre contient un dossier historique et plusieurs photos d'époque présentant la vie de Rimbaud et ses voyages en Afrique. Ce dossier est intéressant et permet de mieux comprendre la BD parfois peu claire. Des fautes de français auraient toutefois pu être évitées (« … son attitude souvent violente… l'a longtemps laissé oublier » p. 55), de même que l'usage de déterminants ou de pronoms personnels sans lien avec le sujet (« Georges Izambard quitte Charleville pour Douai. Son frère Frédéric… » - en réalité le frère de Rimbaud, p. 51, « C'est sans doute grâce à Verlaine … que Rimbaud est aujourd'hui l'un des poètes français les plus reconnus. Il continue à s'intéresser … aux vers du jeune homme » p. 55).
Malgré ses défauts, ce livre donne envie de découvrir les autres ouvrages de la collection Explora.
Commenter  J’apprécie          10



Lecteurs (72) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5234 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}