Le retour des Djihadistes

Cet essai nous parle de cette surprise générale qui a été dévoilée le 10 Juin 2014, une surprise plutôt mal accueillie : l'EIIL est créé, un état islamique établi en partie sur le territoire irakien et syrien. Une aberration qui prend ses sources au sein de plusieurs conflits dans la région. Un califat est mis en place par le chef de ces troupes militaires sur-motivées: Abou Baqr Al-Baghdadi, celui-ci énonce que l'Irak n'appartient pas aux irakiens et que la Syrie n'appartient pas non plus au syriens, la terre "confisquée" appartient à Allah.

Il est donc question tout d'abord d'expliquer comment un tel état a pu voir le jour, par quels moyens et à quelle occasion, mais également comment ce groupe armé de seulement quelques hommes a pu si vite gonfler ses rangs et les armer.
Il y eu tout d'abord la guerre d'Afghanistan et l'aide que les Etats-Unis ont apportés aux talibans pour lutter contre l'Union soviétique ; puis la guerre en Irak, notamment la deuxième qui a échauffé les esprits sunnites face aux chiites et aux kurdes, à partir de là un islam radical va se développer. L'autre point qui a fini de tout faire basculer et qui est devenu au final un vrai problème : la Syrie, apportant son « aide » à la branche démocratique l'Occident a au bout du compte permis aux djihadistes présents sur le territoire de s'emparer des cargaisons d'armes.
Mieux armés et bien mieux préparés aussi le futur EIIL a pu continuer son ascension.

L'auteur nous donne les clés pour comprendre ce qui se joue actuellement au Moyen-Orient, les pions et le chemin suivi par l'EIIL, le rôle joué par certains pays et par les médias mais surtout par les canaux d'informations. Les réseaux sociaux et Youtube ont pris une importance énorme lors du printemps arabe mais ont malheureusement aussi servis à la propagande djihadiste amplifiant ainsi sa portée.
Toutefois ce qui fait peur c'est le manque total d'analyse de la situation de la part des dirigeants mondiaux jugeant mal l'impact des rébellions sunnites en Irak et en Syrie et en choisissant de fermer les yeux sur l'origine de l'aide financière aux combattants extrémistes.
Même si cet essai ne comprend que 170 pages il fourmille d'informations, ce condensé permet d'y voir plus clair et de comprendre les enjeux de ce conflit au Moyen-Orient.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..

Remarquable analyse sur l'expansion terrifiante du djihadisme et sur l'incompréhension totale du phénomène par les dirigeants occidentaux. Correspondant depuis 1979 au Moyen-Orient, Patrick Cockburn, unanimement reconnu et primé à maintes reprises pour son oeuvre, dissèque avec clarté la situation dans cette zone du monde. Dénonçant depuis longtemps les erreurs et l'aveuglement imbécile des dirigeants occidentaux, il a la douloureuse satisfaction de voir les faits lui donner raison depuis début 2014. Encore une fois, du haut de son arrogance, le pouvoir coalisé des pays occidentaux s'est trompé de cible, nourrit ses ennemis, multiplie les mauvais choix et les mauvais remèdes et pèche par vanité. L'histoire nous a habitué à l'ineptie et à la bornerie du pouvoir politique qui ont mené aux grandes catastrophes humaines ; nous y retournons.
L'auteur, remarquablement documenté, fin observateur depuis des décennies, expose avec clarté et concision ce phénomène complexe qui met en danger l'Occident et la démocratie.

Un livre éclairant et accessible sur la situation géopolitique du Moyen-Orient en 170 pages.

Explications et rôles de chaque pays concerné mais aussi sur l'envers du décor.

La Turquie qui ferme les yeux voire facilite le passage des jihadistes, l'Arabie Saoudite et le Qatar qui financent les jihadistes et ne prône que le wahabisme, les Etats-Unis qui s'obstinent à vouloir être les premiers sur la scène internationale alors que parfois, ils feraient bien d'aller se cacher, l'Europe qui vend des armes qu'on retrouve aux mains de ceux qu'elle voulait combattre, la Libye qui ne sait comment faire depuis le massacre de Khaddafi, sans compter les pays du Maghreb qui ne savent toujours pas comment gouverner pour que leur population ne vive plus dans la pauvreté, bref, on n'est pas sorti de l'auberge et la sortie, c'est sûrement pas pour demain!