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Citations sur L'Âge de fer (22)

Dans un autre monde, je n’aurais pas besoin de mots. J’apparaîtrais au seuil de ta porte. « Je suis venue te voir », dirais-je, et ce serait la fin des mots : je t’étreindrais et je serais étreinte. Mais en ce monde, en ce temps, je dois tendre vers toi des mots. C’est pour cela que jour après jour je me convertis en mots et emballe les mots dans la page comme des douceurs : des douceurs pour ma fille, pour son anniversaire, pour le jour de sa naissance. Des mots venus de mon corps, de fins morceaux de moi-même, qu’elle pourra déballer en son temps, prendre, sucer, absorber.
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Pourtant, mourir sans succession, c’est – pardonne-moi de le dire – vraiment contre nature. Pour la paix de l’esprit, pour la paix de l’âme, il nous faut savoir qui vient après nous, quelle présence emplit les pièces où nous avons naguère été chez nous.
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Cela, c'est quelque chose qu'on en devrait jamais demander à un enfant : vous envelopper, vous réconforter, vous sauver. Le réconfort, l'amour, doivent s'écouler vers l'avant, et non vers l'arrière. C'est une règle, encore une règle de fer. Quand une vieille personne commence à quémander de l'amour. Comme si un parent essayait de se glisser dans le lit de son enfant : c'est contre nature.
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Et le jour où ils seront grands, croyez vous que la cruauté va les quitter ? Quelle espèce de parents deviendront-ils, eux à qui on a appris que le temps des parents était fini ? Peut-on recréer des parents une fois que la notion de parent a été détruite en nous ? Ils frappent un homme, à coups de pieds, à coups de poings, parce qu'il boit. Ils font flamber des gens et rient pendant qu'ils meurent brulés. Comment traiteront-ils leurs propres enfants ? De quel amour seront-ils capables ? Leurs coeurs se changent en pierre sous nos yeux et vous, que dites vous ? Vous dites : "Ce n'est pas mon enfant, c'est l'enfant de l'homme blanc, c'est le monstre produit par l'homme blanc". Est-ce tout ce que vous sa vez dire ? Allez vous mettre ce qu'ils sont au compte de l'homme blanc et tourner le dos ?

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J'ai un cancer né de l'accumulation des hontes endurées tout au long de ma vie.
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- Vivre ! tu es ma vie ; je t'aime comme j'aime la vie elle même. Le matin , quand je sors de la maison, je mouille mon doigt et je le tends dans le vent. Quand la fraîcheur vient du nord-ouest, de ton côté, je reste longtemps à renifler, à concentrer mon attention, dans l'espoir que par-delà dix mille miles de terre et de mer un souffle m'atteindra, chargé de ce quelque chose de laiteux que tu as toujours derrière les oreilles et dans le creux du cou.
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Pour la paix de l’esprit, pour la paix de l’âme, il nous faut savoir qui vient après nous, quelle présence emplit les pièces où nous avons naguère été chez nous.
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Il est aussi difficile de recevoir que de donner.
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Le jour où je vous ai vu pour la première fois derrière le garage était aussi le jour où j’ai su ce qu’il en était de moi, où j’ai appris les mauvaises nouvelles. La coïncidence était trop grande. Je me suis demandé si vous n’étiez pas – passez-moi le mot – un ange, venu me montrer la voie. Bien sûr, vous ne l’étiez pas, ne l’êtes pas, ne pouvez l’être, je le vois bien. Mais ce n’est que la moitié de l’histoire, n’est-ce pas ? Nous percevons pour moitié, et créons pour moitié.
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Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’est la liberté, monsieur Vercueil. Je suis sûre que Bheki et son ami n’en avaient pas non plus la moindre idée. Peut-être la liberté est-elle toujours, est-elle uniquement ce que l’on ne peut pas imaginer. Cependant, nous savons identifier l’absence de liberté – n’est-ce pas ? Bheki n’était pas libre, et il le savait. Vous n’êtes pas libre, en tout cas pas sur cette terre, et moi non plus. Je suis née dans l’esclavage, je mourrai très certainement esclave. Une vie dans les fers, une mort dans les fers : cela fait partie du prix, et il n’y a pas à marchander ni à pleurnicher.
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