"Quand on aime un pays, on ne se contente pas d'y prendre ce qu'il y a de meilleur, on doit aussi se battre quand il est en danger".
"Rester et résister, bien sûr"
Cette phrase n'est pas prononcée par Mohammad. Cette phrase ne concerne pas l'Afghanistan., son pays d'origine. Cette phrase est belle mais au regard de l'objet du livre, elle est énervante. Elle sonne comme une vérité, un lieu commun mais en réalité elle n'est pas tout à fait vraie. Elle ne peut s'appliquer dans tous les pays et le récit de Mohammad en est la preuve: Quand un pays est en danger, sa population l'est tout autant. Elle doit fuir pour survivre.
Mohammad est un réfugié afghan. Arrivé en France après avoir aidé l'armée française dans son pays en tant que traducteur, après avoir été abandonné par la France lorsque celle-ci a retiré ses troupes sur place, après avoir multiplié les démarches pour enfin obtenir son titre de séjour.
Notre pays ne sort pas glorieux de ce récit. Tant pour ce qu'il s'est passé en Afghanistan que pour son accueil réservé aux réfugiés.
Et puis, Mohammad croise la route de
Marie-France, la mère de l'auteur. Après avoir proposé son logement à une association, elle l'a accueilli chez elle.
Par générosité, par culpabilité, par égoïsme … plusieurs sentiments se mélangent dans cette action.
Benoit Cohen retrace les parcours de chacun d'eux.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, laquelle m'a fait traverser plusieurs émotions : l'agacement, évoqué plus haut, la gêne avec l'attitude française face aux réfugiés et surtout ceux qui ont servis à leurs côtés (gêne similaire ressentie à la lecture de
l'art de perdre d'
Alice Zeniter), l'admiration face au parcours de Mohammad, de la sympathie pour
Marie-France, qui cherche à faire le mieux pour son protégé.
Après, même si c'est un récit tiré d'une histoire vraie, on ne se leurre pas sur le fait que cette histoire est assez unique et que malheureusement le sort de la majorité des réfugiés est l'opposé de celui de Mohammad.