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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alors là, je me suis fait offrir un très bon moment de lecture !

Et au-delà, un très bon moment d'humanité ! Et qu'est ce que ça peut faire du bien de regarder ce qu'il se passe au-delà de son petit quotidien …

Benoît Cohen raconte comment sa mère a accueilli Mohammad, migrant afghan, dans son hôtel particulier du 7ème arrondissement de Paris.

Des mondes qui se percutent et s'apprivoisent. Se tendent la main.
Pour offrir au monde un livre précieux sur la tolérance dans une époque ou migrant rime avec ennemi.

La lecture est très plaisante car dans des chapitres courts, l'auteur raconte le ressenti de tout un chacun ainsi que le passé de Mohammad.

Et si chacun à sa manière, on changeait les choses ? Et si chacun d'entre nous ne plongeait pas dans la facilité de juger quelqu'un parcequ'il est riche et donc une mauvaise personne. Et si un étranger pouvait devenir un membre de la famille. Et si les clichés n'avaient pas autant la dent dure ?

Ce livre est un pas, une main tendue vers les autres et je ne pouvais qu'apprécier le voyage.

Benoît Cohen, sa maman et Mohammad resteront dans ma mémoire comme des artisans d'un monde meilleur … Comme la preuve qu'on peut parfois être moins nombriliste…

Si vous voulez vous aussi toucher du bout du coeur une histoire vraie, un roman sensible, cocasse et très bien écrit, rejoignez la famille !

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Sa mère attend Mohammad un réfugié afghan, qui va habiter sa maison. Elle n’a pas prévenu ses enfants, pour elle c’est une évidence, ce n’est pas quelque chose dont on doit parler, c’est quelque chose qu’on doit faire. Sa mère est une belle femme de 70 ans, une guerrière. Benoit décide d’écrire l’histoire de Mohammad et de sa mère comment ils se sont rencontrés.

Mohammad est né en Iran, c’est là que ses parents se sont réfugiés après avoir quitté l’Afghanistan pour fuir la guerre avec les Soviétiques. Dès son plus jeune âge, il doit être un bon musulman. Il faut se fondre dans le moule, sans rien remettre en question, mais il s’interroge de plus en plus. Il a 14 ans aime le rap et rêve de New York. Il faut être invisible, ne pas exister. Il lui est interdit de conduire une voiture, de travailler ailleurs qu’à l’usine, d’être propriétaire. le retour à Kaboul, une ville dévastée par la guerre. Ici aussi, il est considéré comme un étranger. La lecture d’un livre sur le développement personnel et c’est le déclic, penser librement, vivre pleinement, il a 16 ans et il vient de renaître.

La guerre contre les talibans, un poste d’interprète entre les militaires français et les villageois. Les embuscades, la peur, les combats. Il commence à s’intéresser aux sciences politiques et rêve d’intégrer une école prestigieuse. Les soldats français vont quitter le pays, les interprètes sont des traites, des collaborateurs, il faut qu’il parte au plus vite. La France enfin, Paris, les centres d’accueil, la rue, dormir à droite à gauche, éternellement condamné à être traité comme un sous-homme, n’être plus rien, faire face à une indifférence totale. Les gens le voient comme un jeune homme, mais il est déjà vieux.
Benoit Cohen nous raconte en parallèle son parcours et celui de Mohammad. Benoit fils de juif tunisien, déraciné à Paris lors de l’indépendance de la Tunisie, Benoit qui s’envole pour vivre son rêve américain, alors que dans le même temps Mohammad arrive enfin en France après des mois d’errance.

L’auteur nous fait partager le quotidien terrible des migrants aujourd’hui, ils sont trahis, ils ont risqué leur vie, ils sont chassés et rejetés lorsqu’ils arrivent chez nous. Il nous parle avec amour de sa mère qui accueille naturellement un réfugié, ne lui force pas la main, l’écoute avec attention, sans jamais être intrusive.

Mais au-delà de cette histoire de Mohammad valeur de symbole, Benoit Cohen nous entraîne dans une réflexion sur l’obscurantisme de la religion qui verrouille les cerveaux et les cœurs, il faut douter d’un Dieu qui contrôle tout, qui régit tout. Un plaidoyer aussi contre Donald Trump, président raciste et mégalomane qui chaque jour par une nouvelle provocation, une nouvelle incitation à la haine démantèle le rêve américain, terre d’immigration et de mélange de cultures.

Une belle aventure que celle de Mohammad, qui désire entrer à Sciences-Po, obtenir la nationalité française, changer de prénom pour effacer la souffrance, la religion, l’ignorance, le passé, devenir une autre personne, sans jamais oublier ses parents et son pays. Merci à Benoit Cohen pour ce récit salutaire.








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Voilà un livre qui m'a passionnée, interpellée sur le thème des migrants. Dans ce récit, il nous est donné de connaître le parcours de Mohammad qui a fuit son pays parce qu'il risquait de mourir, de connaître la famille de l'auteur. Deux destins qui n'auraient, dans l'absolu, du ne jamais se croiser et qui par la force des choses, se sont rencontrés, aimés et soutenus. Un livre remarquable sur le thème des migrants, de la place de chacun face à ce problème. Et pour les réflexions que ce livre apporte quant à notre vision des migrants, du traitement fait par la presse, des prises de position des différents états.
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Qu'est-ce que ça fait du bien de lire un livre comme ça ! Une histoire magnifique, une histoire qui vous fait croire en l'être humain, une histoire qui se termine bien, une histoire vraie….

Benoit Cohen, écrivain et réalisateur, est parti vivre aux Etats-Unis pour vivre une autre vie, loin de Paris et de ses habitudes. Avec femme et enfants, il a choisi de s'exiler. La tête pleine de l'idéal américain, il vit en direct l'élection de Donald Trump, véritable cataclysme.
Sa mère, vit à Paris, dans une splendide demeure du 7ème. Marie-France est veuve, à l'abri du besoin. C'est une (très) élégante dame de 70 ans qui a créé et géré de belles entreprises avec Bernard, son mari, son double, son amoureux (Bompoint, Merci….).

Quand au détour d'une conversation téléphonique, Benoit apprend que Marie-France a décidé d'héberger un réfugié afghan, il ne peut s'empêcher d'être un peu inquiet pour elle. Mais il est surtout curieux. Qui est ce jeune homme ? Qu'est-ce qui est encore passé dans la tête de son infatigable maman ?

Benoît fait un aller-retour pour rencontrer ce jeune homme. Ce sera la première rencontre d'une longue série.
De rendez-vous en rendez-vous, un lien se tisse entre les deux hommes et Mohammad livre le récit de sa vie. Entre Benoit, l'exilé volontaire et Mohammad, l'exilé politique, la confiance grandit et l'amitié nait.

Mohammad a 20 ans et a dû quitter sa famille pour ne pas mourir. Marie-France va prendre soin de lui mais c'est un homme en morceaux, brisé et dépressif. Comment aider une personne qui a un tel passif ?

Je ne vous raconterai pas le parcours de Mohammad ; il vous faut lire le livre pour découvrir ce destin qui oscille entre horreur et miracle. Mais ce livre est un récit à tiroirs où au-delà de la condition des exilés en France, Benoit Cohen nous parle de son incroyable mère et de son optimiste de père, un livre qui célèbre notre propre capacité à nous réinventer, un livre sur le respect, sur la générosité.

Merci énormément à l'auteur de m'avoir proposé cette lecture. Merci de mettre un prénom sur tous ceux que l'on appelle « les afghans » , « les syriens » comme s'ils n'avaient pas d'identité. Merci de nous présenter cette belle personne qu'est cette mère et je vous avoue que… je la volerai bien, cette maman.
Med et Marie-France vont rester un moment dans ma tête et dans mon coeur.
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Le sujet est tellement actuel à l'heure où l'on évoque les camps de migrants, les bateaux en perdition et les enfants migrants séparés de leurs parents aux Etats-Unis et placés dans des centres de Rétention. Une actualité qui révolte et donne la nausée. Alors, lire ce livre, c'est s'immerger encore davantage dans les problématiques mondiales et en avoir des frissons. C'est découvrir Mohammad et entendre son histoire, l'écouter partager ses errances et ses peines. Benoit Cohen lui octroie cette parole – un geste indispensable. le migrant est un Homme, un Etre Humain qui ne fuit pas par plaisir. Se déraciner n'est pas un acte anodin. Benoit Cohen l'évoque, lui-même exilé à New-York, bien que ce ne soit pas comparable – absolument pas comparable.

Ce roman est une bouffée d'humanité que l'on reçoit en pleine face. Un acte fort. Un cheminement sur l'Homme, sur l'aide et la compassion.

Un écrit fondamental.
A lire.
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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De la condition précaire du migrant, c'est à travers cette grille de lecture que j'ai suivi cette histoire qui alterne les récits de Mohammad, de Benoît Cohen et de sa mère.
Inutile de reprendre les périples (Kaboul-Colombo-Paris) de ce migrant afghan qui l'ont mené de son pays natal, où il n'est plus bon d'y rester, à un autre pays, dont le socle constitutionnel repose sur l'obligation morale de solidarité, mais devenu insidieusement hostile aux migrants.
Sur fond d'élection américaine - on se souvient qu'un clown-dictateur est au pouvoir depuis, l'auteur aussi a quitté son pays pour un autre horizon culturel bouillonnant de paradoxes. Eh oui, c'est ainsi que je vois les Etats-unis. Mais là n'est pas le sujet.
L'auteur lui-même a fait l'expérience du déracinement. Il propose alors à Mohammad de raconter son histoire. le jeune cinéaste se lance dans un projet de reportage (qui n'aboutira pas) sur la situation misérable des migrants en CAMP De rétention; et non en centre, car il faut appeler un chat un chat ! A cette occasion, il publie (en mai 2009) une tribune dans Libération pour dénoncer ces CAMPS : « Tous des êtres humains ». Et il place ce mémorable témoignage de Jeanne Moreau (qu'il reprend dans son livre) : «C'est en ma qualité de citoyenne française, plus que jamais attachée à la liberté, à l'égalité et à la fraternité que j'ai le devoir de vous rappeler que vous n'avez pas, monsieur le ministre, le droit de vie ou de mort sur des hommes et des femmes ou des enfants qui travaillent, vivent, étudient ici en France, pays aujourd'hui déshonoré.»
Un livre sur le sens de l'hospitalité, de l'accueil, de l'écoute et de l'humanité qui est encore présente dans le coeur de cette France qui, parfois, semble ne plus en avoir.
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Mohammad, ma mère et moi est un récit sur l'attention, l'écoute et le partage. Un récit aux bras ouverts qui réfléchit à la signification du « autre », lorsque l'on arrive dans un nouveau pays, volontairement ou non, contraint ou non.

L'auteur nous donne à lire deux regards : le sien (fraîchement arrivé aux Etats-Unis puis vivant l'arrivée au pouvoir de ce nouveau président) mais aussi et surtout celui de Mohammad (qui lui raconte son histoire, celle de sa vie, de son parcours et de ses rêves) ! Un témoignage aussi entraînant que poignant qui ne tombe jamais dans le « trop ». C'est un recueil de propos, orné par une narration douce, touchante et plaisante qui fait vraiment réfléchir !

Que dire de plus, mis à part que l'entreprise de l'auteur est belle. A l'image de l'acte qu'accomplit sa mère : héberger, recueillir, accueillir un migrant afghan chez elle. Lui donner une nouvelle famille, lui donner de l'attention et de l'amour.

Un livre qui fait grandement échos à l'actualité et qui me semble nécessaire de lire !
Lien : https://lecturesgourmandeswe..
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Benoit Cohen est un cinéaste français (je recommande en passant « Nos Enfants chéris », un film que j'aime énormément) exilé aux Etats Unis. Alors que Donald Trump s'apprête à accéder au pouvoir, il apprend que sa mère compte héberger dans son hôtel particulier du 7e arrondissement Mohammad, un jeune réfugié afghan…
On peut à la fois s'indigner de l'arrivée au pouvoir d'un président raciste et s'inquiéter avec le reste de sa famille de voir sa mère ouvrir sa porte à un inconnu, fût-il en détresse ; d'abord sur la réserve, l'élection de Trump servira finalement de déclencheur à Benoit pour raconter l'histoire de sa mère et de Mohammad.

Une relation se noue entre le narrateur et le jeune migrant qui se confient l'un à l'autre, presque donnant donnant. le parallèle de leurs trajectoires personnelles frappe forcément : tous les deux sont des déracinés, sauf que l'un l'est par choix et l'autre pas, l'un pour changer d'air et l'autre pour sauver sa vie. Mohammad est un garçon poli, brillant et fan de rap, qui s'est retrouvé en danger dans son propre pays après avoir servi d'interprète pour l'armée française ; pour préserver sa vie et celle de sa famille, il a décidé de fuir. Mais même arrivé en France les difficultés sont loin d'être terminées : le danger n'est plus dans le combat armé mais dans celui, plus insidieux et cruel, d'être considéré comme moins que rien et une proie idéale pour des profiteurs, confronté à une absurdité administrative sans nom.

Le problème immédiat étant celui de l'hébergement, de trouver un endroit pour se poser avant de décider de la suite, c'est à ce stade qu'intervient Marie-France, par le biais d'une association qui s'efforce de rendre une individualité à des personnes qu'on présente trop souvent comme une masse anonyme et menaçante. C'est alors que nous apparaît la véritable héroïne de cette histoire, l'élégante Marie-France (créatrice d'une marque de vêtements pour enfants et d'un concept store) et sa générosité hors norme ; elle qui essaye d'aider, estimant que « quand on peut on doit », se trouve démunie face au désarroi extrême de Mohammad lorsqu'il passe d'un foyer sinistre à un hôtel particulier proche de la Tour Eiffel. C'est l'histoire de deux mondes qui se percutent de plein fouet et qui vont apprendre progressivement à se connaître, à se respecter sans se juger et surtout à se faire confiance, une histoire très particulière certes mais qui incite à la réflexion – et à l'action.
Lien : https://cestquoicebazar.word..
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Benoît Cohen nous raconte comment sa mère, Marie France a accueilli un réfugié afghan. Certes, on est dans un milieu privilégié avec de la place et des moyens et surtout un réseau, pour autant, il fallait encore le faire et on ne peut que saluer la générosité et la bienveillance de Marie France Cohen. Mais le livre va plus loin que cela... il met en parallèle deux formes d'exil, celui choisi de l'auteur, et celui subi de Mohammad. Il en analyse les causes, les souffrances et les chances. Il parle aussi d'éducation, car la mère de l'auteur ne se contente pas d'accueillir, elle aide son protégé à mener une démarche d'insertion en le tirant le plus possible vers le haut. On peut d'ailleurs s'interroger sur l'influence du milieu socio-professionnel d'accueil et ce qu'il permet au réfugié. Bref une belle histoire de résilience.
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Très belle histoire, touchante entre un monde qui veut quitter la France et un monde qui cherche à s'intégrer. Une belle relation entre 3 protagonistes attachants.... .
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