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EAN : 9782081421202
288 pages
Flammarion (04/04/2018)
4.08/5   76 notes
Résumé :
Au moment où Donald Trump accède au pouvoir, Benoit Cohen, cinéaste français installé aux États-Unis, apprend que sa mère s'apprête à héberger, dans l'hôtel particulier du 7e arrondissement où elle vit seule, Mohammad, un migrant afghan. Alors que Benoit Cohen s'insurge contre ce président raciste qui menace de fermer les frontières, il ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour sa mère qui, sans lui en avoir jamais soufflé mot, ouvre sa porte à un étranger. Il revient ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Alors là, je me suis fait offrir un très bon moment de lecture !

Et au-delà, un très bon moment d'humanité ! Et qu'est ce que ça peut faire du bien de regarder ce qu'il se passe au-delà de son petit quotidien …

Benoît Cohen raconte comment sa mère a accueilli Mohammad, migrant afghan, dans son hôtel particulier du 7ème arrondissement de Paris.

Des mondes qui se percutent et s'apprivoisent. Se tendent la main.
Pour offrir au monde un livre précieux sur la tolérance dans une époque ou migrant rime avec ennemi.

La lecture est très plaisante car dans des chapitres courts, l'auteur raconte le ressenti de tout un chacun ainsi que le passé de Mohammad.

Et si chacun à sa manière, on changeait les choses ? Et si chacun d'entre nous ne plongeait pas dans la facilité de juger quelqu'un parcequ'il est riche et donc une mauvaise personne. Et si un étranger pouvait devenir un membre de la famille. Et si les clichés n'avaient pas autant la dent dure ?

Ce livre est un pas, une main tendue vers les autres et je ne pouvais qu'apprécier le voyage.

Benoît Cohen, sa maman et Mohammad resteront dans ma mémoire comme des artisans d'un monde meilleur … Comme la preuve qu'on peut parfois être moins nombriliste…

Si vous voulez vous aussi toucher du bout du coeur une histoire vraie, un roman sensible, cocasse et très bien écrit, rejoignez la famille !

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Sa mère attend Mohammad un réfugié afghan, qui va habiter sa maison. Elle n’a pas prévenu ses enfants, pour elle c’est une évidence, ce n’est pas quelque chose dont on doit parler, c’est quelque chose qu’on doit faire. Sa mère est une belle femme de 70 ans, une guerrière. Benoit décide d’écrire l’histoire de Mohammad et de sa mère comment ils se sont rencontrés.

Mohammad est né en Iran, c’est là que ses parents se sont réfugiés après avoir quitté l’Afghanistan pour fuir la guerre avec les Soviétiques. Dès son plus jeune âge, il doit être un bon musulman. Il faut se fondre dans le moule, sans rien remettre en question, mais il s’interroge de plus en plus. Il a 14 ans aime le rap et rêve de New York. Il faut être invisible, ne pas exister. Il lui est interdit de conduire une voiture, de travailler ailleurs qu’à l’usine, d’être propriétaire. le retour à Kaboul, une ville dévastée par la guerre. Ici aussi, il est considéré comme un étranger. La lecture d’un livre sur le développement personnel et c’est le déclic, penser librement, vivre pleinement, il a 16 ans et il vient de renaître.

La guerre contre les talibans, un poste d’interprète entre les militaires français et les villageois. Les embuscades, la peur, les combats. Il commence à s’intéresser aux sciences politiques et rêve d’intégrer une école prestigieuse. Les soldats français vont quitter le pays, les interprètes sont des traites, des collaborateurs, il faut qu’il parte au plus vite. La France enfin, Paris, les centres d’accueil, la rue, dormir à droite à gauche, éternellement condamné à être traité comme un sous-homme, n’être plus rien, faire face à une indifférence totale. Les gens le voient comme un jeune homme, mais il est déjà vieux.
Benoit Cohen nous raconte en parallèle son parcours et celui de Mohammad. Benoit fils de juif tunisien, déraciné à Paris lors de l’indépendance de la Tunisie, Benoit qui s’envole pour vivre son rêve américain, alors que dans le même temps Mohammad arrive enfin en France après des mois d’errance.

L’auteur nous fait partager le quotidien terrible des migrants aujourd’hui, ils sont trahis, ils ont risqué leur vie, ils sont chassés et rejetés lorsqu’ils arrivent chez nous. Il nous parle avec amour de sa mère qui accueille naturellement un réfugié, ne lui force pas la main, l’écoute avec attention, sans jamais être intrusive.

Mais au-delà de cette histoire de Mohammad valeur de symbole, Benoit Cohen nous entraîne dans une réflexion sur l’obscurantisme de la religion qui verrouille les cerveaux et les cœurs, il faut douter d’un Dieu qui contrôle tout, qui régit tout. Un plaidoyer aussi contre Donald Trump, président raciste et mégalomane qui chaque jour par une nouvelle provocation, une nouvelle incitation à la haine démantèle le rêve américain, terre d’immigration et de mélange de cultures.

Une belle aventure que celle de Mohammad, qui désire entrer à Sciences-Po, obtenir la nationalité française, changer de prénom pour effacer la souffrance, la religion, l’ignorance, le passé, devenir une autre personne, sans jamais oublier ses parents et son pays. Merci à Benoit Cohen pour ce récit salutaire.








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Qu'est-ce que ça fait du bien de lire un livre comme ça ! Une histoire magnifique, une histoire qui vous fait croire en l'être humain, une histoire qui se termine bien, une histoire vraie….

Benoit Cohen, écrivain et réalisateur, est parti vivre aux Etats-Unis pour vivre une autre vie, loin de Paris et de ses habitudes. Avec femme et enfants, il a choisi de s'exiler. La tête pleine de l'idéal américain, il vit en direct l'élection de Donald Trump, véritable cataclysme.
Sa mère, vit à Paris, dans une splendide demeure du 7ème. Marie-France est veuve, à l'abri du besoin. C'est une (très) élégante dame de 70 ans qui a créé et géré de belles entreprises avec Bernard, son mari, son double, son amoureux (Bompoint, Merci….).

Quand au détour d'une conversation téléphonique, Benoit apprend que Marie-France a décidé d'héberger un réfugié afghan, il ne peut s'empêcher d'être un peu inquiet pour elle. Mais il est surtout curieux. Qui est ce jeune homme ? Qu'est-ce qui est encore passé dans la tête de son infatigable maman ?

Benoît fait un aller-retour pour rencontrer ce jeune homme. Ce sera la première rencontre d'une longue série.
De rendez-vous en rendez-vous, un lien se tisse entre les deux hommes et Mohammad livre le récit de sa vie. Entre Benoit, l'exilé volontaire et Mohammad, l'exilé politique, la confiance grandit et l'amitié nait.

Mohammad a 20 ans et a dû quitter sa famille pour ne pas mourir. Marie-France va prendre soin de lui mais c'est un homme en morceaux, brisé et dépressif. Comment aider une personne qui a un tel passif ?

Je ne vous raconterai pas le parcours de Mohammad ; il vous faut lire le livre pour découvrir ce destin qui oscille entre horreur et miracle. Mais ce livre est un récit à tiroirs où au-delà de la condition des exilés en France, Benoit Cohen nous parle de son incroyable mère et de son optimiste de père, un livre qui célèbre notre propre capacité à nous réinventer, un livre sur le respect, sur la générosité.

Merci énormément à l'auteur de m'avoir proposé cette lecture. Merci de mettre un prénom sur tous ceux que l'on appelle « les afghans » , « les syriens » comme s'ils n'avaient pas d'identité. Merci de nous présenter cette belle personne qu'est cette mère et je vous avoue que… je la volerai bien, cette maman.
Med et Marie-France vont rester un moment dans ma tête et dans mon coeur.
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Voilà un livre qui m'a passionnée, interpellée sur le thème des migrants. Dans ce récit, il nous est donné de connaître le parcours de Mohammad qui a fuit son pays parce qu'il risquait de mourir, de connaître la famille de l'auteur. Deux destins qui n'auraient, dans l'absolu, du ne jamais se croiser et qui par la force des choses, se sont rencontrés, aimés et soutenus. Un livre remarquable sur le thème des migrants, de la place de chacun face à ce problème. Et pour les réflexions que ce livre apporte quant à notre vision des migrants, du traitement fait par la presse, des prises de position des différents états.
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De la condition précaire du migrant, c'est à travers cette grille de lecture que j'ai suivi cette histoire qui alterne les récits de Mohammad, de Benoît Cohen et de sa mère.
Inutile de reprendre les périples (Kaboul-Colombo-Paris) de ce migrant afghan qui l'ont mené de son pays natal, où il n'est plus bon d'y rester, à un autre pays, dont le socle constitutionnel repose sur l'obligation morale de solidarité, mais devenu insidieusement hostile aux migrants.
Sur fond d'élection américaine - on se souvient qu'un clown-dictateur est au pouvoir depuis, l'auteur aussi a quitté son pays pour un autre horizon culturel bouillonnant de paradoxes. Eh oui, c'est ainsi que je vois les Etats-unis. Mais là n'est pas le sujet.
L'auteur lui-même a fait l'expérience du déracinement. Il propose alors à Mohammad de raconter son histoire. le jeune cinéaste se lance dans un projet de reportage (qui n'aboutira pas) sur la situation misérable des migrants en CAMP De rétention; et non en centre, car il faut appeler un chat un chat ! A cette occasion, il publie (en mai 2009) une tribune dans Libération pour dénoncer ces CAMPS : « Tous des êtres humains ». Et il place ce mémorable témoignage de Jeanne Moreau (qu'il reprend dans son livre) : «C'est en ma qualité de citoyenne française, plus que jamais attachée à la liberté, à l'égalité et à la fraternité que j'ai le devoir de vous rappeler que vous n'avez pas, monsieur le ministre, le droit de vie ou de mort sur des hommes et des femmes ou des enfants qui travaillent, vivent, étudient ici en France, pays aujourd'hui déshonoré.»
Un livre sur le sens de l'hospitalité, de l'accueil, de l'écoute et de l'humanité qui est encore présente dans le coeur de cette France qui, parfois, semble ne plus en avoir.
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critiques presse (1)
Liberation
05 avril 2018
Benoît Cohen raconte avec verve la relation entre sa mère et un jeune migrant, qu’elle a hébergé l’an dernier.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il faut apprendre à la nouvelle génération à douter de l'existence de Dieu. Ils sont complètement coinçés par la religion, ils ne peuvent rien faire, rien penser, la propagande verrouille leur cerveau et leur coeur... Il faut leur expliquer que Dieu ne contrôle pas tout, c'est à nous de prendre nos vies en main. Une fois qu'ils auront compris ça, libre à eux de pratiquer n'importe quel religion, mais au moins ils auront eu le choix.
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Ma mère est une guerrière. Elle a enterré quatre soeurs, un père, une mère puis son mari, mort en 2010, un soir de septembre. Ils avaient été mariés quarante-deux ans, avaient rêvé ensemble, voyagé ensemble, travaillé ensemble. Ils étaient inséparables et absolument complémentaires. Quand il est parti, elle n'a pas prié. Elle ne croit ni en Dieu ni au paradis et n'a jamais imaginé le revoir un jour. le vide qu'il a laissé derrière lui, elle l'a comblé en profitant d'une nouvelle forme de liberté. Elle a commencé à retourner au cinéma, à voyager dans des endroits qui n'attiraient pas mon père, à voir les amis qui l'ennuyaient, à mettre des échalotes dans la vinaigrette et à écouter la radio trop fort.
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«C’est en ma qualité de citoyenne française, plus que jamais attachée à la liberté, à l’égalité et à la fraternité que j’ai le devoir de vous rappeler que vous n’avez pas, monsieur le ministre, le droit de vie ou de mort sur des hommes et des femmes ou des enfants qui travaillent, vivent, étudient ici en France, pays aujourd’hui déshonoré.» (Jeanne Moreau)
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Ceux qui sont capables de partir comme ça, en abandonnant tout, en prenant des risques considérables, ont généralement décidé d’être maîtres de leur mort. C’est-à-dire que, plutôt que de mourir sous les bombes ou assassinés, ils meurent en mer, sur la plage ou dans les montagnes, mais c’est leur choix. (…) Le problème, c’est que quand ils arrivent, ils pensent être sauvés, et l’urgence de survivre disparaît. Ils n’ont plus d’un côté la mort et de l’autre la vie, ils n’ont plus que la mort sociale et une vie merdique. Et ça, ils ne s’y attendaient pas.
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Mohammad a acheté un cactus.
Cette plante grasse l'inspire. Sa force. Sa solidité. Sa longévité. Sa capacité à survivre en milieu arride. Sa lente et inexorable croissance.
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Videos de Benoît Cohen (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Benoît Cohen
MA FRANCE À MOI - Bande Annonce
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