Dès le premier chapitre, l'histoire est déroutante. En effet, le narrateur est d'abord un foetus dans le ventre de sa mère (plutôt inhabituel, n'est-ce pas ?) puis au fil des pages, il grandit : de nourrisson il devient bambin puis enfant. Seulement, cet enfant provient du programme Lebensborn mis en oeuvre par les nazis dans le but de faire naître des bébés correspondant parfaitement aux critères de la race aryenne. Konrad est l'un d'eux. le premier même.
Au début du roman, bien qu'il ne soit même pas encore naît, Konrad est le narrateur et nous parle tout naturellement de sa conception ou de son opinion sur la situation politique de son pays, l'Allemagne. J'ai eu un peu de mal à accepter ce point de vue singulier mais Konrad grandit vite et son ton devient ensuite plus naturel. Elevé dans l'idéologie nazie, il adhère complètement au IIIème Reich et aux idées d'Hitler, ce qui est souvent dérangeant pour nous, lecteur. Il faut donc bien évidemment savoir se détacher de l'endoctrinement de Konrad. Ce ton provoque comme un sentiment de malaise tout au long de la lecture.
Cependant, difficile de se détacher de ce livre. Cette lecture volontairement choquante m'a happée de bout en bout. Alors oui, j'ai détesté Konrad, le personnage principal mais l'histoire est passionnante car on sait qu'elle est basée sur des faits réels, que seuls certains personnages, à l'image du narrateur, sont fictifs. Dès lors, cette lecture devient instructive.
Max m'a permis d'en savoir plus sur ce programme Lebensborn que je ne connaissais que de nom et la vie en Allemagne entre 1936 et 1945.
En plus de nous offrir une plongée au sein d'un programme inimaginable,
Max est un livre où l'on vit les années 40 du côté allemand (les livres sur cette période de l'histoire du point de vue des nazis sont relativement rares). On découvre également le quotidien des élèves d'une des plus prestigieuses écoles pour jeunes nazis, la Napola.
Les autres personnages sont intéressants également bien que nombre d'entre eux soient aussi détestables que Konrad. le style d'écriture est assez spécial car Konrad utilise un langage très cru pour son âge (par exemple, il n'hésite pas à parler de prostituées dès l'âge de 4 ans...). de plus, il peut être parfois très cruel ou manipulateur...
J'ai beaucoup aimé la fin qui se déroule à Berlin. Cette dernière étape du livre nous permet de découvrir cette ville en 1945. La conclusion est dure, l'auteure ne nous épargne pas de souffrances mais j'imagine qu'elle est (comme tout le livre malheureusement) réaliste. Je n'avais pas deviné ce qui allait arriver aux personnages et je suis donc allée de surprises en surprises.
J'ai donc apprécié ma lecture de
Max, bien que ce livre soit très dérangeant. Les personnages sont pour la plupart exécrables mais le roman est très intéressant et permet d'en savoir plus sur cette période sombre de l'histoire.
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