En 2011, après la mort du dictateur Mouammar Kadhafi, Annick Cojean enquête sur le rôle des femmes dans la révolution libyenne. Elle commence à pressentir qu'elles ont été plus que d'autres les victimes du régime. Mais elle n'arrive pas à obtenir de témoignage (pas plus que la Cour pénale internationale qui enquête également), seulement quelques bribes, quelques rumeurs. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Soraya.
À quinze ans Soraya a été repérée par Kadhafi, puis enlevée pour aller grossir les rangs du harem du dictateur. Elle se retrouve alors séquestrée dans le sous-sol sordide d'une des résidence du "guide".
Soraya, comme de nombreuses autres jeunes femmes, voire jeunes filles, se trouve à la merci du "colonel", sommée de se rendre illico dans sa chambre dès que l'envie lui prend. Elle va y subir les pires horreurs, les pires humiliations. Violée, battue, droguée, elle n'est qu'un bout de viande entre les griffes du monstre.
Sa famille est impuissante à la sortir de là :
"Porter plainte ? Auprès de qui ? Pourquoi ? Soraya était partie dans une voiture du protocole, encadrée par des gardes du corps attachés au Guide. Toute protestation était impensable. Qui songerait, en enfer, à porter plainte contre le diable ?"
Le livre est divisé en deux parties : le témoignage de Soraya, puis " l'enquête ". Dans cette seconde partie, on apprend que Kadhafi avait mis en place un système bien organisé. Des rabatteurs cherchaient sans arrêt de nouvelles proies, car le dictateur était avide de chair fraîche sans cesse renouvelée.
Certains passages du livre m'ont littéralement donné envie de vomir. Kadhafi était un grand malade, fou, pervers, drogué et avide de pouvoir sur le monde entier, sur les femmes en particulier. Ses gardes du corps, ses amazones comme on s'amusait à les appeler, faisaient sourire partout : elles n'étaient en réalité que ses esclaves sexuelles.
Dire qu'il a été reçu avec tous les honneurs à l'ONU et qu'il s'est pavané dans presque tous les grands pays de notre planète...
La Lybie est le pays africain qui contient les plus grandes réserves de pétrole : jusqu'où est-on prêt à s'abaisser, et devant qui, pour un peu d'or noir ?
Merci à Annick Cojean de nous ouvrir les yeux sur ces horreurs, sans toutefois tomber dans le voyeurisme. Son livre est une lecture difficile, mais c'est un mal nécessaire.
Commenter  J’apprécie         260
Je pensais avoir tout connu des monstres qui ont fait l'histoire de la planète : Napoléon, Hitler, Saddam, Amin Dada et autres détritus de ce monde ...
Malheureusement NON ! Je n'ai pas tout connu, tout découvert ... j'ai oublié Khadafi dit le "Guide" ou encore (et c'est abject !) "Papa Mouammar" !!!
Après l'exécution du dictateur, tortionnaire et violeur en octobre 2011 (et c'est tant mieux !!!) Annick Cojean, journaliste au "Monde" passe des mois en Libye afin de retracer l'horreur qu'on vécu des milliers de femmes et de jeunes hommes... Horreur ??? le mot est très faible ! la journaliste va faire un travail remarquable : en première partie du livre, l'histoire de Sorraya, kidnappée dans son école avec l'appui du Directeur, par les Amazones de Khadafi et de leur Chef Mabrouka, ces femmes habillées en militaire qui faisaient fantasmer tous les hommes politiques du monde, à commencer par Sarkozy et ses Ministres.
Sorraya est emmenée dans le Palais du Dictateur : prise de sang à l'infirmerie pour s'assurer qu'elle est "saine", préparée comme une prostituée, puis emmenée dans la chambre du Guide, battue, violée, droguée à répétition plusieurs fois dans la nuit, elle subira ce calvaire pendant de nombreuses années ... mais elle n'est pas la seule ! le sous-sol du Palais rengorge de filles de 12 à 23 ans, ainsi que de jeunes hommes, tous au service de "Papa" comme il se fait appeler.
Il se faisait livrer toutes les semaines des cartons de Viagra, puisqu'il devait violer et battre entre 5 et 8 filles ou hommes en 24H00 !!!!
Khadafi était un malade du sexe dans toute ses formes, il embauchait ses Amazones pour être rabatteuse dans tout le pays, les cafés, les mariages, les écoles, et même la TV où le Guide organisait des enlèvements chez les actrices, présentatrices, journalistes dans tout le Moyen-Orient; Il "invitait" ces personnes avec toutes excuses, affrétait les avions, hôtel de luxe, restaurant gastronomique, jusqu'à sa chambre ... L'invitée repartait avec une valise de 100.000 dollars pour son silence ! Que ce soit le peuple Libyen et le monde entier ne devait rien savoir ...
La deuxième partie du livre est l'enquête "après l'exécution du Raïs", quand les langues n'ont plus peur de se délier .. et encore ... le fantôme du Guide traîne encore partout tant il avait de la puissance ! Les Libyens sont terrorisés !!!
La journaliste, Annick Cojean rencontre des généraux, Amazones, Ministres, emprisonnés par les rebelles après la chute de leur Guide.
Pour aller de l'avant, réunir toute la société mondiale et informer le peuple libyen qui pendant quarante deux ans de règne par ce monstre, doit être informé des pendaisons, tortures, séquestrations, meurtres en masse, crimes sexuels de tous ordres, personne sur cette planète n'a idée du nombre de personnes ayant souffert.
Un Barbare qui agressait sexuellement de jeunes hommes de 15 ans, devant ses gardes fidèles et ce, n'importe où. Dans le plus grand lycée de jeunes filles de Tripoli, le guide avait une chambre et ... un laboratoire gynécologique, où il pratiquait des expériences sexuelles sur les vierges !
Jamais rassasié, il rabattait tout ce qu'il l'intéressait, bizarrement, la journaliste parle également d'une des soeurs Sarkozy, qui elle aussi, aurait fait des voyages en Libye !!... Comment notre ancien Président as-t-il pu accueillir un Monstre pareil à Paris et accepter le financement d'une campagne Présidentielle par un Pédophile en puissance ??? J'ose espérer qu'il n'était, à l'époque pas informé !!!!
Prônant dans toute l'Afrique l'Islam avec une place importante pour toutes les femmes dans la société, le sexe fût en Libye un moyen de pouvoir : "Tu t'écrases ! Tu m'obéis ! Sinon je viole ta femme, ta fille, tes fils !!" Et, il le faisait condamnant tout le monde au silence.
Le viol fût une arme politique avant qu'il en fasse une arme de guerre !
En Octobre 2011, la foule s'est vengée !
Avant le lynchage du dictateur tortionnaire, un rebelle violé plusieurs fois par Khadafi à l'âge de 14 ans, introduisit brutalement un bâton de métal entre les fesses du Monstre déchu, qui aussitôt saigna. La foule clamait alors : Violé !! Violé !! Violé !!!
Aujourd'hui, qu'est devenue la Libye ???
Un tortionnaire mort, mais combien d'autres dans les rues prônant le drapeau noir de Daesch ? Et ces femmes ? Ces enfants ???? Un meurt et dix autres arrivent ??
Un récit, une enquête difficile et choquante, âme sensible s'y préparer, mais je conseille vivement cette lecture afin de prendre conscience, que nous les femmes, sommes chanceuses dans notre pays et surtout une lecture afin de combattre ceux qui veulent nous voler notre liberté avec leur idéologie en se servant de la religion !
Commenter  J’apprécie         103
J'ai bien aimé ce livre car il parle d'une histoire qui s'est vraiment passée; le personnage principal est vraiment touchant. Le livre parle d'une jeunne fille faite prisonnière par kadhafi .Elle nous raconte comment le"guide "arrive à les emprisonner et à les garder comme esclaves sexuelles. Elle nous parle de sa maltraitance et de sa vie qu'elle ne pourra plus jamais reconstruire. Je vous conseille ce livre car il est tiré d'une histoire réelle et il est surtout facile à lire.
Mélissa champigny , 1Arcu
Témoignage terrible d'une victime du régime Kadhafi, révélant le scandale du "harem" que ce dernier entretenait dans le secret de ses palais. En façade, une garde personnelle et rapprochée composée de femmes, militaires aguerries. En réalité, des jeunes femmes le plus souvent kidnappées très jeunes et enrôlées de force, pour une mission bien moins glorieuse...
A. Raballand
Commenter  J’apprécie         80
Les faces cachées de l'histoire n'ont pas fini de nous surprendre, mais par ce livre on est abasourdi, surtout qu'il s'agit de faits d'histoire contemporaine, ce qui nous parle d'autant plus.
Un livre de vérité, dur dans sa réalité décrite dans les moindres détails, mais que nul ne peut ignorer.
Voilà un abuseur, un tyran, un exemple de cruauté qui est mis à découvert, hélas trop tard pour apporter à ses victimes la paix et le support de leur société qu'elles seraient en droit d'attendre après de tels traitements.
Ce livre que je relirai certainement une deuxième ou troisième fois me porte à m'interroger sur l'éventuelle complicité silencieuse des états extérieurs, et sur la puissance et l'immunité qu'apportent les pétrodollars.
Un grand bravo à l'auteure pour ce témoignage en espérant qu'il donne aux femmes Libyennes et du monde arabe en général la force de relever la tête et de faire face aux tortionnaires de la gent masculine. Aucun silence, aucun pardon n'est permis face à de tels actes.
Commenter  J’apprécie         70