Un long moment de silence

Pas sans intérêt, mais trop de défauts à mes yeux pour franchir le stade des deux étoiles. L'intrigue est bien menée, elle se déroule à la fois de nos jours et après la seconde guerre mondiale sur une période qui va à peu près de 1945 à 1954. L'histoire est celle d'un homme à la recherche des assassins de son père et, au delà, des raisons de cet assassinat. Parallèlement c'est aussi l'histoire d'un jeune rescapé des camps qui refuse de pardonner et décide d'agir pour cela.
Malheureusement, le protagoniste principal, l'informaticien belge traumatisé par la mort de son père, est un être abjecte pour lequel on a du mal à éprouver de l'empathie ou même, simplement de la curiosité. Dans la liste de ses nombreux défauts, citons la lâcheté (lorsqu'il a un employé à virer il le fait faire par un collaborateur), la suffisance, le machisme (en résumé "toutes des p...... Sauf maman") etc... La liste est trop longue à tel point que j'ai, dès que cela était possible, sauté les passages le concernant. Je dois ajouter que m'a semblé presque risible la succession à intervalles réguliers, un peu comme des pages de publicité qui tronçonnent un film sur une mauvaise chaîne de TV, les scènes de "baise" du personnage, répétitives une fois qu'on a compris sa "façon" de fonctionner ! L'éditeur est-il pour quelque chose dans ce mauvais scénario ? À-t-il cru que les ventes en seraient dopées ? La rédemption finale est à la limite du crédible. Je dirais qu'on ne peut pas pousser les excès du héros aussi loin, sur plus de trois cents pages et, brusquement, dans les trois dernières, tout racheter. L'invraisemblance de ce revirement, même si on peut lui trouver des justifications, dessert le roman.
L'originalité de cette lecture tient à mes yeux au fait que c'est la première fois que je lis un livre dont je n'apprécie qu'un chapitre sur deux. Cela prouve au moins que son auteur à la capacité de s'adapter à chacun de ses personnages.