Quand je pense que je dis toujours à mes élèves : « Si la narration est en « je », c'est pour que le lecteur s'identifie complètement au personnage ».
Eh bien, ça alors, je peux dire que ce roman est une exception ! Jamais, jamais je ne pourrais m'identifier, càd ressentir les mêmes émotions que le narrateur contemporain, Stanislas Kervyn, un ignoble patron d'entreprise, obsédé sexuel de surcroit. Je ne vous explique pas son rapport aux femmes !
Donc, ça commençait mal. Pour moi, du moins.
Pour Stanislas aussi, de toute façon, ça a mal commencé : le meurtre de son père alors qu'il avait 1 an, et puis un cauchemar récurrent le hante des années, où sa mère murmure après un coup de téléphone qui l'a anéantie : « Je regrette tellement ».
Mystère.
Mais nous sommes dans un polar, et l'enquête que mène ce répugnant personnage pour éclaircir le souvenir lancinant de son enfance croisera une organisation pourchassant les anciens nazis.
Allers-retours années 40, monde contemporain, de la Belgique à New-York, en passant nécessairement par l'Egypte et l'Italie.
Allers-retours qui, à vrai dire, m'ont semblé toujours forgés dans le même moule, et donc m'ont passablement ennuyée.
Evènements répétitifs, passés ou présents, qui ont émoussé ma patience.
L'amour, la vengeance, la paternité, le pardon sont les thèmes que l'on peut rencontrer. Intéressants, mais pour moi trop peu fouillés, cantonnés uniquement à des faits, encore des faits, où l'analyse psychologique est quasi inexistante.
Je ne vais pas m'attarder sur cette relative déception, après avoir lu l'excellent «
Back up ».
Paul Colize, auteur belge, est certainement encore à découvrir.