2021 : le covid s'était déjà chargé de perturber passablement nos vacances. Intervilles avait très largement fait place aux interventions télévisées du jeudi soir de
Jean Castex et aux marathons cathodiques d'Olivier Veran. Tous les ingrédients étaient posés pour faire dérailler nos parenthèses estivales : juilletistes, aoutiens... mais
Tignous et Gros avaient déjà théoriser le naufrage.
Amateur de dessins de presse, comment ne pas se délecter de ce petit opus dessiné à 4 mains, compilation de dessins initialement publiés dans Marianne et éditée pour finir en 2015 aux éditions du chêne ?
Comment ne pas regretter ce grand de la caricature qu'était Tigrous, en digne successeur de
Reiser et de ses traits vigoureux ? Traits gras et couleurs vives où domine le rouge vif, absence de détails, visages d'abrutis et panses replètes, les textes sont libres de bulle. Les corps sexualisés mais dégénérés occupent tout l'espace.
Rire potache ou grivois, franche rigolade ou sourire bienveillant, cynisme gaulois ou satire sociale, le dessin de l'un répond à celui de l'autre dans un mimétisme et une osmose parfois confondante. Qui déteindrait sur l'autre ?
Dessins simples, humour gras frôlant le mauvais gout à travers la parodie des gens ordinaires, nos 2 compères y décrivent un Français moyen bien attachant.