Jérusalem, la plus célèbre sans contredit et la plus mystérieuse des cités qui ont brillé sur la terre, était pour les Hébreux ce que Rome est pour nous : le centre auguste de leur nationalité religieuse et le point vers lequel ils tournaient leurs coeurs pour prier.
Tout enfant d'Israël devait avoir fait le voyage de la ville sainte, et tous ceux qui le pouvaient allaient chaque année y célébrer la Pâque. Là est donc le plus illustre et le plus antique des pèlerinages.
C'est dans cette enceinte qu'aux jours d'Abraham, le roi de Salem ou Solime, au pays des Jébuséens, Melchisédech annonçait le plus adorable de nos mystères, en offrant à Dieu, pour sacrifice, le pain et le vin. C'est là que Jéhova choisit plus tard son sanctuaire. Là tous les prophètes ont raconté cet avenir, écrit depuis dans les saints Évangiles.
Mais le peuple de Dieu, souvent infidèle, plus souvent ingrat, mérita souvent aussi ces grands revers qui témoignent si clairement du gouvernement temporel de la Providence. Plus d'une fois la ville de Jérusalem saccagée expia ses trahisons.
Il fallut plusieurs jours de combats opiniâtres pour occuper tous ces jardins. Les Français et les Flamands, et , parmi les chrétiens de la Palestine, les templiers et les chevaliers hospitaliers de Saint-Jean, se distinguèrent tous les jours. Le peu d'Allemands qui restaient faisait la réserve. Le jeune roi de Jérusalem combattait dans les premiers rangs.
On le croyait mort, lorsqu'il reparut au milieu des siens, qui le reçurent avec d'ardents transports de joie. On avait cinquante lieues de chemins affreux à subir pour arriver à Satalie, on n'y parvint qu'après douze jours de combats et de marches pénibles.