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sur 418 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pinocchio, c'est un peu comme les Fables de la Fontaine, tout le monde connaît un peu mais lorsqu'on demande qui les a lues entièrement, il n'y a plus grand monde autour de la table.
Beaucoup de gens s'imaginent connaître Pinocchio parce qu'ils ont vu l'adaptation cinématographique de Walt Disney ou, un peu plus récemment, de Roberto Benigni. Je suis la première à dire que l'adaptation Disney est vraiment superbe par rapport au livre dans le cas du Livre de la Jungle de Kipling, par exemple, voire même des contes des frères Grimm. Par contre ici, avec Pinocchio, quel appauvrissement, quel abaissement, quelle perte de portée !
Non, vous NE connaissez PAS Pinocchio si vous avez SEULEMENT vu le petit dessin animé gentillet qui en est issu.
Pinocchio c'est certes une histoire pour enfant qu'on peut lire par épisodes aux petits à partir de cinq ans, même si six ou sept ans semblent mieux convenir. Il faut prévoir quelques soirées car il y a tout de même 36 chapitres (au rythme d'un ou deux voire trois chapitres par jour maximum).
Cependant, la quintessence de Pinocchio, c'est tout de même que l'enfant le lise seul et plutôt vers 8-10 ans où il constitue un véritable roman jeunesse.
Le Pinocchio de Carlo Lorenzini, alias Collodi, est une oeuvre foisonnante, bourrée d'humour et de niveaux de compréhension, toute l'histoire est une allégorie et en son sein, beaucoup de situations ou de personnages sont des symboles.
Pinocchio est une allégorie de l'enfance et de l'éducation. le petit pantin de bois représente l'enfant turbulent, qui fait une crise pour tout et n'importe quoi, qui refuse en bloc toutes les contraintes parentales mais qui, peu à peu, parce que la vie se chargera de l'accabler, finira par comprendre l'importance et la portée des conseils de ses parents ainsi qu'à les aimer un peu plus qu'il ne le fait au départ où il se croit invulnérable et libre de tout.
Évidemment, il n'a pas de maman, mais vous aurez compris que la bonne fée bleue symbolise toutes les mamans du monde et que seule une maman pourrait avoir autant d'indulgence et de bonté pour pardonner à Pinocchio ses mille et une facéties.
Collodi imprime aussi à son livre une forte valeur de moralisation où le travail y est représenté comme le seul repère tangible, outre la famille, auquel l'enfant doit se raccrocher.
Il met aussi en avant l'importance de l'entraide (épisode du chien du policier, du thon), de ne pas se défausser sur les autres ou accuser les absents (épisode du chien mort qui avait fait un pacte avec les fouines).
Cependant, LA grande valeur professée par Collodi, c'est celle de l'école, celle qui lui permettra d'accéder à un travail honnête, celle sans laquelle il se transformera, au propre comme au figuré, en âne.
L'auteur parle aussi et surtout et longuement et constamment de misère, et de ses éternels roublards et maraudeurs qui essaient d'exploiter cette misère et cet espoir de rapide gain d'argent.
Ce qui est intéressant, et ce que les enfants qui le lisent perçoivent bien, c'est que le personnage de Pinocchio évolue au cours du roman (et ce qui n'apparaît pas du tout dans le film de Disney, où il est toujours assez gentil) d'imbuvable au départ il s'amende peu à peu, certes pas de gaieté de coeur, il lui faut toujours expérimenter une déconvenue, certes rien n'est jamais acquis et il est fréquemment retenté par ses vilains démons de l'oisiveté et du mensonge, mais par touches successives, il grandit, il se responsabilise et, clin d'oeil notable de Collodi, il devient "un petit garçon", alors que nous autres, quand nous constatons de tels progrès avec un vrai petit garçon, nous disons "tu deviens grand". À méditer...
En somme, chers petits Pinocchio de la Terre, si vous voulez être de bons petits garçon, respectez vos parents, n'hésitez pas à tendre la main aux personnes dans le besoin, travaillez à l'école et en dehors, et… méfiez-vous des grands requins qui rôdent, prêts à vous avaler tout cru.
Bref, une superbe allégorie à mettre entre toutes les mains, plus encore pour ses qualités littéraires que pour son côté moralisateur et que je recommande vivement et plus que jamais, mais ce n'est là que mon avis, mon tout piccolo d'avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Connaissez-vous Pinocchio ?
À cette question, tout le monde ou presque répondra oui. Un oui enthousiaste, franc et massif, un oui plein des souvenirs que chacun a du film de Walt Disney ou de livres lus dans son enfance.
Et pourtant, je fais le pari que vous ne connaissez pas Pinocchio, du moins pas le véritable Pinocchio.
Je m'explique.
La marionnette de Disney s'appelle bien Pinocchio, mais n'est qu'une pâle copie du personnage de Carlo Collodi, et l'histoire de Disney est tellement simplifiée qu'on perd beaucoup de la substance du récit originel.
Le Pinocchio de Collodi est un personnage bien plus complexe que le naïf et gentil petit pantin de Disney. Son évolution au cours du récit est vraiment intéressante : au départ capricieux, entêté et paresseux, il va se transformer au fil de ses aventures, et c'est quand il sera devenu raisonnable et surtout quand il aura compris les bienfaits de l'instruction, qu'il deviendra un "vrai petit garçon".
Je me permets allègrement de franchir le pas entre le conte et la réalité : ce n'est que grâce au savoir et à l'éducation qu'un bébé peut grandir et devenir un petit enfant, qu'il peut apprendre à dominer ses caprices et à devenir un être libre et responsable. Voilà un message qui me plaît !
N'allez surtout pas croire toutefois que le livre de Collodi soit un bouquin poussiéreux et moralisateur. J'ai beaucoup ri tout au long des trente-six chapitres, car Pinocchio vit des aventures rocambolesques et rencontre toute une série de personnages surprenants.
J'ai beaucoup pesté également contre notre petit héros, maudissant son incapacité à tirer la leçon de ses mésaventures, lui reprochant son ingratitude vis à vis de son "père" Gepetto. Il lui en faut du temps avant de comprendre enfin, et de devenir un fils respectueux et reconnaissant vis à vis de son créateur. Tant mieux, parce que cela m'a offert de très belles heures !
Un des atouts de ce récit est qu'il offre plusieurs niveaux de lecture, selon le degré de compréhension du lecteur. Il peut être apprécié autant par des enfants que par des adultes et constitue une excellente lecture partagée, à l'âge où les enfants savent déjà lire tout seuls mais apprécient encore que papa ou maman lise avec eux.
Alors, lancez-vous, ouvrez le livre de Collodi et partez à la découverte du véritable Pinocchio ! Je fais le pari que vous ne le regretterez pas.
Une petite précision personnelle pour terminer. J'ai lu ce livre en version originale et me suis régalée. Et voilà mon premier " vrai" livre lu en italien. Le charme de la langue a beaucoup ajouté à mon plaisir de lecture, sans compter la petite fierté d'arriver à suivre... avec quelques petites recherches dans le dictionnaire, je l'avoue !
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Depuis quelques années j'ai décidé de lire occasionnellement les histoires originales de tous ces contes que l'on pense déjà connaître, parfois à tort. Cette fois j'ai jeté mon dévolu sur Pinocchio, et bien m'en a pris: cette lecture est un régal. Il est destiné aux enfants et l'écriture est plutôt enfantine, mais il existe tellement de niveaux de lecture dans chacune des aventures du célèbre pantin de bois qu'un adulte peut le lire avec autant de plaisir qu'un enfant.
On ne s'ennuie pas, il se passe toujours quelque-chose bien sûr pour illustrer une morale puisqu'il est évident que ce roman a pour but d'être éducatif, et les personnages évoluent. Certains passages sont vraiment très drôles et d'autres franchement glauques, ce que Disney n'a bien sûr pas gardé. Je le conseillerai aussi bien aux enfants qu'aux adultes mais je ne veux pas m'étendre plus sur l'histoire car ce serait dommage de gâcher le plaisir de la découverte pour une histoire que la plupart d'entre nous sont persuadés de connaître. C'est pour moi le conte que j'ai eu le plus de plaisir à lire pour l'instant.
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Les Aventures de Pinocchio - Carlo Collodi

Je ne pensais pas que Pinocchio était un roman de plus de 200 pages. Tout les souvenirs que j'avais de ce personnage c'était le film de Disney et quelques images d'une série télé ou d'un film je ne sais plus.
J'ai été très agréablement surprise, le Pinocchio de Collodi, c'est à dire le vrai, est un personnage très attachant et très humain et même si c'est un livre très moralisateur je l'ai beaucoup apprécié.
J'ai suivi avec joie les aventures de cette marionnette qui veut devenir un vrai petit garçon mais qui fait tout pour ne pas y arriver.
C'est un vrai parcours initiatique qu'emprunte Pinocchio faisant à la fin de lui un vrai petit enfant sage alors qu'au début c'était le plus horrible des petits garnements.
Collodi nous parle dans ce livre des bienfaits de l'éducation et surtout de l'école (il écrit au XIX ème siècle), qui si l'on y est assidu peut rendre la vie meilleure mais aussi de la misère, qui était terrible à l'époque, et de tout ceux qui cherchent à l'exploiter à leur profit.
Il y est aussi question d'amour, d'amitié, de solidarité, tout ce qui peut aider un enfant à devenir grand

Ce roman est vraiment une découverte enthousiasmante.
A lire sans hésiter et à faire lire aux enfants
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Comment sous-titrer Pinocchio ? Pinocchio et l'argent magique ? Pinocchio ou le chèque en bois ? le Pinocchio de Collodi ou de Gepetto ne pense qu'à une seule chose : l'argent. Il lui en faut toujours plus. Et il n'hésite pas pour ce faire à ruiner Gepetto, et le pauvre homme vend son unique manteau en plein hiver, pour acheter un abécédaire à Pinocchio. Et Pinocchio s'empresse de vendre son abécédaire pour aller au théâtre de marionnettes ...Et Pinocchio rencontre le marionnettiste qui lui demande ce que fait son papa dans la vie :

Comment s'appelle ton papa ?

- Geppetto

- Et quel est son métier ?

- le métier de pauvre.

Et le marionnetiste de lui donner cinq pièces, et Pinocchio de les perdre au Pays-des-Nigauds. Car il croise la route du Chat et du Renard, qui le persuadent d'enterrer son argent afin de le faire fructifier ... Pinocchio n'aura pas eu besoin d'attendre la majorité et de rencontrer son banquier pour avoir une petite leçon d'économie. Il apprend à la dure le petit Pinocchio, et rien ne lui est épargné, lui qui ne sait pas épargner ... Il expérimentera la mort, il se fera vagabond, voyou, malgré les bons conseils qu'on lui prodigue gratuitement, de temps en temps. Mais Pinocchio n'écoute pas la conscience collective ( de conscience à lui, il n'en a que de manière temporaire pourrait-on dire). Alors, il restera très longtemps, vagabond, voyou, et même qu'on fera de lui un esclave, tout ça parce qu'il ne voulait pas aller à l'école. Et même qu'on fera de lui du trafic d'êtres humains ... Qu'on le traitera comme un animal ... Et même qu'un pêcheur le roulera dans la farine et essaiera de le manger ...

Pendant ce temps-là, alors que Pinocchio s'amuse à ses risques et périls, la petite Fée bleue meurt de chagrin, et Gepetto, surtout, s'inquiète ... Mais tout est bien qui finit bien (même si Pinocchio traverse une ribambelle de misères, de même que Gepetto, même s'il se fait plus discret sur ses aventures). Et Pinocchio devient un véritable petit garçon (un homme en fait et travailleur en plus) qui a appris sa leçon d'économie, qui sait être économe, méfiant envers les filous, les arnaqueurs, mais aussi généreux, charitable même, et qui connaît surtout ses proverbes : « Bien mal acquis ne profite jamais », « La farine du diable en son toujours se transforme » , « Qui vole à autrui son manteau n'aura même pas de chemise pour mourir ».
L'insouciante marionnette, sans cesse manipulée par autrui, parce qu' elle avait de mauvaises fréquentations, l'a échappé belle. Pinocchio, qui ne faisait que mentir, a bien failli se faire à vie voyou, brigand, ou pire, banquier d'affaires, ou politicien, Ministre de l'économie, Président même ! Non, Pinocchio a bien compris, lui, qu'"il n'y a pas d'argent magique". Non, il finira seulement sur une couverture de The Economist notre petit Pinocchio (allez savoir pourquoi).
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Je connaissait vaguement le Pinocchio de Disney, plein de rondeurs et sucré comme du ketchup.
Je m'attendais, avec le Pinocchio original, à une histoire différente -bien sûr-mais un peu datée certainement...
Que non!
L' écriture en est simple, de ce conte, mais n'en apparaît que plus moderne. Collodi s'adressait à des enfants, certes, mais aussi à leurs parents et éducateurs...
Dans cette histoire, certaines scènes sont assez dures: pauvreté, faim,pendaison, mort d'épuisement, noyade, mauvais traitements, mutilations... Mais non dépourvues de légèreté et d'un humour subtil.
Ah non, la marionnette créée par Gepetto n' a rien à voir avec l'ersatz de 1940! Pas grand chose de rond ou de lisse, chez Collodi, mis à part l'image de la Mère qu'incarne la gentille fée!
Quand même, et c'est assez naturel pour un conte destiné avant tout aux enfants, les sentiments de pardon, de pitié et d'empathie sont bien présents pour combattre et contrebalancer le mal.
Pinocchio, marionnette gauche et "brute de décoffrage", fait des expériences souvent douloureuses, mais salutaires à la longue. Il devient un humain à part entière... métaphore du passage à la maturité.
Voilà. Je n'ai pas boudé mon plaisir à lire -enfin- cette pépite de la littérature italienne en mesurant combien les enfants avaient eu de chance et d'émerveillement en lisant (ou se faisant raconter) Pinocchio lors de sa parution en feuilleton à la fin du 19e siècle.
Et, comme enfant, j'ai attendu un peu plus longtemps...
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Tu le connais, toi, Pinocchio ? le vrai Pinocchio ? Pas la fade version de Disney ! Ouais, c'est ce qu'il me semblait … tout le monde dit le connaître, mais peu savent de quoi et de qui ils parlent. Dis-toi bien une chose, ton Pinocchio de dessin animé est loin d'arriver à la cheville du Pinocchio de Collodi. Loin, loin, loin … Disney c'est un peu le monde des bisounours. Un monde où il n'y pas vraiment d'enjeux et de morales.

Moi, j'crois que quand Collodi a écrit ce roman pour enfant, il devait y avoir un petit enfant très désobéissant qui devait l'épuiser ! Il a juste chercher la meilleure façon de lui faire peur pour qu'il devienne un bon enfant, respectueux et obéissant. Perso, si petite je l'avais lu, je peux vous assurer que j'aurais grandi droit comme le « i » de la justice !

Faut dire que ce p'tit Pinocchio, il ressemble à pas mal de gosses ! Moi la première ! Tu t'dis que ce gamin va t'épuiser au risque de t'énerver et de t'lasser ? C'est un gamin, quoi ! Tous les gamins font des conneries. Et c'est là la force de ce p'tit conte. Peu importe le caractère de l'enfant, il se retrouve forcément dans cette histoire. Soit parce qu'il refuse d'aller à l'école, soit parce qu'il ment comme un arracheur de dents, soit parce qu'il désobéit continuellement, soit parce qu'il fait des promesses qu'il ne tient pas … Tous les enfants s'y retrouvent parce que l'enfant parfait n'existe pas. du coup, tous les enfants ont le droit à une leçon de morale.

Pinocchio, c'est un peu « violent » pour un enfant mais, ça reste un conte … et malgré les désastreuses péripéties de ce bonhomme de bois, les contes se terminent toujours bien.
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Pinocchio


« Je suis un farceur qui promet toujours de s'amender et qui, jamais, ne tient parole ! »

Publiées en feuilleton à partir de 1881 dans un journal pour enfants puis en 1883 en volumes, « Les Aventures de Pinocchio » méritent d'être redécouvertes ou même pour ma part, découvertes pour elles-mêmes et non seulement pour leurs avatars plus récents (bien que j'avoue être une grande fan de tous les Disney en règle générale...). Il s'agit d'un récit dynamique et riche en rebondissements, du fait même de sa parution en feuilleton ; de cette première édition, l'oeuvre finale a conservé la brièveté des chapitres en même temps que la densité de l'action. Les dialogues qui prennent quasiment le pas sur la part narrative en rendent la lecture rapide et rythmée. Cependant, pour ne pas gâcher l'effet de surprise, je vous conseille de ne pas lire le résumé présent en tête de chapitre...

Au début de l'histoire, Maître Cerise le menuisier découvre un bout de bois qui rit et pleure comme un enfant. Il le donne à son ami Gepetto qui se met à le sculpter. Ainsi naît la facétieuse marionnette, qui, à peine créée, inaugure une longue série de bêtises qui vont l'entraîner très loin, pour retrouver son « papa » et regagner l'estime de la Fée qu'il rencontre au cours de ses pérégrinations.
J'ai aimé retrouver dans cette histoire des éléments appartenant à l'univers du conte et des légendes : le pantin (ou la statue) qui s'anime me rappelle le mythe de Pygmalion et Galatée, les animaux qui parlent (le renard, le chat, le pigeon, le dauphin, le thon...) rappellent le monde des fables (le renard et le chat se montrent aussi rusés et malveillants que dans les Fables de la Fontaine), la présence de la fée aux cheveux « bleu-nuit », le carrosse merveilleux aussi délicieux que la maison de pain d'épices d'Hansel et Gretel :

« Peu de temps après, on vit sortir de l'écurie un joli petit carrosse bleu-ciel, entièrement capitonné de plumes de canaris et, à l'intérieur, matelassé avec de la crème fouettée et des biscuits à la cuiller. le carrosse était tiré par un attelage de deux cents petites souris blanches. Assis sur le siège du cocher, le Caniche faisait claquer son fouet, tel un postillon ayant peur d'être en retard. »

La bonne action récompensée - Pinocchio sauve le chien Alidor qui, à son tour, lui porte secours alors qu'il est sur le point d'être frit par un pêcheur vert -, la quête du petit personnage nous montrent également que nous sommes dans le monde des contes de fées. Enfin, la métamorphose en âne rappelle celle de Lucius, dans l'Ane d'or, transformé parce qu'il était trop curieux et insouciant.

Mais Pinocchio évolue dans un univers également loufoque : il rencontre par exemple un pêcheur entièrement vert et découvre que la femme de chambre de sa bonne fée est une limace qui est supposée ouvrir la porte aux visiteurs mais à qui il faut neuf heures pour descendre jusqu'au rez-de-chaussée. J'ai apprécié la géographie fantaisiste  : le pays d'Attrape-Nigauds, le pays des jouets, emblématiques des écueils qui nous attendent dans la vie si l'on n'y prend garde (crédulité, argent facile, insouciance).

Une portée symbolique ? le parcours de Pinocchio rappelle celui des héros de conte de fées qui sortent fortifiés de leurs épreuves et gagnent une nouvelle place dans le monde. Pinocchio, qui ne devient petit garçon qu'à la fin de l'histoire, comme chacun sait, se comporte pourtant comme tel depuis le début, faisant souffrir son « père » et la bonne fée qui se veut tantôt sa grande soeur, tantôt sa maman et qui lui fait payer ses bêtises avec une extrême cruauté en lui faisant croire qu'elle est morte... Enfin il se montre sensible au sort des autres et leur vient en aide de son mieux, preuve que tous ses malheurs l'ont fait « grandir ».

En résumé, une lecture agréable que je conseille à tous, petits et grands !
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C'est parce que je vais partir en week-end à Florence et que j'ai fait une sélection de livres pour découvrir la ville aussi par la littérature que je suis tombée sur Carlo Collodi, l'auteur de Pinocchio.
Même si le lieu n'est pas évoqué dans le conte, on peut penser qu'il a inspiré Collodi, pseudonyme de Carlo Lorenzini, qui est né en 1826 à Florence et enterré dans cette même ville, au cimetière des Portes Saintes près de la basilique San Miniato al Monte, en 1890 (ça c'est une référence à noter pour découvrir le lieu).
J'ai donc été emballée à l'idée de lire le texte complet car, comme beaucoup, c'est pour moi une histoire culte que j'ai d'abord connue sous forme de livre pour la jeunesse avec des illustrations, sous forme audio (mes parents avaient le vinyle) puis vidéo avec Walt Disney que j'ai regardé avec mes fils.
Eh bien, je n'ai pas été déçue car c'est un vrai plaisir de lecture. le côté moralisateur de l'histoire pourrait exaspérer et bien non, on marche à fond et on a envie de souffler à l'oreille de Pinocchio qu'il ne faut pas désobéir, comme l'a fait le grillon qui parle.
Le texte a été écrit en 1881 et, pourtant, il n'a pas vieilli grâce au style de Collodi, sans fioritures ni les effets de plume.
De plus, le petit résumé au début de chaque chapitre (qui sont nombreux et courts) rend la lecture abordable pour les jeunes lecteurs (et les grands aussi bien sûr !).
Enfin, il y a une très bonne traduction de Claude Sartirano et la note du traducteur à la fin du livre dont j'ai envie de reprendre certains propos sur l'histoire de Pinocchio :
« Ces qualités sont multiples. Notamment : plongée saisissante de justesse dans le monde de l'enfance, plaidoyer toujours émouvant en faveur de l'instruction seule capable d'éviter la misère et les naufrages humains, puissante parabole sur la paternité (Geppetto) comme sur la maternité (La Fée), pamphlet égratignant avec humour quelques institutions (médecine, justice, monde politique), hommage à la Nature dont les habitants - les animaux – ne cessent d'intervenir dans l'itinéraire brouillon de la marionnette comme autant de balises lui servant de guides ou de repoussoirs... le tout en un savant enchevêtrement mêlant intimement merveilleux et réalité. On n'en finit pas de découvrir de nouvelles raisons d'aimer ce grand roman de l'enfance sage et fou à la fois et à la générosité débordante. Il semble convenu, aujourd'hui, de traduire « burattino » par « pantin ». Mais ce terme a une connotation péjorative et il lui a donc été préféré « marionnette », plus ludique donc plus en accord avec la personnalité fantaisiste du jeune héros de cette histoire. »

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Une sincérité saura toujours dépasser tous les mensonges et vices.

Par la foi en l'autre, les obstacles s'offrent en moments de partages et la magie opère.

Chemins à prendre au delà de toutes embûches et détours.

Par les mots et les regards, les complicités s'offrent en partages.

Escapades à faire sans ambages.
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