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Citations sur Le dernier mousse (33)

- Nous sommes comme les glaces, dit Manuel à voix basse. La vie nous fait parfois chavirer et nous change de forme.
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Alejandro avait changé d'idée et pensait maintenant qu'il valait mieux mourir à l'abri dans l'entrepont que d'endurer les coups de fouet de cette nuit horrible sur le pont. Il était trempé, le froid harcelait son corps d'adolescent et il se sentit peu à peu gagné par cet état de faiblesse où se brisent les volontés les plus aguerries.
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Quand, habillé en mousse, avec son petit calot blanc de travail, il monta sur le pont pour se présenter à ses supérieurs, il était très ému. Il se sentait un vrai marin. Son grand rêve s'était réalisé. Le sang de son père revivait sur l'océan. Il respira l'air salé à pleins poumons, regarda la fine proue de son bateau et décida que ce qu'il aimait le plus au monde, après sa mère, était le Baquedano.
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Il essaya à l'aide d'une grosse corde de grimper le long du câble, mais une vague immense inclina dangereusement le bateau, un coup de vent fit tourner la voile et, fouetté par les cordages, l'homme fut arraché comme une ombre et disparut happé par la nuit et les flots en furie.
Il était inutile de crier "Un homme à la mer!", inutile de jeter une bouée à l'eau...
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Soudain, un gigantesque iceberg apparut dans une courbe tel un navire de cristal venant de prendre la mer. C'était une vision extraordinaire; le soleil se décomposait en mille couleurs vives dans les entrailles de la glace et cette lumière se reflétait comme si d'innombrables petits miroirs illuminaient ce beau vaisseau. Beau mais dangereux, un choc et c'était le naufrage.
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- Vingt degrés à bâbord! lança le lieutenant de quart sur la passerelle de la corvette Général Baquedano.
- Vingt degrés à bâbord! répéta en écho le timonier tandis que ses mains calleuses faisaient tourner la barre d'un geste vigoureux.
Une rafale de nord-ouest inclina le navire dont l'étrave plongea par bâbord dans les grandes vagues noires qui roulaient dans la nuit. Le vent mugit de plus belle dans les cordages, la mâture grinça sous le gonflement des voiles et le svelte bateau-école de la Marine chilienne, blanc comme l'albatros, fila cap au sud, poussé à douze milles à l'heure par un vent de nord-ouest qui soufflait par tribord.
C'était le tout dernier voyage de ce navire magnifique. Il avait accueilli à son bord des générations d'officiers et de marins, qui y avaient appris leur métier, mais l'Amirauté avait décidé de l'envoyer une dernière fois au cap Horn et de le désarmer à son retour; affaibli par tant de combats contre les océans de la planète, il n'était plus assez sûr pour naviguer sur les routes dangereuses que doivent sillonner les navires de guerre.
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Les flots redoublaient de furie ; ce n’était plus l’océan mais un univers de folles montagnes liquides qui dansaient en se fracassant les unes contre les autres. Le vent hurlait, mugissait, des torrents de pluie s’abattaient comme une mer se déversant d’en haut. De temps en temps on entendait des cris lacérants, plaintifs, des appels retentissaient des flots et du vent. C’était la voix de la tempête.
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Le vieux navire semblait avoir une âme. Sa belle figure de proue relevait la tête, scrutant les horizons lointains, et fendait avec fougue le grand jardin d'écume et de vagues. Pour son dernier voyage un nouveau fils lui était né en pleine mer : Alejandro Silva, le dernier mousse du Baquedano, surgi de ses entrailles comme du fond noir de l'océan.
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Tout était bien arrimé. Pas un seul bruit de porte qui claque, de filin détaché ni de tonneau en train de rouler. On aurait dit que le bateau serrait contre lui tous ses éléments et se tenait prêt à affronter son éternel adversaire, l'océan.
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Il songea au lycée, à ses camarades de classe, à ses professeurs, ceux qu'il aimait et ceux qu'il n'aimait pas. Il les aimait tous maintenant qu'il se sentait si loin.
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