Citations sur Le capitalisme est-il moral ? : Sur quelques ridicule.. (15)
Solidarité : vertu politique. Elle nous dit à peu près : puisque nous sommes tous égoïstes, essayons, collectivement, de l'être ensemble et intelligemment, plutôt que bêtement et les uns contre les autres.
On ne vote pas sur le vrai et le faux, ni sur le bien et le mal. C'est pourquoi la démocratie ne tient lieu ni de conscience ni de compétence.
Le coup de génie du capitalisme (...) c'est de ne rien demander d'autre aux individus, pour fonctionner à peu près, que d'être exactement ce qu'ils sont
Un système économique, c'est fait pour créer de la richesse, si possible au moindre coût social, politique et écologique. [...] L'errreur serait de croire que la richesse suffise à faire une civilisation, ou même une société qui soit humainement acceptable. C'est pourquoi on a besoin aussi du droit et de la politique. Et comme la politique et le droit ne suffisent pas non plus, on a besoin encore de morale, d'amour, de spiritualité... Ne demandons pas à l'économie d'en tenir lieu !
Bien naïfs, ceux qui croyaient que l'athéisme supprimait la question morale ! C'est plutôt l'inverse : nous avons d'autant plus besoin de morale que nous avons moins de religion - parce qu'il faut bien répondre à la question "Que dois-je faire ?" quand Dieu n'y répond plus. C'est pourquoi nous avons, aujourd'hui, terriblement besoin de morale ! C'est pourquoi, même, nous avons besoin de morale, aujourd'hui, davantage sans doute qu'en aucune autre époque connue de l'humanité civilisée.
C'est au nom du Bien, presque toujours, qu'on s'autorise le pire.
Le capitalisme, malgré ses travers, malgré ses injustices, qui sont innombrables, jouit d'une espèce de quasi-monopole idéologique. C'est un cadeau empoisonné: en même temps qu'il perd son adversaire historique (le communisme), le capitalisme perd aussi l'espèce de justification négative que cet adversaire lui offrait comme sur un plateau. Aussi le "triomphe" du capitalisme n'a d'égal que son désarroi. Le soupçon nait qu'il ait vaincu pour rien. A quoi bon vaincre, quand on ne sait pas pour quoi vivre? Le capitalisme ne se pose pas la question. C'est en partie ce qui fait sa force: il n'a pas besoin de sens pour fonctionner. Mais les individus, si. Mais les civilisations, si. L'Occident a-t-il encore quelque chose à proposer au monde? Croit-il assez à ses propres valeurs pour les défendre? Ou bien, incapable lui-même de les pratiquer, ne sait-il plus que produire et consommer - que faire du business en attendant la mort?
C'est parce que l'économie (notamment capitaliste) n'est pas plus morale que la morale n'est rentable -distinction des ordres- que nous avons besoin des deux. Et c'est parce qu'elles ne suffisent ni l'une ni l'autre que nous avons besoin, tous, de politique !
A ma question-titre : "le capitalisme est-il moral ?", ma réponse est donc : Non. (...) le capitalisme n'est pas moral ; il n'est pas non plus immoral ; il est (...) amoral.
[L'erreur de Marx] c'était vouloir ériger la morale en économie. Attention, maintenant que le communisme est mort, de ne pas tomber dans l'erreur opposée : attention à ne pas ériger l'économie en morale !