« Des vertus, on ne parle plus guère. Cela ne signifie pas que nous n'en ayons plus besoin, ni ne nous autorise à y renoncer » ou « Il n'y a pas de Bien en soi : le bien n'existe pas, il est à faire et c'est ce qu'on appelle les vertus. »
Voilà ce déclare
André Comte-Sponville en quatrième de couverture de cet essai paru dans les années 90 finissantes…
Une bonne occasion pour lui de reprendre une à une, de « la politesse » à « l'amour », en passant par « la fidélité », « la prudence », « la tempérance », « le courage », « la justice », « la générosité », « la compassion », « la miséricorde », « la gratitude », l'humilité », « la simplicité », « la tolérence », la pureté », « la douceur », « la bonne foi » et « l'humour », une série de notions élevées au rang de vertus …
Ici, point de théorie fumeuse à ériger en système. Non, « seulement » dix-huit textes comme de petits essais. Certes, on est souvent dans le commentaire des grands du passé, comme
Kant et
Spinoza,
Montaigne…, façon dissertation. Qu'importe !
La prose d'
André Comte-Sponville a ceci d'agréable qu'elle n'est pas ou peu jargonnante, tout juste peut-on signaler l'utilisation un peu exagérée du renversement de formules qui n'amène rien si ce n'est une certaine élégance dans le propos…
Une lecture agréable, si l'on procède avec parcimonie sous peine qu'il ne vous en reste rien : un vrai livre de chevet… et je parle là d'autorité, moi qui ai mis deux ans à le lire !