Harry Bosch tome 2. Toujours aussi indépendant et solitaire, Bosh est chargé d'informer Sylvia Moore, la très jolie femme de Calixico Moore, que son flic de mari vient de se déchiqueter la tête au canon scié dans une chambre d'hôtel sordide. Moore était aux stups et enquêtait sur un trafic de "black ice", un cocktail stupéfiant et ravageur qui marche du feu de Dieu. Bosch est bien sûr écarté de l'enquête mais comme par hasard, deux autres macchabées faisant l'objet de deux autres enquêtes semblent étroitement liés au suicide de Moore. Qui n'en est pas un, cela va sans dire.
Il y a plein de coïncidences étranges dans "
la glace noire" ; certaines sont sympas : pendant que Bosch fouille la chambre de Moore la nuit en solo, qui donc se pointe ? la superbe Sylvia. Je ne vous fais pas de dessin sur la suite de cette perquise illégale. Il y a des surprises, des personnages qui ne sont pas ceux qu'on croit, des corrompus, des flics pas très curieux qui n'aiment pas remuer la merde (les chefs), et des coups de théâtre qui ont peut-être ébloui quelques néophytes dans le genre. L'intrigue est une construction ambitieuse, mais complètement triviale, sans une once d'originalité. le style de Connelly est transparent et, faute impardonnable, on frôle l'enlisement à peu près jusqu'au milieu du bouquin avant que l'enquête ne se muscle un peu (quand Bosch part chercher la réponse de l'énigme à la frontière mexicaine). Certaines scènes qui se veulent graves sont à la limite du ridicule, tape-à-l'oeil, comme sorties d'un scénario de série B très ordinaire. La chute est chargée, et la boucle est bouclée. Mais ce n'est pas franchement mauvais, non : tous les personnages ne sonnent pas faux, et on arrive au bout sans trop tirer la langue. C'est juste… très très très moyen.