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sur 806 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est en regardant la dernière émission de la saison de "La grande librairie" que j'ai entendu parler de cet ouvrage. Il ne s'agit pas d'une nouveauté, certes, mais bel et bien d'un classique de la littérature française, que l'un des auteurs présents sur le plateau, recommandait à tous les auditeurs de livre, voire de relire. Connaissant l'auteur mais n'ayant jamais entendu parler de cet ouvrage, je me suis précipitée pour l'emprunter à la médiathèque afin de voir ce que cet ouvrage avait de si grandiose. J'avoue avoir un avis mitigé sur cette lecture, ne sachant pas trop quoi en penser sur à cette lecture toute fraîche mais je vous laisse, à vous, lecteurs, le soin d'en juger par vous-mêmes afin de lui attribuer la note qu'il mérite probablement à juste raison.

Adolphe est un jeune homme de vingt-six ans qui s'éprend éperdument pour une femme plus âgée que lui, et qui plus est, n'est pas libre. Cette dernière, Ellénore, a d'ailleurs déjà deux enfants et appartient à la haute bourgeoisie. Bien que n'étant pas sans ressources non plus grâce à la renommée de son père, Adolphe, lui, est encore un jeune homme sans expérience qui n'a pas encore réellement fait son entrée dans la vie, n'ayant pas acquis de statut social à proprement parler. Il se montre être quelqu'un d'extrêmement égoïste, que la compagnie des autres ennuie, et ne peut pas s'empêcher de faire certaines railleries qui le font mal voir en société. Il réussit cependant à conquérir le coeur d'Ellénore mais, étant un homme très instable, celui-ci ne va pas pouvoir s'empêcher de faire du mal à cette dernière à ses dépens. A ses dépens ? Qu'ai-je dis ? C'est la première impression que j'en ai d'abord eu mais il faut cependant accorder à cet ouvrage une attention extrême car les intentions d'Adolphe ne sont pas toujours faciles à cerner, tout comme son être même d'ailleurs qui est extrêmement complexe.
J'ai d'abord pris ce dernier pour un homme charitable, qui ne voulait surtout pas blesser celle qui s'est entièrement dévouée à lui mais si c'était complètement l'inverse ? Si c'était en réalité Ellénore, qui, s'était fait piéger par un être imbus de sa personne et manipulateur qui plus est ?

Un livre qui ne m'a ni plu ni déplu mais que je suis vraiment contente d'avoir découvert...enfin ! Comme dirait le proverbe :"mieux vaut tard que jamais !" mais il existe tant de classiques que nous devrions tous avoir lus (moi la première) et pour lesquels nous ne prenons pas assez souvent le temps. C'est bien dommage et je ne peux donc que vous recommander la lecture de cet ouvrage, si ce n'est pas déjà fait, afin de vous faire à votre tour votre propre opinion sur ce dernier.
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Le seul roman de Benjamin Constant évoque la rupture amoureuse et les tourments de l'âme qui en sont la cause. Adolphe est le fils d'un ministre, lequel l'envoie dans les Etats allemands pour parfaire sa formation. Il noue une relation avec une Polonaise qui est la maîtresse du prince allemand. La relation est tumultueuse, terrible en un sens pour Ellénore, puisque les atermoiements d'Adolphe la font souffrir.
Adolphe séduit Ellénore par orgueil et refuse de la quitter à cause du même sentiment. Mais Adolphe est un lâche, produit de la société de son époque, instrument de la tragédie qui se dessine et qu'Adolphe, malgré sa lucidité, ne peut éviter.
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Ce très court roman, décrivant une idylle amoureuse entre un jeune homme et une dame mariée du monde est passionnant et bien écrit.
On suit avec délectation les mésaventures, qui se terminent mal, de ce fougueux jeune homme avec son lourd fardeau que sont ses sentiments amoureux.
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Ce cher Benjamin Constant a vu certaines limites des principes de Kant concernant la morale (et particulièrement la question de la vérité). Dans ce livre, "Adolphe", il dégoute n'importe quelle femme mariée de vouloir abandonner ses enfants pour profiter d'un petit jeune homme sucré, qui se révèle amer après quelque temps. Un livre salutaire donc.
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Le jeune Adolphe est un être sensible, taciturne et doté d'une nature sombre. Ouvertement indépendant, il entend mener sa vie à sa guise et nourrir son orgueil par toutes les considérations que les autres pourront lui accorder. le jour où il décide d'être aimé, il jette son dévolu sur la belle Ellénore. Plus âgée que lui, elle est la maîtresse du comte de P***. « Je ne croyais point aimer Ellénore ; mais déjà je n'aurais pu me résoudre à ne pas lui plaire. » (p. 45) Obtenir l'attention et les sentiments d'Ellénore est donc une conquête d'amour-propre. Passées les premières exaltations et les premières preuves véhémentes d'amour, Adolphe s'agace d'une relation qui entrave son quotidien et le prive d'une liberté à laquelle il est furieusement attaché. « Ellénore était sans doute un vif plaisir dans mon existence, mais elle n'était plus un but : elle était devenue un lien. » (p. 69) Il faut peu de temps pour que le jeune homme cesse d'aimer, mais il ne se résout pas à quitter Ellénore puisque tout le monde le presse d'y parvenir. Son indépendance est mêlée d'orgueil et il refuse qu'on décide pour lui une chose qui est pourtant évidente. Certes, la société et son père s'offusquent de cette liaison qui entrave sa carrière et les ambitions qu'il peut nourrir, mais Adolphe entend décider seul de la rupture. le problème est qu'il ne se résout jamais à cette issue.

Adolphe fait preuve d'une grande lâcheté et ses tentatives de rupture échouent devant les larmes d'Ellénore. Il se fait un devoir de la protéger et de la soustraire au jugement de la société, mais ce devoir lui pèse et il l'accomplit sans noblesse. Ellénore elle-même ne s'y trompe pas : « Vous vous dévouez à moi parce que je suis persécutée, vous croyez avoir de l'amour, et vous n'avez que de la pitié. » (p. 95) Sous couvert d'indépendance, Adolphe est en fait un capricieux qui s'entête dans une folie de jeunesse en voulant la parer des vertus de la sagesse et de la passion. Son amour pour Ellénore a disparu et sa tiède affection tient plus de l'habitude que du sentiment. « Nous vivions, pour ainsi dire, d'une espèce de mémoire du coeur, assez puissante pour que l'idée de nous séparer nous fût douloureuse, trop faible pour que nous trouvassions du bonheur à être unis. » (p. 108) Ce n'est que tragiquement que cette histoire pourra s'achever et Adolphe comprendra enfin qu'il était le seul obstacle au repos tant espéré par Ellénore.

Ce roman est l'expression littéraire la plus archétypale du romantisme : le héros est jeune, tourmenté par on ne sait quoi, fréquemment saisi par l'idée de la mort et vaguement décidé à contrer la société. Finalement, sa médiocre révolte avorte et il n'y a rien gagné. Adolphe est un personnage résolument insupportable, voire odieux : ce jeune homme capricieux est faussement amoureux, faussement fidèle, faussement noble, etc. Si j'ai eu peu de sympathie pour lui, je n'en ai eu pour Ellénore qu'à la fin, à la lecture de son ultime lettre : c'est évidement la volonté de l'auteur de ne dévoiler la vraie et pure nature de la malheureuse que lorsque l'irréparable est accompli. Adolphe est intéressant d'un point de vue littéraire et dans une étude du mouvement romantique, mais cette intrigue ne m'a pas plu : les jeunes godelureaux infatués n'obtiennent jamais mes faveurs.
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L'histoire en elle-même ( le récit d'une liaison des début passionnés au déclin) n'est pas passionnante. Néanmoins, le texte très bien écrit compense très largement.
L'écrivain, engagé en politique, est aussi l'auteur d'essais politiques. Il est donc surprenant de trouver un roman d'amour écrit de sa plume. Et pourtant, la plus grande surprise n'est pas là!
Notre siècle est le siècle de la psychologie, se dit-on. Benjamin Constant ferait-il donc partie des précurseurs, au... 18ème siècle !?! La richesse du récit tient en effet de la précision avec laquelle il décrit les affres de la passion amoureuse, décorticant simplement et justement les sentiments les plus communs, les souffrances inhérentes à certains tempéraments, les souffrances que l'on veut épargner à l'autre aussi, quand l'amour n'est plus. Sans employer les termes que l'on connait aujourd'hui et qui à eux seuls résument, catégorisent, enferment -parfois- les tourments de l'âme, Benjamin Constant, au contraire, exprime ces tourments, les fait vivre sous sa plume. On se reconnait, quelques fois, dans certaines tournures.
Les adeptes de Rousseau, ou de Goethe, devraient apprécier cette lecture sensible.
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