BUGATTI...
Un nom qui parle aux passionnés et nostalgiques de l' automobile de luxe.
Un nom qui me parle, ainsi qu'à tous les amoureux et historiens du rail français!
Car, si l' autorail (on disait "automotrice" dans les années trente...) a permis au train d'améliorer sa compétitivité et sa productivité en termes de vitesse et de dessertes de lignes peu chargées; il a sauvé Bugatti d'une faillite certaine en lui offrant un débouché aussi ferroviaire que porteur.
Parce que, après la crise de 1929, les moteurs de Bugatti Royale ont pu trouver leur utilisation dans ces autorails de légende.
Ces superbes archives richement illustrées et soigneusement documentées passent en revue la trop brève histoire de ces machines racées qui participèrent au renouveau des réseaux de l' État, de l' Alsace-Lorraine et du PLM, avant d'intégrer le parc de la jeune SNCF.
Même si les Bugatti se montrèrent voraces en carburant et d'une fiabilité parfois mise en défaut, ces engins tenaient des vitesses moyennes étonnantes (supérieures à 100 km/h) que les routes de l'époque étaient incapables d'offrir.
Leur look unique (aérodynamique, avec un kiosque de conduite central et surélevé) était commun aux quatre-vingt-huit exemplaires construit. Il permettait aux voyageurs chanceux placés à l'avant, d'avoir une vue imprenable sur la voie. Cette disposition faisait ainsi l'économie d'un poste de conduite supplémentaire sur l'autorail.
Pour ceux qui veulent voir un autorail Bugatti "en vrai", l'un deux a été restauré dans sa livrée d' origine État et est exposé à la Cité du Train de Mulhouse. C'est l'un des premiers et des plus prestigieux: le Présidentiel, équipé de quatre (!) moteurs Royale qui développaient la puissance surabondante de 800 chevaux.
Un beau voyage, donc, dans le monde du Sorcier de Molsheim...côté chemins de fer.
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