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EAN : 9782363740519
304 pages
13e Note Editions (28/08/2013)
4.09/5   11 notes
Résumé :
Dans ce premier recueil de nouvelles, Ry Cooder rend hommage au jazz, au blues et aux rythmes latinos d une époque révolue. Il honore aussi une certaine 'famille 'de musiciens certains assassinés, d autres encore vivants en racontant leur histoire poignante. John Lee Hooker et Charlie Parker apparaissent au détour d une page. De manière générale, les personnages de Cooder sont de parfaits inconnus, des 'petites 'gens. Ils sont guitaristes, batteurs, chanteurs dans d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
13E Note 2013
Los Angeles stories (2010)
Recueil de 8 nouvelles.
Genre : musique/réaliste/tendance noire.

Quand vous êtes confrontés à une écriture tout en simplicité, détendue, fraîche, d'une tranquillité savamment étudiée et pointilleuse ; c'est comme écouter pour la première fois « Feelin bad blues » de Ry Cooder.

La bouche forme un « o », les yeux humides, une rencontre amoureuse, vous écoutez la mélodie en boucle et le voyage commence.

Une seule question émerge. Ry aurait-il écrit avec sa guitare ? Les doigts dansent sur les cordes, pincent pour un effet ondulé, étirent, frottent. de l'aigu ici, de la basse là. L'agilité, la rapidité phénoménale du déplacement des phalanges vous stupéfait devant un montage chantant un air d'une grande finesse, un son de blues et parfois même étrange… Et ce n'est pas un mélomane qui vous le dit. Vous êtes projeté en arrière, dans les années 1940, 1950 avec un réalisme complet, une performance sans pareil, un auteur patient pour son premier livre nous révèle une partition à même de rejoindre la bibliothèque d'un collectionneur d'oeuvres rares en tous genres.

C'est aussi cela l'art. Un coup de grâce, intrigant aux répercussions multiples et marquantes. Une création originale qui suscite une infinité de réflexions possibles...

« La poésie est simple, le sentiment commun. Mais c'est cela, l'art !
Naturelles, agréables, les idées se présentent à celui qui écoute telles des perles enfilées sur un collier par les mains d'une jolie femme, une par une. » (P79)

Le contenu est un rassemblement d'histoires qui seraient parfaites pour les flashbacks dans la série télévisée « Cold Case » créé par Meredith Stiehm (diffusé de 2003 à 2010). Mais pas que.

Vous pouvez imaginer aisément un tout autre décor. Celui d'un western où les chevaux ne hennissent plus, mais rugissent à travers le moteur d'une Cadillac ou d'une vieille Buick… La radio, crachant les décibels au maximum, laisserait place à la guitare et la batterie pour scénariser un duel, celui de voix comme cartouche d'un pistolet humain… Feu ! Un combat de vocalise stupéfiant s'enclenche, la musique règne, les artistes se démènent et tente leur chance. le vainqueur signe un contrat, le mort retourne bosser.

C'est l'histoire de Franck St-Claire en 1940, un homme gentil, près de la quarantaine. Un solitaire qui ne sait pas que la Seconde Guerre mondiale a commencé en Europe. Trop concentré et occupé à récolter des données (par le porte à porte), pour mettre à jour et compléter le Botin du City Directory. C'est l'histoire de Ray Montalvo, le tailleur de costume parce que dans le monde de la musique…. du Jazz, du blues… Il y a autant d'artistes talentueux que de noms dans le City Directory de Franck. Un monde de gloires passagères dans lequel l'amour que Ray a pour les groupes, le son et le micro des années 40, ne suffit pas à atteindre le talent escompté, ne nourrit pas un homme ; il choisit alors la stabilité du métier appris près de son oncle Gus. C'est l'histoire de Red Sanders en 1957, le chanteur alias Atomic Bomb Saunders, une pointure dans un style Jive (danse latine = le Jitterbug aux USA, une danse influencée par le rock' n roll), est oublié ; il s'est reconverti en mécanicien pour Ned revendeur de voiture d'occasion véreux. Et forcément, il est très vite impliqué…

Ry C. à travers ses intrigues musicales touche aux classes sociales, fait allusion à la 2e GM, au communisme, au racisme, au quotidien des musiciens, des chanteurs, des noirs, des blancs, des métis. Une belle fresque de mélomanes.

Ry si tu nous entends, il reste les années '70, '80, '90, 2000 et jusqu'à nos jours. Qu'est devenue cette effervescence des années '50 et '60 ? Comment se débrouillent les musiciens aujourd'hui ?

En attendant je mets une pièce dans la machine: Wurlitzer et j'écoute Billie Holiday, « Fine and Mellow »

C'est un livre d'ambiance magique, plein de beaux personnages, mélodieux évidemment, des intrigues moins surprenantes avec, quand même, toujours un mort qui rôde dans les parages. Un petit clin d'oeil pour ceux qui restent sur le carreau, qui mangent, boivent et dorment avec une potion de « do re mi fa sol fa mi re do » leur envahissant les tripes. Des styles de vie à côté de boulots alimentaires qui permettent de profiter de bagnoles, de femmes, ou de vivre tranquille en solitaire. En vie. Des vies en suspens avec des rêves modestes et qui ne sont pas seulement des songes de gloire. Des moments réalistes succulents. La nostalgie de L.A. de début ‘40 à 1960. Cela vous donne un bel aperçu de l'atmosphère offerte par « l'audace à la 13 E Note » et signé le prodige Ry Cooder.
Alors oui, c'est avec beaucoup d'émotion que je vous conseille cette lecture.
Je vous laisse, je reprends la route dans la MUNTZ JET 1954, celle de Red dans une des nouvelles...

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On connaissait jusqu'alors Ry Cooder pour ses talents de guitariste et de compositeur. Il faudra maintenant compter aussi sur ses talents d'écrivain.

Car, il faut bien le dire, Cooder a une sacrée plume et un véritable don pour restituer une ambiance et accrocher le lecteur avec ses histoires de petites gens confrontées à un quotidien morne où tout peut basculer en l'espace d'un instant dans une Cité des Anges aujourd'hui disparue, fondue dans la mégapole qu'elle est devenue.
C'est en effet dans un Los Angeles des années 1940 jusqu'au début des années 1960 que se déroulent les huit nouvelles de ce recueil. Petites arnaques, rencontres fatales, malheureux hasards, tentatives plus ou moins vaines de garder la tête hors de l'eau sont autant de prétextes pour Ry Cooder de nous parler de sa ville à un moment charnière où la grosse bourgade devenue métropole bascule dans une époque plus favorable à l'anonymat mais aussi moins séduisante. On se baladera ainsi dans un Chavez Ravine à la veille d'être vendu aux promoteurs, les mêmes que l'on voit à l'oeuvre à Santa Monica dans la nouvelle « Mon téléphone n'arrête pas de sonner », on assistera à la fin du tramway (« Terminus ») et l'on croisera, au détour d'un comptoir Charlie Parker, Joe Maphis, Merle Travis ou John Lee Hooker.

Certes la nostalgie de ces temps révolus transparaît dans ces histoires, mais c'est surtout la tendresse de l'auteur pour ses personnages tous un peu dépassés, un peu sur le retour où qui peuvent parfois se voir plus malins qu'ils ne le sont vraiment, qui ressort de Los Angeles Nostalgie, belle bal(l)ade blues dans une époque révolue du côté de ceux qui n'ont d'ordinaire pas voix au chapitre.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Nous sommes dans 8 nouvelles entre les années 40 et les années 60 à Los Angeles.
Des nouvelles mêlant l'atmosphère de l'époque avec des histoires des gangsters sur des airs de Blues, Jazz. On baigne dans ce milieu Américain, passé un bon moment.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« La poésie est simple, le sentiment commun. Mais c’est cela, l’art !
Naturelles, agréables, les idées se présentent à celui qui écoute telles des perles enfilées sur un collier par les mains d’une jolie femme, une par une. » (P79)
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Ses vêtements coûtaient plus de fric que je n'en gagnais en six mois, même en travaillant sans arrêt. Un mètre quatre-vingt-quinze, aussi mince et dur qu'un poteau téléphonique. Tuez-moi, por favor, ai-je immédiatement pensé.
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Quand on roule dans le désert, la nuit, on a l'impression d'avoir tout le temps devant soi.
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