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EAN : 9782363740601
395 pages
13e Note Editions (08/01/2014)
4.27/5   13 notes
Résumé :
Black néon est la suite de Sick City (13e Note, 2011) et des aventures de Randall et Jeffrey. On peut lire l’un sans avoir lu l’autre. Randall, fils d’un magnat du cinéma et Jeffrey, qui s’est souvent prostitué avec un inspecteur de la police de Los Angeles, sont des junkies irrécupérables. Leur nouveau projet – celui de la dernière chance, est le tournage d’un film dans les bas-fonds de L.A. réalisé par un cinéaste légendaire et reclus, un dénommé Jacques Seltzer q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Avec Black Neon on a l'impression de faire un tour du côté de la Dernière Sortie pour Brooklyn, le côté sauvage de Selby en moins.
Black Neon, lumière noire, de celle qui éclaire par en-dessous les visages des têtes à crack, en mettant l'accent sur les ombres et la réalité glauque.
Black Neon, lumière noire sur les errances psychotropiques trop typiques de Jacques Seltzer, scénariste qui a pondu comme par accident un film devenu culte 15 ans auparavant. Il tente maintenant de faire son come-back en voulant donner une suite à cet ocni (objet cinématographique non-identifié) arty-choc, en expérimentant la vie de toxico à L.A.
Black Neon, lumière noire sur Randal, Jeffrey, Lupita, Genesis, autant de personnages autant d'histoires déglinguées et envapées.
Black Neon comme une litanie dans une messe noire dédiée à la gloire des drogues.
Black Neon, du déjà-vu, mais revisité à la sauce L.A. avec brio par Tony O'Neill, quelques clichés, inévitables dans ce monde en trompe-l'oeil, dans cet univers sombre et glauque, et aussi quelques joyaux qui étincellent, quelques scènes d'anthologie...
Mais surtout une histoire qui tient la route, jusqu'à la fin, solaire, qui illumine toute cette étrange quête illusoire.
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Cela commence par le récit d'une journée de merde -une de plus- dans la vie de Genesis, prostituée et toxicomane de vingt-six ans, qui en l'espace de quelques heures, se fait violer par des étudiants, tabasser par l'un de ses fournisseurs, puis voit ce dernier se faire abattre de quatre balles dans le buffet par une créature manchote et tatouée qui a miraculeusement fait son apparition au moment où elle se faisait méchamment bastonner.
... Fin du premier chapitre, et naissance d'un doute en moi, à la lecture de cette entame quelque peu carnavalesque : le fait d'avoir entre les mains un roman publié par les soins des Editions 13e note est-il un gage certain de qualité ?

Puis tout s'est enchaîné... son écriture d'une sécheresse efficace, et son découpage en courts chapitres au cours desquels nous suivons alternativement des personnages plus déjantés et/ou plus glauques les uns que les autres, confère à "Black Néon" un rythme qui devient rapidement très prenant, et nous pousse à tourner page après page...

Hormis Genesis et sa nouvelle amie Lupita (la tueuse à un bras), nous faisons connaissance avec un autre duo, composé de Jeffrey l'irlandais et de Rachel le trans, deux junkies qui ne savent plus comment gagner l'argent nécessaire à l'achat de leurs doses de cristal meth et d'hormones pour Rachel...
...de Randall, rejeton d'une richissime famille ayant fait fortune dans le cinéma, et qui a accepté, sous la menace fraternelle de se voir privé de son héritage, de se désintoxiquer des diverses substances dont il est dépendant...
... de Jacques Seltzer, artiste français rendu célèbre par ses photos trash et par l'unique film qu'il ait jamais tourné, qui a suscité autant de dégoût que d'admiration. "Black Neon" est d'ailleurs le titre de la suite, qu'il prétend depuis des années avoir l'intention de réaliser, à ce film. Financièrement aux abois, son agent, Gibby, parvient enfin à le convaincre de concrétiser ce projet, qui a pour ambition de dévoiler l'envers du rêve américain, de voir ce que Los Angeles -où se manifeste la preuve que l'humanité, pourrie, est à bout de parcours-, a dans les tripes... Il s'avère assez rapidement que tout ceci n'est qu'un prétexte pour permettre à Jacques de s'immerger dans les bas-fonds de la ville, afin de s'y livrer à une interminable orgie.

Le récit est une suite d'épisodes à la fois glauques et grotesques où s'amoncellent pèle-mêle drogues, sexe et alcool, de scènes accumulant avec, m'a-t-il semblé, une certaine facétie, tous les clichés du genre : motels sordides grouillant de cafards, riches sans scrupules s'autorisant toutes les perversions, antres de toxicos meublés de canapés défonces et effroyablement sales...
Tony O'Neill ne fait ni dans la dentelle, ni dans la poésie ; il déroule son intrigue de manière froide et factuelle, dotant le quotidien de ses paumés qui brûlent leur existence d'une sorte d'horrible banalité. La plupart de ses personnages eux-mêmes ne perdent d'ailleurs pas de temps en considérations existentielles. Mus par l'impératif immédiat et pragmatique de la nécessité de se procurer leur prochaine dose, c'est comme s'ils n'avaient jamais été que ça : des minables accros à la drogue, condamnés à toutes les compromissions pour servir leur addiction. Et si une bouffée de désespoir affleure parfois, c'est alors de manière anecdotique et fugace (sous la forme de la contrariété provoquée par la perte d'une dent de plus en mangeant une pizza, par exemple).

Sans doute "Black Neon" n'est-il pas, dans son genre -trash, désabusé et cynique-, un roman révolutionnaire, mais il a, incontestablement, quelque chose qui accroche... sans doute cette dynamique, très maîtrisée, qui fait que l'on ne s'ennuie pas une seconde, ainsi que cette dimension à la fois épique et pitoyable que finissent par acquérir ses tristes héros, et qui finalement nous les rend attachants.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Attention, extrait déconseillé aux moins de 16 ans -

A poil sur le lit, Genesis fume sa meth, inhalant les vapeurs du cristal liquéfié par la belle flamme bleue de ce chalumeau de cuisine qu'elle braque vers la pipe en verre maculée de carbone. Elles se trouvent à l'East West Hotel, un hôtel pourri de la 8ème Rue, dans Koreatown, où l'on paie à l'heure. La chambre pour une personne a pour tout mobilier des chaises de jardin branlantes et un lit défoncé qui a certainement dû en voir, au fil des temps. Détraquée, la radio reste obstinément calée sur une saloperie de station de musique légère qui diffuse actuellement un succès de Bread, Baby I'm A Want You. Genesis fume, elle a les oreilles qui sifflent, le sang qui bouillonne dans le cerveau et la sueur au front. Sa bouche se tord en un rictus euphorique.
Assise au bord du lit, Lupita, nue elle aussi et luisante de sueur à cause du cristal, est en train d'enduire son moignon de lubrifiant. Genesis repose la pipe, laisse échapper par les narines un nuage de fumée grise et regarde cet appendice visqueux avec un mélange d'appréhension et de curiosité.
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Videos de Tony O’Neill (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tony O’Neill
Bookalicious n°2 : Chronique de "Black Néon" de Tony O'Neill. Editions 13e Note http://www.tonyoneill.net - http://www.13enote.com
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