Évidemment, comme on s'y attendait, le périple de Tony et Lupus a tourné à la catastrophe depuis qu'ils ont accueilli Sanaa. Lupus et Sanaa vont trouver refuge sur Necros, la planète des vieux. Toujours centré sur les relations entre les personnages, l'évolution de leur caractère, leur psychologie, l'aventure est tout de même bien déjantée et le groupe de vieux anars chez qui ils se sont réfugiés est assez truculent. le dessin est brut, travaillé à l'encre de chine, au pinceaux, sans lavis, très contrasté, parfois simple, avec quelques égarement rococo qui viennent ponctuer le récit. Un deuxième tome plus drôle, mais d'un humour pince-sans-rire, un peu cynique. J'aime le ton du récit, les situations incongrues qui s'articule autour d'un récit amoureux, cette série nous offre de nombreuses surprises, on sent que l'auteur y a pris du plaisir et il nous le fait partager avec bonheur.
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Lupus et Sanaa ont dû s'enfuir en catastrophe de la fédération de Norad. La pénurie forcée de drogue rend Lupus particulièrement irascible face à Sanaa qui reste égale à elle-même. La luxuriante planète Necros est en vue, une colonie de retraite, couverte d'arbres, pour la plus grande joie de la jeune femme. Les habitants de cette planète sont des personnes âgées qui finissent ici leurs vieux jours. Lupus et Sanaa vont être hébergés dans un village retiré, un peu farfelu.
Les aventures de Lupus se poursuivent et mon intérêt n'a pas faibli ! J'ai apprécié les atmosphères décalées que sait composer Peeters dont l'imaginaire est particulièrement débridé. le ton peut être parfois empli de nostalgie, de désespoir, de tendresse, mais aussi d'humour caustique, ce que j'apprécie beaucoup, en témoigne, par exemple, cet extrait :
Un habitant âgé de Necros présente la planète à nos deux protagonistes, non sans une pointe de cynisme plutôt savoureuse :
« Toute la planète est gérée par un consortium d'assurances-vie… le seul but est de faire cracher ses derniers sous à chaque vieux qui finit ici… »
« Ils ont tout conçu comme un immense parc d'attractions… … un parc d'attractions funéraire en quelque sorte… » (p. 35)
Le rêve et la réalité s'entremêlent, ce que rendent bien les dessins, toujours en noir et blanc.
Si Lupus apprécie certains aspects de sa nouvelle vie, bien à l'abri, des cauchemars sanglants le hantent pourtant, réminiscences des péripéties vécues dans le volume précédent. Entre rêves et réalité, la vie surgit, « la fin de la parenthèse », aux yeux de Lupus…
Une lecture à poursuivre, avec le 3ème volume !
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Toujours ce trait noir, épais, un peu brouillon au premier abord mais qui me bluffe totalement par sa capacité à traduire un maximum d'émotion. Des cadrages surprenants qui fonctionnent pourtant très bien et quelques regards simplement dessinés qui paraissent vivants. Je ne sais pas comment expliquer cette magie qui transparaît dans ce graphisme sombre et profond, bien loin de ce que j'aime habituellement mais c'est une indéniable réussite. Ensuite cette histoire de cavale. Deux êtres perdus, déboussolés qui fuient sans plan précis et qui se retrouvent paumés sur une planète peuplée de vieillards. Ça aussi j'aime beaucoup. le fait que l'action se passe sur des mondes légèrement exotiques ajoute à l'étrangeté du récit qui pourtant reste très encrée sur la psychologie des personnages. Lupus distille une incroyable humanité dans ces quelques pages et c'est pour cela qu'il faut lire cette BD.
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- Vous vous plaisez ici, n'est ce pas ?
- Beaucoup...Merci
- Mais quelque chose de sérieux vous travaille...
- ...une impression vague, plutôt... ...l'impression qu'on m'offre une parenthèse de calme et de bonheur...comme un cadeau à la loterie, vous voyez ?.. J'ai un peu peur qu'on me laisse me remplir les poumons une dernière fois avant de me plonger la tête sous l'eau...
- J'ai une mauvaise nouvelle pour vous...
Toute la planète est gérée par un consortium d’assurances-vie… Le seul but est de faire cracher ses derniers sous à chaque vieux qui finit ici…
[...] Ils ont tout conçu comme un immense parc d’attractions… … un parc d’attractions funéraire en quelque sorte…
Mais ses bras m’ont fait un bien fou… Elle sentait légèrement la sueur… comme une douce odeur de réalité… un simple parfum qui suffit à remettre les choses en place, à recaler le présent…
Dans quatre jours nous serons sur Necros, une planète forestière... Tu verras... C'est une colonie de retraite.. Une planète pour vieux si tu préfères.
Ptit Cab Saint-Elme ( Tome 5 - Les Thermopyles )