AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les chroniques saxonnes, tome 1 : Le dernier royaume (35)

Enfin, le navire fut prêt, le jour même où arriva à Eoferwic mon oncle Ælfric.
Je fus instruit de sa visite lorsque Ragnar m’apporta mon casque, celui qui était cerclé de bronze doré, une tunique brodée de pourpre et une paire de chaussures. Cela me fit un étrange effet de marcher chaussé de nouveau.
— Mets de l’ordre dans tes cheveux, me dit-il. (Puis, se rappelant qu’il avait apporté le casque, il m’en coiffa.) Non, n’en fais rien, rectifia-t-il en souriant.
— Où allons-nous ? demandai-je.
— Entendre bien des paroles, mon garçon. Perdre notre temps. Tu ressembles à une putain franque, avec cette tunique.
— C’est mal ?
— C’est bien, mon garçon ! Ils ont de belles putains, en Franquie. Dodues, jolies et bon marché. Viens.
Commenter  J’apprécie          10
— La Mercie a peur ! dit Ravn en levant ses yeux laiteux et aveugles dans la brise. Et elle a raison. Nous sommes des guerriers.
— Ils en ont aussi, répondis-je.
Ravn éclata de rire.
— Dans notre armée, Uhtred, chaque homme est un combattant. Si tu ne veux pas guerroyer, tu restes au Danemark. Tu cultives la terre, gardes les moutons et pêches en mer, mais jamais tu ne montes sur un navire pour devenir soldat. Mais ici, en Anglie ? Tous sont forcés de se battre, et pourtant seul un sur trois ou quatre en a les tripes. Les autres sont des fermiers qui ne veulent que fuir. Nous sommes loups contre moutons.
« Regarde et apprends », m’avait dit mon père, et j’apprenais. Que pouvait faire d’autre un enfant dont la voix n’a pas mué ? « Un homme sur trois est un guerrier, n’oublie pas les ombres qui marchent, prends garde à la brèche dans le mur de boucliers, une rivière peut devenir la route qui conduit une armée au cœur d’un royaume. Regarde et apprends. »
Commenter  J’apprécie          10
— Les dieux savent faire cela, dit Ragnar d’un ton désinvolte. Ils meurent, reviennent à la vie. Ce sont des dieux. (Il me scruta, sentant ma crainte, et m’ébouriffa les cheveux.) Ne t’inquiète point, Uhtred, le dieu chrétien n’a nul pouvoir ici.
— Vraiment ?
— Que non ! affirma-t-il en trouvant dans l’appentis derrière le monastère une serpe en bon état qu’il glissa à sa ceinture. Les dieux se battent entre eux ! Tout le monde le sait. Regarde les nôtres ! Ases et Vanes se sont battus comme chien et chat avant de devenir amis. Les dieux se battent, continua gravement Ragnar, et certains sont victorieux comme d’autres sont défaits. Le dieu chrétien est présentement vaincu. Sinon, pourquoi serions-nous ici ? Pourquoi vaincrions-nous ? Les dieux nous récompensent si nous les respectons, mais le dieu chrétien n’aide pas ses fidèles, n’est-ce pas ? Ils pleurent des rivières de larmes pour lui, le prient, lui donnent leur argent, et nous, nous arrivons et les massacrons ! S’il avait le moindre pouvoir, nous ne serions point là, n’est-ce pas ?
Commenter  J’apprécie          10
Je pensais, moi, qu'apprendre à lire à un soldat était aussi utile qu'apprendre à danser à un chien, mais je me tus.
Commenter  J’apprécie          10
Parfois, quand je raconte mon histoire aux miens, ils me demandent pourquoi je n'ai pas fui les paiens, pourquoi je ne suis pas parti vers le Sud, vers les terres où les Danes ne régnaient pas encore, mais cette idée ne m'est pas venu à l'esprit.

J'étais heureux, j'étais en vie, j'étais avec Ragnar, et cela me suffisait.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (667) Voir plus



    Quiz Voir plus

    L'aigle de Sharpe - Bernard Cornwell

    Le petit nom de Sharpe est ?

    William
    Richard
    John

    10 questions
    10 lecteurs ont répondu
    Thème : Les aventures de Sharpe, tome 1 : L'aigle de Sharpe de Bernard CornwellCréer un quiz sur ce livre

    {* *}