Une fois n'est pas coutume, je lis les livres après avoir dévoré (4 fois) les 3 premières saisons de la série, qui est, si vous ne la connaissez pas, absolument excellente. Et je crois que j'ai bien fait ! Sans doute que sans cela, j'aurais été perdue dans tous ces noms qui se ressemblent (et qui ont une fâcheuse tendance à se répéter, coutume qui a sévi dans nos campagnes jusque dans les années 1800, sisi, vu que je fais de la généalogie depuis début Janvier, je ne compte plus les Pierre fils de Pierre fils de Pierre, lol), dans les vieux noms des villes. Aussi mettre des visages sur les noms aide énormément (même s'ils ne ressemblent pas toujours à leurs descriptions du roman), d'autant qu'ils sont relativement nombreux, tous ces personnages.
Complémentaires à bien des égards, les livres nous en donnent beaucoup plus historiquement parlant. Tous les événements qui y sont décrits sont "avérés", du moins dans les chroniques voulues par Alfred lui-même. le fait que Cornwell base ses écrits sur L Histoire et son long cours n'est plus à démontrer, et une fois de plus, il suit scrupuleusement le déroulé de la conquête de l'Angleterre (qui à l'époque était un patchwork de nombreux petits royaumes, comme partout ailleurs) par les Danes (et je viens de l'apprendre (et j'adore ça), Viking n'est pas le nom du peuple en question. Les Vikings étaient les guerriers pillards nordiques que l'on sait, et uniquement eux. En gros, ça vient d'une expression, "faire viking" qui signifiait aller piller, semer le chaos et la mort sur les côtes étrangères...)
Or donc, les Danes Ivar le "sans os" (ou le désossé), et Halfdan, deux fils du légendaire Ragnar Lothbrok, débarquent sur les côtes de Northumbrie (Côte est, à cheval sur le sud de l'Ecosse et le nord de l'Angleterre, pour vous situer, avec York au Sud (Eoferwic dans les romans (merci la série)), bref, les vikings débarquent, avec la ferme intention d'envahir pour rester (pour y installer des colons Danes)(Ubba (Ubbe) arrivera plus tard). Coup de bol, une petite guerre civile entre Aelle (ou Aella) et Ostbert de Northumbrie à ce moment-là, les aide grandement à prendre pied sur le territoire... Ils annexent York et s'installent dans le sud de la Northumbrie, qui deviendra leur base arrière pour lancer l'invasion du reste de l'Angleterre (les Norvégiens s'étant arrogé pas mal de terre en Irlande et faisant des raids réguliers en Angleterre). York restera danoise pendant environ 100 ans (pour les détails, lisez les livres ou regardez la série, lol), et quasiment une moitié (nord et est) de l'Angleterre s'appellera le Danelaw pendant ce temps, et oui !
Et comme dit Cornwell, il s'en est fallu d'un cheveu qu'ils parlent tous danois et qu'ils aient à adopter les dieux Odin, Thor et les autres, par là-bas, au final... (A quand une belle saga uchronique dans ce sens, hein ? ça fait rêver, avouez !). Oui, parce que si ce tome s'appelle "Le dernier royaume", ce n'est pas pour rien, hein ! C'est parce qu'il ne reste que le Wessex qui soit "Angle", à la fin de ce tome !!!
Dans ce premier roman, nous assistons à la fois à la première vague de conquête, et au parcours initiatique d'Uhtred.
Comme toujours, le pan historique est impeccable, c'est bien raconté. Mais j'ai une grosse réserve sur l'adoption du "je" dans ce roman. J'ai trouvé que loin d'arriver à nous faire entrer dans l'histoire, au contraire, on est très distant. Car on ne peut voir et entendre que ce que voit et entend Uhtred, et on n'a que ce que lui pense. Si j'aime bien son côté fougueux et un peu bête (naïf ?), dans ce premier volet de la saga, il manque singulièrement de charisme (contrairement à son personnage dans la série). Et quel dommage de ne pouvoir voir et entendre les points de vue des autres personnages importants !!!
Franchement, là, je trouve que c'est une erreur dans le choix narratif.
La série BBC/Netflix pallie grandement à ce manque (même si elle prend quelques libertés dans le déroulé par rapport aux bouquins, accélérant nettement les choses (1 saison = 2 romans)), d'où leur complémentarité très intéressante, en fait. (La saison 4, que nous attendons tous avec impatience, ici, sortira cet été).
Bref, j'ai beaucoup aimé ce tome 1, parce que j'y ai retrouvé des personnages que j'ai adoré dans la série TV, mais j'ai presque été déçue de n'avoir qu'Uhtred en ligne de mire, quand la série nous offre à égalité un panel de personnages tous aussi prodigieux les uns que les autres... Comme quoi, tout arrive...
Quoi qu'il en soit, vivement la suite (de l'une ou de l'autre, lol !) !!!
(Edit : et j'ai pour ma part cartes, liste des personnages, dans ma version, donc il ne manque rien... Je viens de lire un avis disant que ça manquait... Oo)
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Une épopée historique très intéressante. L'auteur fait le choix de nous présenter le roi Alfred du Wessex et sa lutte contre les Danes. Pour cela, il présente l'histoire d'un Northumbrien fictif, Uthred, élevé par les Danes, à la frontière entre ces deux cultures. Alfred est donc en arrière-plan, même un peu trop dans ce tome-ci. J'espère que nous aurons l'occasion de plus le rencontrer dans les tomes ultérieurs.
Partagé entre ces mondes païens et chrétiens, nous voyons progressivement la conquête de la Grande Bretagne par les Danes. Cela permet ainsi une certaine immersion dans le monde des Vikings qui m'a plu, notamment par le biais du personnage de Ragnar. le personnage principal présente également l'intérêt d'une action toujours en suspens puisqu'il a ses propres intérêts - retrouver sa terre ancestrale que son oncle a usurpée, venger la mort de proches - et pour cela n'hésite pas à changer d'allégeance. L'épopée se solde donc de double jeu, de tactique, de combats, d'allégeance, d'ambition. Un joyeux cocktail qui permet une évolution rapide de l'histoire. le seul bémol reste, que tout intéressant que cela soit, je n'ai pas du tout accroché avec la personnalité d'Uthred. J'aime bien mais sans plus. Pour autant, je lirai la suite.
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En manque de moyen-age, je me suis jetée sur ce roman qui me tendait ses pages. Et je me suis donc retrouvée dans la peau d'un jeune garçon Uthred, au IXe siècle, dans un pays qui allait ensuite devenir l'Angleterre, en plein milieu de conflits entre les autochtones et les vikings.
Je ne peux pas dire que je me sois vraiment attachée au personnage d'Uthred. Il est immature et ne pense qu'à faire la gué-guerre, peu importe contre qui d'ailleurs. En même temps quand on referme le 1er tome, il n'a que 20 ans. Donc je me dis qu'il va peut être grandir un peu maintenant.
En plus, je n'aime pas trop ça la baston, et y en a quand même pas mal dans ce livre. le roi Alfred m'a semblé complètement submergé par les évènements et par ses obligations religieuses. Pas très attachant non plus.
Par contre, j'ai aimé la description de la société viking et la vision de "paiens" face aux rituels chrétiens. Par ex. lorsque le roi Edmond veut baptiser les vikings, ils s'étonnent car ils pensent qu'il veut les laver.
J'avais aussi essayer de regarder la série mais je n'avais pas accrocher, et je ne me souviens plus très bien pourquoi d'ailleurs.
Bref, je n'ai pas eu de grande révélation en lisant ce livre, mais j'ai quand même envie de lire la suite tout simplement pour voir l'évolution d'Uthred.
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Les époques reculées de l'Histoire sont propices au roman historique. On n'a que peu de précisions sur ce qui s'y est réellement passé, on ne peut se raccrocher qu'à des dates de bataille, des cartes où apparaissent des conquêtes de territoire, des généalogies. C'est typiquement ce qui entretient la fascination pour certains peuples, que le manque de sources nous amène à considérer comme presque plus légendaires qu'historiques et c'est totalement le cas pour les Vikings.
Il est donc agréable d'apprendre à connaitre ces guerriers célèbres par la plume d'un auteur habitué aux grandes sagas historiques outre-Manche. On sent à la fois le sérieux historique et la fougue de l'auteur habitué aux descriptions de bataille. le choix narratif du récit à la première personne en choisissant un narrateur à la fois secondaire et au coeur des combats permet d'aboutir à un réalisme intéressant. Et sa position d'enfant anglais "nourri" à la culture viking est une pirouette de l'auteur lui permettant de fouiner dans chacun des deux camps ennemis.
Les retournements de veste du héros principal peuvent parfois amener à le rendre un peu antipathique et en tout cas difficile à suivre. Heureusement, son envie farouche de retrouver le pouvoir usurpé à sa famille et le souffle de la vengeance qui l'anime contribuent à passer outre une certaine inconstance parfois énervante. le point de vue du récit fait par un personnage âgé qui décrit son passé amène parfois l'auteur à des révélations anticipées (sur les futures épouses du personnage). C'est une tendance que j'apprécie peu, préférant être surpris par les rebondissements de l'histoire.
Il reste un moment agréable passé à découvrir une civilisation qu'on nous a maintes fois évoquée mais rarement de façon aussi détaillée et dans une volonté de comprendre les bases de la culture qui les fonde.
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