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Voilà un titre qui ne reflète pas le style ni le sujet du livre que l'on va aborder.

Entretenir 170 cathédrales en France coûte cher, très cher. Et cela au détriment d'autres monuments moins imposants mais certainement également dignes d'intérêt, même si beaucoup ne sont pas souvent visités
Si l'on pouvait en supprimer une centaine, il resterait plus de crédit pour choyer le reste du patrimoine.
Voilà l'idée qui germe dans l'esprit d'un haut fonctionnaire un peu torturé du ministère de la culture qui passe son temps à faire des arbitrages budgétaires dont il n'est jamais satisfait.

Comme à son habitude, Laurence Cossé n'hésite pas à imaginer des solutions radicales voire invraisemblables pour faire aboutir ses histoires.
Cela donne un roman plus léger que le thème qu'il voudrait traiter, avec pas mal d'humour mais qui laisse le lecteur sur sa faim.
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Avec ce roman au ton ironique et malicieux, Laurence Cossé traite un sujet d'actualité: le coût financier du patrimoine en France. En pleine période de récession budgétaire, ce domaine apparaît de plus en plus délaissé par les pouvoirs publics d'autant plus que les grandes heures d'euphorie patrimoniale sont désormais loin derrière nous.

Comment trouver des fonds pour financer la restauration sans fin des cathédrales? C'est la question que se pose jour et nuit Jean-Léger Tuffeau, responsable du Patrimoine au Ministère de la Culture. Haut fonctionnaire à la conscience professionnelle exacerbée qui frise l'absurde, il ne dort plus et délaisse même sa vie familiale en quête de LA solution. Cette question l'obsède tellement qu'il en vient à une solution extrême. Si il ne peut pas les sauver toutes, il doit choisir de préserver les plus emblématiques et de supprimer les autres. Détruire 100 cathédrales sur les 170 que comptent le territoire lui permettra de sauver un patrimoine beaucoup moins emblématique mais tout aussi conséquent : les châteaux. Voilà la cause que décide de revêtir notre énarque idéaliste mais aussi pragmatique car il sait que cet acte "terroriste" qu'il s'apprête à mener doit être rapide, irrémédiable et monté en douce pour éviter tout scandale. Il fait donc appel pour les aspects techniques à un ancien camarade de Science-Po, militant marxiste dans sa jeunesse, Léon Beauju aujourd'hui spécialisé dans les missions diplomatiques un peu spéciales à l'étranger.

Après avoir choisi les 100 cibles, Tuffeau tente de rallier des personnages clés à sa cause mais sans succès. C'est l'occasion pour la romancière de relancer l'éternel débat sur la conservation excessive ou non du patrimoine "de la petite cuillère à la cathédrale" comme disait Malraux en introduisant l'historien Régis Debray sous les traits de Régy Debrais et son colloque sur "L'abus monumental".

Cependant, la lente progression de Jean-Léger vers la folie et l'absurdité de l'aventure qu'il va vivre tendent à reléguer au second plan la question de la sauvegarde du patrimoine. L'arrivée d'une mécène richissime femme d'affaires mexicaine, cantatrice à ses heures perdues, et bienfaitrice d'Anaïs, l'assistante de Jean-Léger, ne permet malheureusement pas de déjouer son plan mais plutôt de l'accélérer.

Si l'intrigue vire parfois à l'absurde, c'est que la romancière peut se le permettre par sa maîtrise des arcanes du Ministère de la Culture et de son mode de fonctionnement tant dans les grandes lignes que dans les détails (fonctionnement du mobilier national, nature des réserves du musée du Louvre, procédures administratives dans les DRAC...). Elle ose aussi dénoncer les dérives désormais courantes dans le patrimoine des phénomènes de privatisation, de commercialisation des monuments emblématiques comme le Louvre ou Versailles et de l'inflation des spectacles sons et lumières qui défigurent les monuments.
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C'est charmant. Et même un peu plus. Cossé part d'un problème de société et le développe mi-sérieuse (n'hésitant pas à convoquer Debray) mi-délirante. N'oubliant pas que la dialectique est née en même temps que l'art gothique, elle compose son roman en 3 parties: thèse (À bas les cathédrales), antithèse ( vive les cathédrales) et synthèse. le seul problème, c'est qu'une bonne idée ne suffit pas à remplir 200 pages , d'où quelques longueurs et la création de personnages inutilement pittoresques qui font 3 tours et puis s'en vont. En l'état, c'est très agréable à lire et très culpabilisant: on se dit qu'on ferait mieux de lire Duby. 
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Une réflexion amusante (mais pas tant...) sur la dérive de notre politique culturelle....qu'avons nous fait de nos églises et de nos monuments ? Un coup d'oeil sur la gestion de notre patrimoine.
On rit...jaune.
Une bonne lecture
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Un roman qui fait redécouvrir quelques cathédrales, qui montre bien la pauvreté dans laquelle est laissée la culture, qui s'attarde sur un homme obsédé par une idée fixe. Un roman plein d'humour et d'ironie. Un roman qui inquiète un peu : qui sont ces fous qui créent des critères de sélection aussi absurdes sur l'utilité et la beauté des monuments ?
Bref, une lecture plutôt détente qu'une véritable réflexion sur la place du patrimoine.
Lien : http://pralinerie.blogspot.f..
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Un ouvrage fort plaisant, intelligent et malin, qui en partant d une idée incongrue nous fait cheminer vers sa réalisation qui parait tout à fait improbable.
Le portrait de ce haut fonctionnaire de plus en plus largué est attachant, les rouages de haute administration démontés avec talent, et on se plaît à suivre cette aventure déjantée.
Le tout d'une écriture très classique et non sans humour
Un bonheur de lecture, simple et intelligent
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Amusante histoire, quoique prévisible, d'un haut fonctionnaire enfermé dans ses certitudes au point d'être aveugle et sourd au monde qui l'entoure.
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Sympathique, mais sans prétention.
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