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EAN : 9782070142040
368 pages
Gallimard (07/01/2016)
3.85/5   213 notes
Résumé :
Il existe à travers le monde une légende presque universelle, selon laquelle on ne peut pas construire un monument si un être humain n'est pas sacrifié. Sinon, le bâtiment s'écroule, et s'écroule toutes les fois qu'on essaye de le remonter. Pour conjurer cette malédiction, il faut emmurer quelqu'un de vivant dans les fondations. On recense plus de sept cents versions de cette histoire. Celle de la Grande Arche de la Défense est la plus récente.
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 213 notes
Absolument passionnant, ce livre sur la Grande Arche de la Défense nous raconte une tragédie, celle de son architecte danois qui a démissionné et est mort avant de voir la fin de la construction de son projet. Un rêve devenu cauchemar.

Quand en 1983, Johan Otto von Spreckelsen gagne le concours international anonyme pour le projet Tête Défense devant marquer l'axe historique de Paris, son projet, un cube évidé qui forme une arche, emporte l'enthousiasme de beaucoup et surtout celui du président Mitterrand. Mais l'architecte professeur n'a que cinq réalisations à son actif : sa maison et quatre petites églises, et pas de cabinet d'études.

Ce qui fait que le temps passant, les difficultés à s'accorder sur la réalisation entre le maître d'ouvrage et le maître d'oeuvre ne font que s'accroître — Spreckelsen est un perfectionniste, il accepte difficilement les modifications indispensables à la viabilité de son projet. A cela il faut ajouter les différences de culture, et surtout le changement de majorité : en 1986 le nouveau gouvernement Chirac souhaite privatiser l'édifice. Beaucoup trop de divergences et d'aléas qui conduisent Spreckelsen à la démission. Il renonce à signer le bâtiment :  « Il n'avait en tête que sa superbe épure et la certitude qu'on allait l'abîmer », et meurt un an plus tard, deux ans avant l'inauguration de L'Arche.

Pour rapporter cette histoire édifiante à de nombreux points de vue : notamment les agissements de la classe politique, de droite comme de gauche, et ceux de ses amis, l'auteure, sans jamais se départir de son sens de l'humour, a fait un remarquable travail d'enquête. Elle a rencontré les nombreux protagonistes de ce presque fiasco qu'a été la construction de la Grande Arche de la Défense. Vaste gâchis, sauf si l'on considère ce monument comme un très bel ouvrage, le chef-d'oeuvre architectural d'un grand et beau danois.
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Roman-enquête passionnant qui montre toutes les implications de la construction de la Grande Arche et permet de mesurer la complexité d'un projet architectural tel que celui-là sur le plan technique, la mise en oeuvre du chantier, et toutes les luttes d'influence qui viennent s'agglutiner autour des enjeux qu'entraîne son envergure.
Si la mise en oeuvre du projet et les contraintes de la construction de ce monument vont être une suite de défis, l'écriture de Laurence Cossé en relève un autre car, nous dit-elle, avec l'humour qui se retrouve tout au long de ce roman-enquête :
"La littérature fait courir des risques dont l'auteur n'avait pas idée avant de s'y lancer, sans quoi il aurait préféré l'ethnographie ou le saut à la perche.(...)
Je savais que l'approximation et la précarité gouvernent les amours humaines, les relations sociales, les pouvoirs quels qu'ils soient, les entreprises artistiques, la préparation des entremets, les illuminations religieuses, mais je croyais qu'il existait dans l'univers un ordre de réalité frère, immuable , en un mot sûr, qui précisément était la technique. Tout ce qui est béton, marbre ou acier me semblait être du solide. Et je découvre en travaillant la différence entre précontrainte (du béton) et postmodernité que l'incertain règne là comme ailleurs." p 191

Ce pourrait n'être qu'une comédie grinçante, illustrant le cynique affrontement des pouvoirs politiques et les luttes d'intérêt, dans le choix des décisions concernant les projets qui se sont succédés au cours des trente années écoulées entre les premières interrogations des années soixante, pour combler le trou de la Défense, et l'inauguration de la Grande Arche lors des commémorations du bicentenaire de la révolution française.

Mais ce fut aussi le drame d'un homme, l'architecte danois Johan Otto von Spreckelsen, dont le projet est retenu le 25 mai 1983, suite au concours international lancé au début de la présidence de Mitterrand.
Laurence Cossé remarque à propos de la nuit de voyage en train de Spreckelsen qui rejoint Paris après avoir appris que son projet était retenu : "Peut-être la nuit qui suivit a-t-elle été la plus heureuse de la vie de Spreckelsen. Y a-t-il gloire plus pure que celle qui couronne un inconnu sans ambition autre qu'artistique, non pas au terme d'une intrigue, ou d'une lutte de pouvoir ou de quelque autre stratégie sociale, mais à l'issue d'un concours anonyme, en reconnaissance de la force et de la beauté d'une oeuvre d'art ? Y a-t-il joie plus claire ?"
La joie première va vite être obscurcie par une suite de malentendus et d'incompréhensions qui aboutiront à la démission de Spreckelsen.
Cet homme exigeant et intègre, cet artiste, ce poète, va devoir s'incliner après s'être épuisé à tenter de contourner les exigences budgétaires et les contraintes techniques pour préserver l'âme de son oeuvre. Il ne s'attendait pas à tous les obstacles qui allaient surgir, croyant naïvement que la faveur et le soutien amical d'un président de la République que ce projet passionnait, lui en garantissait l'aboutissement.
Même si le résultat n'est pas celui dont rêvait son initiateur l'Arche est là, elle existe et vit.
Les pages magnifiques du chapitre 25 du roman en témoignent :
"Faire à pied ces huit kilomètres entre le Louvre et La Défense , un jour de grand beau temps et tôt le matin, avant que n'enfle la circulation, est l'approche de l'Arche à la fois la plus simple et celle qui, loin de la dévoiler un peu plus chaque mètre, conformément à une loi de progression linéaire, en fait entrevoir par à-coups ce qui l'apparente au mirage, la légèreté, le mystère, la grâce, la vie. On la voit disparaître lentement à l'horizon, comme le soleil au couchant, à ceci près que la luminosité est constante, puis en émerger d'un coup, à l'Etoile, tableau de ciel sur fond de ciel, et croître formidablement en taille, en blancheur, en splendeur .
Ce mouvement superbe, cette lente plongée et cette soudaine émergence, Johan Otto von Spreckelsen ne l'a jamais observé. Parmi tous les marcheurs qui avancent vers l'Arche, parmi les passants qui s'arrêtent à sa vue, puisse l'un ou l'autre, un instant, avoir une pensée pour celui qui n'aura pas vu la Forme très pure dont il avait eu la vision."

Je remercie les éditions Gallimard et Babelio pour la lecture de ce livre qui m'a fait découvrir, entre autres, toutes les méandres que peut suivre un projet architectural jusqu'à son aboutissement. Une aventure passionnante !!!
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Sous le titre La grande arche, on lit « roman ». Si l'on s'en réfère à la définition du Larousse, on trouve ceci
«  Oeuvre d'imagination constituée par un récit en prose d'une certaine longueur, dont l'intérêt est dans la narration d'aventures, l'étude de moeurs ou de caractères, l'analyse de sentiments ou de passions, la représentation du réel ou de diverses données objectives et subjectives ; genre littéraire regroupant les oeuvres qui présentent ces caractéristiques ».

Certes, on retrouve dans La grande arche des études de moeurs ou de caractères, l'analyse de sentiment peut-être, et de données objectives, oui. Mais les deux premiers mots de la définition évoquent quand même une oeuvre imaginaire. Et là on ne répond pas au cahier des charges; ce récit tient plus de l'enquête journalistique que du roman. Les faits sont là et sont décrits, avec passion et et rigueur, mais sont loin d'être imaginaires.

Roman ou pas, l'histoire de ce monument de Paris, élevé par la volonté d'un président qui voulait « graver son histoire dans le verre ou dans la pierre «  comme le dit la chanson, mérite-t-elle qu'on s'y intéresse?
Les férus d'architecture pourront y trouver leur compte. Les lecteurs passionnés d'intrigues politiciennes aussi. Les férus d'architectures passionnés d'intrigues politiciennes connaitront l'extase. Personnellement hélas ce n'est pas mon cas. La lecture a donc été assez fastidieuse, par incompréhension des descriptions de volumes, orientation, proportions….(un encart photographique aurait été très utile pour illustrer la construction, les personnages, mais aussi les dessins de chantier qui sont évoqués), par agacement de redécouvrir et de confirmer ce que l'on sait déjà, à savoir que les deniers publics n'ont pas toujours une utilisation optimale. le seul aspect qui m'a accroché est la personnalité de l'architecte Spreckelsen, ce danois tourmenté, qui n'aura pas vu le résultat final de sa création (ni la dégradation de la bâtisse dans les décennies qui vont suivre et c'est sans doute mieux ainsi).

L'auteur a accompli un énorme travail de documentation, avec une rigueur certaine. Et son intention est énoncée clairement d'en faire une oeuvre poétique. C'est un défi irrationnel : comment donner à des interviews, des dialogues de personnalités influentes un ton musical? Comment s'émouvoir sur la différence entre bâton armé et béton précontraint?

L'écriture est élégante (les nombreuses réserves que j'émets ne concernent pas le talent d'écrivain de l'auteur, certains paragraphes sont superbes, quand ils parlent de la difficulté de ce travail d'écriture), mais on trouve beaucoup de redites, sans utilité.
Par ailleurs certaines anecdotes semblent hors de propos : l'histoire de la poule rousse, le chapitre sur Karen Blixen.
Pourquoi ces deux paragraphes identiques en début de chapitre, l'un sans ponctuation, l'autre avec?

Enfin, pourquoi la grande arche? A cause de l'architecte un peu fou? de la vanité des ses commanditaires? de son inutilité hormis de constituer une perspective sur l'axe historique de la capitale? Pourquoi pas l'opéra Bastille ou la cité des sciences, sûrement concernés par de croustillantes anecdotes politico-architecturales aussi?

Que restera t-il de cette lecture? Lorsque je passerai à la Défense, je saurai que le nuage n'est pas une bâche provisoire, je remarquerai la structure métallique à l'intérieur qui sert de chassis pour les ascenseurs (que l'on ne peut pas utiliser si j'ai bien compris), et j'aurai une pensée pour le danois obstiné qui l' a conçu. C'est un résultat non négligeable.
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Ce pourrait être une fable, l'Arche et l'Architecte… l'image de ces deux "protagonistes" illustrant la cruelle et captivante analyse d'un projet au destin aussi maudit que celui de son créateur, Johan Otto von Spreckelsen, architecte danois quasi méconnu du grand public en dépit de son incontestable paternité.

C'est que Spreckelsen, à la fois rigoureux et profondément idéaliste, aura dû appréhender à ses dépens les ahurissants méandres de la tergiversation à la française (pas bien reluisante ici, il faut l'admettre) jusqu'à finir par s'auto-exclure définitivement du projet tant il lui semblait s'éloigner de sa vision créatrice initiale.

La Grande Arche de la Défense quant à elle semble familière à beaucoup d'entre nous, au point sans doute que de mon côté je n'ai jamais cherché à savoir ce que ce monument de simplicité et d'audace mêlées recelait de controverses ou de méprisables secrets.

Ces deux personnages, de chair pour l'un, de béton pour l'autre, Laurence Cossé les installe en miroir au coeur de cette édification hors normes qui conjugue à parts égales prodigieux défis techniques et sombres magouilles politiciennes.

Documentaire architectural, chronique politique et portrait psychologique oscillant souvent entre ironie et compassion, ce roman peut paraître parfois décousu, de temps à autre un peu confus, mais il n'en reste pas moins passionnant et incite bien sûr à ré-apprivoiser la Grande Arche sous cet autre éclairage, amplement documenté et surtout inédit.

Ҩ

Merci beaucoup à Babelio et aux éditions Gallimard (avec mes plus plates excuses pour le petit retard)


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Je l'aperçois tous les matins en allant travailler. Grande, belle, immaculée. Elle m'impressionne.
Alors je fais une pause dans ma lecture, je lève les yeux et je la regarde par la vitre du RER.
C'est l'Arche.
Ses 110 mètres de haut, ses arrêtes éclatantes, ses lignes pures, son imposante volée de marches où je me suis assis si souvent. Et pourtant je ne savais rien d'elle. Je n'y voyais qu'un monument emblématique du célèbre quartier d'affaires de l'ouest parisien, mais j'ignorais tout de son histoire, du grand concours international d'architecture de 1982 qui a vu naître le projet fou d'un cube géant et ajouré. Je n'avais jamais entendu parler des hommes qui l'ont érigé, ni de leurs accrochages et de leurs divergences d'idées, ni des tractations politiques et des diverses péripéties techniques qui ont agité ce chantier titanesque entre 1985 et 1989...

Même le génial Johan Otto von Spreckelsen - dit Spreck -, l'architecte fantasque et idéaliste à l'origine de l'Arche, m'était totalement inconnu.
Heureusement sont arrivés Laurence Cossé et son ouvrage passionnant ! Ce fut un régal de revivre avec elle cette incroyable aventure qui, je m'en suis rendu compte, dépasse largement le simple cadre un peu rasoir de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire.
Derrière le cube se cachent non seulement de fascinantes réflexions sur l'art, le processus de création, la vision d'un homme tout entier au service de son oeuvre, mais aussi des notions de physique et de géométrie, des défis techniques, des contraintes économiques, des pressions politiques, de coups bas et des conflits d'égo.
L'histoire de l'Arche embrasse donc celle de toute une époque, celle de la France mitterrandienne des années 80, celle des grands projets (Opéra Bastille, parc de la Villette, pyramide du Louvre, ...), du bicentenaire de la révolution et du G7 à Paris.

Les angles d'attaque sont multiples, et j'étais loin de m'imaginer en entamant ma lecture que Laurence Cossé parviendrait à aiguiser ainsi ma curiosité sur des fronts si divers. Il faut dire que sa plume est alerte, fine, intelligente : elle pourrait aborder n'importe quel sujet et le rendre captivant !

S'il ne fallait retenir qu'une seule figure de cette vaste enquête, ce serait sans conteste celle de Spreck, si attachante et si originale.
Voilà un véritable esthète de l'architecture, un perfectionniste venu tout droit du Danemark (avec toujours aux pieds ses mêmes sabots traditionnels !) où il menait jusqu'alors une carrière tout à fait modeste (juste la construction de quatre petites églises à son actif), qui n'a jamais touché un ordinateur et qui ignore tout ou presque de la technique. Spreck ne s'intéresse qu'au sens, à la symbolique, à la beauté du Cube et à ses proportions parfaites, à sa blancheur et au vide qu'il enchâsse.
Forcément, et malgré l'appui inconditionnel d'un François Mitterrand bien décidé à faire bâtir son arc de triomphe, cet homme d'idéal se heurte en France à bien des déconvenues. Il ne comprend rien à la lourdeur du système bureaucratique français, porte un regard éberlué sur la complexité des démarches administratives et sur notre "peu de sens du contrat" ("Nous avons du mal à le croire, nous autres Français qui nous voyons rationalistes, organisés et pour tout dire très intelligents, mais aux yeux de beaucoup de nos voisins nous sommes des passionnels, des idéologues, des phraseurs, des agités, des individualistes, enfin des gens peu sûrs").
En 1987, las des modifications incessantes apportées au cahier des charges, Spreck finit même par considérer les adjoints qu'on lui a plus ou moins imposés comme des traîtres ayant dénaturé son oeuvre : il jette l'éponge, rentre au Danemark et meurt dans l'anonymat deux ans avant l'inauguration de son Arche. L'article qui lui est consacré sur wikipédia (puisque c'est ainsi qu'on mesure aujourd'hui la renommée d'un homme...) est ridiculement succinct : heureusement que Laurence Cossé était là pour rendre justice à ce créateur atypique, allant même jusqu'à lui prêter un destin christique ("Une vie dans l'ombre. Puis trois années de vie publique. Un chemin de croix et la mort").

Mais voilà que je m'étale encore (combien d'entre vous sont encore là à l'entame de ce cinquième paragraphe ? ☺) alors je passe en vitesse et dans le désordre sur tout ce qui reste à découvrir dans "La Grande Arche" :
... un éclairage intéressant sur les habitudes professionnelles dans les entreprises scandinaves, et plus spécifiquement sur la société danoise (une société du consensus, marquée par le protestantisme et l'éthique du juste milieu : que de contrastes avec ce que nous connaissons en France !)
... des scènes étonnantes vécues dans les couloirs de l'Élysée, les rêves de grandeur de Mitterrand, les opinions divergentes de Chirac, les gabegies financières et le tour de vis budgétaire de Juppé, les changements de cap à répétition après les élections législatives de 1986 et l'entrée en cohabitation,
... des considérations esthétiques, les raisons qui ont déterminé le choix des matériaux, la conception des ascenseurs panoramiques et les mille aléas d'un chantier colossal (imaginez : trois hectares et demi de marbre et deux hectare et demi de verre, cent cinquante mille tonne de béton, treize mille tonnes de métaux divers, pour un ensemble de trois cent mille tonnes !), ainsi que de jolies formules articulées autour de mots tels que pureté, puissance, ouverture, audace, liberté,
... enfin un historique plus terre-à-terre et un peu confus, qui m'a moins intéressé, sur les multiples administrations, sociétés privées, consortiums, holdings aux acronymes abscons et autres associations plus ou moins fumeuses qui se sont succédé entre les murs du portique géant, sans que l'on parvienne jamais à comprendre à quoi le bâtiment était initialement destiné (un Centre international de la Communication ? "Entre 1982 et 1986, la fine fleur de la force au pouvoir en France va chercher à comprendre ce qu'elle a pu vouloir dire là. Centre d'abord, Carrefour ensuite, ASCOM, puis CIC, puis CICOM, changeant de président et de directeur aussi souvent que de nom, mais toujours avec un budget considérable, l'ectoplasme prendra des formes successives, aussi creuses les unes que les autres, avant d'être piétiné par un nouveau gouvernement. La suite sera plutôt pire puisque, après deux ou trois crapuleux simulacres, rien ne remplacera la baudruche et que L Arche, conçue pour héberger un au lieu de rencontre et de compréhension universelles, demeurera à moitié vide")
... et tant d'autres surprises encore !

Une chose est sûre : demain matin dans mon train de banlieue, quand je distinguerai au loin la silhouette de l'Arche, je verrai d'un autre oeil ce curieux assemblage de verre, de béton, de marbre et d'acier. J'aurai alors une pensée pour Johan Otto von Spreckelsen, lui qui "dans son carré monumental, a en quelques sorte encadré la perspective, comme s'il voulait afficher la notion même de dessin urbain et sa grandeur à travers les siècles."
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
04 août 2016
Une incroyable saga qui, du conte de fées révélant un inconnu, vira à l’enfer.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
22 janvier 2016
Un roman ébouriffant sur le temps, le pouvoir et la mémoire.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (71) Voir plus Ajouter une citation
Subileau* : Ce bâtiment ( La Grande Arche) est maudit. On a engendré un monstre. C'est un monument d'une sérénité absolue mais il reste marqué par son enfantement terrible. Il a été laissé en déshérence.


*Directeur Général de la SAEM Tête-Défense, maître d’ouvrage de la Grande Arche de 1986 à 1991
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Il y a des pratiques un peu difficiles à comprendre dans l’urbanisme, en France. Par exemple qu’un candidat puisse gagner un concours, ou une consultation, et que jamais ensuite son projet ne soit construit. Cela s’est fait pourtant cent fois. Souvent c’est politique : que voulez-vous, monsieur Mitterrand (monsieur Chirac) n’aime pas du tout votre idée.
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Si l’Arche est ce qu’elle est, cette Porte de Paris si puissante et si singulière, c’est que Spreckelsen [l’architecte] était inexpérimenté, déraisonnable, non conforme et d’une folle présomption. Les concours ouverts* créaient des appels d’air, des appels de neuf, de risque. Ils donnaient une chance à Icare.

* Aujourd’hui on procède à des concours fermés. Hier on choisissait une image, à présent on sélectionne une agence.
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La littérature fait courir des risques dont l’auteur n’avait pas idée avant de s’y lancer, sans quoi il aurait préféré l’ethnographie ou le saut à la perche. Les efforts de documentation auxquels j’ai dû m’astreindre pour écrire sans trop d’inepties les paragraphes précédents ont réduit en poussière un des piliers de mon équilibre psychique. Je savais que l’approximation et la précarité gouvernent les amours humaines, les relations sociales, les pouvoirs quels qu’ils soient, les entreprises artistiques, la préparation des entremets, les illuminations religieuses, mais je croyais qu’il existait dans l’univers un ordre de réalité ferme, immuable, en un mot sûr, qui précisément était la technique. Tout ce qui est béton, marbre ou acier me semblait être du solide. Et je découvre en travaillant la différence entre précontrainte et post modernité que l’incertain règne là comme ailleurs.
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Nous avons du mal à le croire, nous autres Français qui nous voyons rationalistes, organisés et pour tout dire très intelligents, mais aux yeux de beaucoup de nos voisins nous sommes des passionnels, des idéologues, des phraseurs, des agités, des individualistes, enfin des gens peu sûrs.
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Vidéo de Laurence Cossé
Laurence Cossé vous présente son ouvrage "Le secret de Sybil" aux éditions Gallimard. Rentrée littéraire janvier 2023.
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