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3,92

sur 106 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Delphine Coulin nous donne à lire un superbe roman, à la fois violent et lumineux. J'ai aimé retrouver cette plume que j'avais découverte et aimée avec son précédent roman « Voir du pays ».
Ici, elle donne des noms à ces anonymes que nous avons pris l'habitude de voir, tels des ombres furtives, sur nos écrans, en ouverture du JT. « Une fille dans la jungle », c'est Hawa, une ado ethiopienne, sans papier que nous suivons dans cette jungle qu'elle refuse de quitter, malgré le démantèlement annoncé. A quoi bon partir vers une destination inconnue? Ici au moins, elle a ses habitudes et ses copains de galère. Tous rêvent d'Angleterre et de jours meilleurs. Marre de cette crasse, de ce dénuement, de cette misère qui leur colle à la peau, plus surement que la boue à leurs chaussures. Il y a forcément, un ailleurs qui leur offrira un avenir.
Ils y croient et nuit après nuit, ils tentent leur chance.
Lire Une fille dans la jungle c'est prendre une grande claque, qui aide à relativiser tous nos minuscules tracas quotidiens : Il pleut, le métro est bondé, combien tout cela est dérisoire par rapport à la vraie misère des migrants.

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"C'est ma deuxième rencontre avec Delphine Coulin dont j'avais découvert : " Voir-du-pays".
Nous suivons le quotidien de Hawa, une adolescente de 17 ans , éthiopienne , arrivée clandestinement jusqu'à la jungle de Calais .
L'auteur s'attache à conter son destin de réfugiée mineure et celui de cinq autres enfants , Milad et son petit frère Jawad, la belle Élira, Ibrahim et Ali , venus de pays différents , Afghanistan, Albanie, Ethiopie ......
Leur quotidien : lutter contre le froid, la malveillance , la saleté et l'humidité , la violence , la faim, dans leur cabane , portés qu'ils sont constamment par l'immense espoir de réussir à passer en Angleterre .
Hawa rêve de changer de vie , de mettre des vêtements moins poisseux que ceux qu'elle empile chaque jour sur elle , elle a soif et faim, n'en peut plus de cette hygiène inexistante , elle qui entreprit seule , un si long voyage !
Trente - trois kilomètres seulement les séparent de leur but ! Las !
Au coeur de cette jungle inhospitalière , devenue un désert, oú les pelleteuses avaient tout broyé , tout ce qui faisait leur quotidien depuis des mois , ils étaient tous les six, il ne restait rien!
Ils étaient là, inquiets, emmitouflés , prêts à tout pour manger, ils couraient en animaux traqués
qu'ils étaient .........
C'est un livre violent , dur, poignant ,bouleversant doté d'une lueur d'espoir à la fin , à propos duquel je n'ai pas envie de philosopher ni de discourir !
A la lecture , nous occidentaux bien nourris et au chaud , nous prenons un bon coup de poing dans la figure ! Cet ouvrage nous fait relativiser notre quotidien même difficile !

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En accompagnant Hawa et ses amis dans La Jungle j'ai suivi leur déchéance, leur déshumanisation: lente et progressive, insidieuse. Une lente descente aux enfers amorcée dès que la décision de partir a été prise. Dans La Jungle on ne reste pas longtemps humain: englué dans la boue, puant, aux aguets épuisé, l'être humain s'efface peu à peu et laisse place à un spectre guidé par l'instinct de survie et la satisfaction de ses besoins primaires: manger, boire, dormir, se mettre à l'abri, assurer sa sécurité.Toutes ces choses qui normalement sont dues à un enfant ces gosses n'en ont jamais vraiment profité sinon ils n'auraient pas été jetés sur les routes de la sorte. Ils croyaient trouver tout cela ils y croient encore d'ailleurs mais pour le moment tout ce qu'ils ont c'est une vie cauchemardesque sans échappatoire. Pas de marche arrière possible et impossible d'avancer. Un environnement hostile peuplé de prédateurs aux aguets du moindre signe de faiblesse. Indéniablement La Jungle de Calais porte bien son nom. Delphine Coulin en dresse un portrait sans concession et sans détour. Elle nous administre une claque magistrale en nous jetant la vérité crue en plein visage. Ces gosses ont tous une histoire qui les a poussé à partir, car oui si ces enfants son partis c'est qu'ils n'avaient pas le choix et non l'objectif n'est pas de profiter du système, juste de vivre.
Après avoir tourné la dernière page on se sent privilégié, le cul gentiment posé dans le canapé, le frigo plein et un lit douillet à proximité. On se sent impuissant aussi. Parce que même si on ne culpabilise pas c'est quand même pas juste la vie. D'accord on le sait tous : les SDF, les sans papiers, les esclaves modernes... on sait que ça existe mais quand on nous le rappelle comme ça, ça pique un peu.
En nous plongeant dans ce quotidien qui glace le coeur l'auteur le rend presque palpable. Une immersion difficile dont on ressort un peu nauséeux sans savoir pour autant comment faire passer la pilule.
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Une découverte pour moi de l'auteur à travers ce titre, de jeunes adolescents se retrouvent livrés à eux-même après le démantèlement de la jungle de Calais.

Nous suivons plus particulièrement Hawa adolescente qui a déjà traversé plusieurs pays celle-ci venant d'Ethiopie, elle va se lier d'amitié avec d'autres adolescents de son âge afin de pouvoir survivre. Hawa a souvent été violée, volée, etc....

La lutte pour la survie pour pouvoir manger en fouillant dans les poubelles, en volant afin de pouvoir se nourrir et revendre le surplus pour avoir de l'argent pour les passeurs.

Les conditions de vies déplorables, l'hygiène inexistante, les tentatives pour pouvoir rentrer dans un camion afin de partir vers l'Angleterre sans se faire arrêter et voyager dans des conditions extrêmement difficiles.

Un roman qui prend aux tripes et qui nous fait relativiser sur notre vie en tant qu'Occidentaux.
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Noter un écrit qui traite d'un sujet reel et tragique m'est toujours difficile, une pudeur certainement à qualifier une parole, même romancée, sur l'inconcevable cruauté sociale ...Nous suivons ici la vie d'un groupe de tout jeunes gens dont les trajets,bien que géographiquement différents les aient conduit dans cette jungle par le même mirage d'un eldorado europeen pour fuir la violence de leur pays d'origine.C'est à partir du regard et de la sensibilité d'Hawa, jeune ethiopienne de 17 ans que nous découvrons la personalité et le vécu de chacun de ces "gamins", du tendre Milad au pervers coyotte...Il y a beaucoup de noirceur et j'ai souvent pensé aux "Larmes noires sur la terre" de S.Collette et même certaines images de "La route" surgissaient au cours de ma lecture...Pourtant il y a toujours une place pour un peu de lumière, l'espoir n'est jamais totalement assassiné...
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Ils sont 6 adolescents d'origine étrangère, 6 jeunes migrants à vivre à Calais après avoir fui leur pays natal et avoir traversé des frontières et des mers. Leur espoir : rejoindre l'Angleterre où leur vie sera meilleure là-bas, ils n'en doutent pas. Ils ont abandonné leur famille, leur village, leur langue. Il y a Hawa d'origine éthiopienne et Elira, une autre jeune fille, Milad et son petit frère Jawad, afghans, Ali et Ibrahim. Lorsque la jungle de Calais est détruite, plutôt que de se rendre aux autorités et de risquer le retour à la frontière, les 6 amis se cachent pour survivre tant bien que mal. Mais la faim, les vols, la violence avec d'autres bandes rivales les guettent à chaque instant. Dans ces conditions, réussiront-ils à passer en Angleterre et à accomplir leur rêve ?

Je ne m'attendais pas vraiment à ce genre de livres avec ce roman. En effet, j'ai lu plusieurs romans de ce type assez récemment et je ne souhaitais pas forcément lire une histoire de migrants en ce moment.
J'ai trouvé celle-ci plutôt sombre, elle ne donne pas le sourire car ce sujet d'actualité n'est pas joyeux et la télé nous en parle beaucoup (à juste raison).
Il y a énormément de violence ici, comme sans doute ce qui se passe pour les migrants. J'ai eu un sentiment de malaise tout au long de ce livre, j'avais même parfois l'impression d'être une voyeuse et de ne rien pouvoir faire pour eux. La fin en revanche, même si elle est en demi-teinte, est un peu plus gaie, elle se clôt sur une note d'espoir.
Ce roman peut être une bonne idée si vous vous intéressez au drame des migrants, notamment vécu par un groupe d'adolescents, même si personnellement j'ai vraiment préféré "Les échoués" de Pascal Manoukian qui pour moi, aura du mal à être détrôné.
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Ce livre fait partie de la sélection du " Prix des Lecteurs de la Fête du Livre de Bron " 2018.
La médiathèque de Saint-Priest est inscrite pour participer à l'attribution des prix.
Je me devais donc de lire ce livre.
J'avoue que, de moi-même, je ne l'aurais pas emprunté, mais je n'avais pas le choix, je m'y suis donc attelée.
Et qu'ai-je trouvé ? Et bien, très curieusement, la description de la jungle de Calais ressemble beaucoup à la description du camp de Gurs dont je viens de terminer la lecture avec « Les Indésirables ».
Le froid, la soif, la faim, la vermine...
Quelle honte !
Une fois de plus, me voilà bouleversée par le destin, non pas de juifs, mais de migrants.
Pourquoi ont-ils quitté leur pays ?
Pour échapper à la dictature, à la guerre, à la faim...
Cela ne vous rappelle rien ?
Quelques irréductibles, six jeunes, refusent de quitter la jungle, en plein démantèlement, ils sont persuadés qu'ils s'en sortiront mieux sans l'aide du gouvernement .
Leur but ultime : l'Angleterre.
Les moyens pour faire ces quelques kilomètres qui les séparent du but ?
Monter dans un camion, en fraude, bien sûr, prendre le ferry, en fraude, bien sûr, traverser le tunnel, à leurs risques et périls.
Mais que d'entraves pour y parvenir !
D'abord, plus rien à manger, les associations ont déserté le site.
Ensuite, les passeurs. Eh oui, tout est bon pour se faire de l'argent et la concurrence est rude.
Et puis l'eau, pour boire, pour se laver.
Ils vont souffrir plus que tout ce que j'aurais pu imaginer et tout ça, en France, au XXIème siècle.
Et après avoir suivi un parcours incroyable simplement pour survivre.
Dure, très dure cette lecture...
Merci à l'auteur de m'avoir fait prendre conscience, vraiment, de ce problème insoluble des migrants.

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dur et triste, insupportable de par ce qu'il raconte, et supportable à lire car sans pathos ni appesantissements sanguinolents, ce livre remue et captive son lecteur tout à la fois. La plume de Delphine Coulin est fluide, sans fioritures, presque dépouillée et pourtant très humaine, car elle va à l'essentiel, sans en faire des tonnes, mais c'est dit et les mots ont un sens et un poids. Ses personnages prennent corps et vie très rapidement, si bien qu'on ne peut qu'avancer dans le livre, au moins par respect pour ces enfants, dont la vie nous est livrée. Pas de long discours sur les institutions défaillantes qui enfoncent ceux qui sont déjà à terre, pas de pamphlet grandiloquent sur le manque d'humanité d'un pays qui se veut humaniste mais préfère fermer les yeux, rien que du concret, du factuel, et ça c'est, à mes yeux, un choix percutant. Et ca amène avec brio les amateurs de romans sur un terrain qui n'est pas le leur, l'actualité. Et pas la plus reluisante. J'ai beaucoup aimé.
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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L'histoire se déroule au moment où la Jungle de Calais est démantelée par l'Etat français lors de l'automne 2016. La grande majorité des migrants sont alors répartis dans des Centres d'Accueil et d'Orientation un peu partout sur le territoire...
Quelques-uns décident de rester : Une fille dans la jungle raconte l'histoire de six mineurs, venus d'horizons divers, qui ont décidé de survivre dans ce qui reste de la Jungle et tenter de rejoindre l'Angleterre.
Le roman est très noir, mais permet de rendre compte des atrocités vécues par ces adolescents, dans leur pays d'origine, durant leur voyage vers l'Europe, ou à Calais... Si Calais est une tragédie humanitaire en soi, les conditions de vie des mineurs y sont intolérables, surtout lorsque l'on sait que l'Etat (et les conseils départementaux aux avant-postes) ne respecte pas l'article 20 de la Convention Internationale relative aux droits de l'enfant : « Tout enfant qui est temporairement ou définitivement privé de son milieu familial, ou qui dans son propre intérêt ne peut être laissé dans ce milieu, a droit à une protection et une aide spéciales de l'Etat. ».

En tout cas bravo à Delphine Coulin d'essayer de sensibiliser la société civile à cette thématique à travers son roman, qui bien que sombre, garde quand même une note d'espoir et d'optimisme pour son final...

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Un récit bouleversant sur la situation de migrants qui se battent pour pouvoir espérer un avenir meilleur. L'écriture de ce récit est concise, juste et sans détour. Certes, nous connaissons via les médias la situation des migrants, mais ce roman nous permet de prendre conscience des émotions ressenties par eux, de leur bataille pour pouvoir espérer sur d'autres territoires un avenir meilleur que ce qui les attend. L'humain a besoin d'espérer pour continuer de se battre, et cette histoire nous permet de toucher du doigt à quel point il faut faire abnégation de sa propre fierté en échange de l'espoir d'un avenir proche qu'ils souhaitent tous empli des besoins primaires comme manger, s'abriter et travailler. Vivre comme tout à chacun. Une histoire poignante qui remet de l'humanité sur ce que vivent ces personnes. Une lecture indispensable que je conseille.
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