AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 109 notes
5
6 avis
4
9 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Les éditions Folio affichaient en lettres capitales sur la page de couverture de ce roman, qu'il était placé dans leur catégorie « policier » ; chose qui m'enthousiasmait particulièrement. Or, j'ai découvert, très déçue, qu'il n'y avait point de trace de disparition, de meurtre ou d'enquête dans cette histoire. Folio devrait revoir sa catégorisation, puisqu'elle peut mener à de grandes désillusions.

Bien qu'affectée par ce manque d'enquête policière, comme j'avais largement débuté ma lecture, j'ai prit la décision de la continuer quand même. C'est l'histoire de Dorothy Turnipseed, rebaptisée Shereel Dupont, une championne de bodybuilding, qui s'apprête à concourir pour le titre de Miss Cosmos. Soutenue par son coach Russell, elle va également recevoir le soutien de l'intégralité de sa famille, qui ont fait le déplacement pour venir assister au show. Mais la concurrence est rude : bien que favorite au titre, Shereel devra combattre contre Marvella, une bodybuilder noire, qui a déjà remporté d'autres titres face à elle.

Harry Crews nous plonge en plein dans ce monde très sélect – et très spécial – des bodybuilders. On suit le quotidien de Shereel avant le show final. Privations alimentaires, efforts physiques quotidiens, forces mentales, sont le lot quotidien de chaque bodybuilders. Ce sont des heures de travail et de souffrance qui précèdent les performances.

J'ai été assez surprise de trouver, dans ce roman à la thématique studieuse, un côté grotesque. En effet, l'entourage familial de Shereel, est composé de personnages décalés. Alors que leur fille est une championne à la musculature impeccable, il est étrange de constater des corps gras et gros chez sa mère et sa soeur. On peut également constater un manque de civisme, de culture et d'intelligence chez tous les membres de sa tribu (père, frère, fiancé…). Des personnages haut en couleurs, en marge de la société, qui comptent comme ligne directrice des récits de Harry Crews. On peut dire que dans ce livre, comédie et tragédie sont mélangés avec astuce, nous servant tout à la fois un roman à l'humour grinçant mais à la gravité certaine.

Ne vous laissez pas avoir : Body n'est pas un roman policier, mais bien une histoire déjantée sur le monde du bodybuilding. Grâce à sa progression dramatique, cet opus vous offrira une histoire comico-tragique, avec un final explosif. Intéressant et bien écrit, j'ai passé un bon moment de lecture.
Lien : https://analire.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          70
Fidèle à mon programme de lecture hivernale, je me suis donc lancée dans Body, le roman signé d'Harry Crews. le romancier américain embarque ses lecteurs à Miami, dans un complexe hôtelier digne de ce nom, où va se jouer la plus grande compétition au monde de bodybuilding, Madame et Monsieur Univers (Cosmos). Les candidats, accompagnés de leurs entraineurs débarquent par dizaines et prennent possession de l'ensemble hôtelier, pour le plus grand plaisir du directeur, un fan de la première heure, et de Julian, l'un de ses agents, amoureux de ces corps sublimes (chacun voit midi à sa porte). Un concours improvisé se tient au bord de la piscine où Shereel, une candidate sérieuse au trône vient se prélasser avec son coach. Shereel sait que le grand jour approche et voit son équilibre bouleversé lorsque sa famille de ploucs débarque de Georgie.

Harry Crewes possède un don : me fait rire jusqu'à pleurer ! Car la magie de Crews est celle de vous faire rire le premiers tiers du roman pour peu à peu vous harponner et vous accrocher à lui jusqu'au final explosif et noir comme du charbon. On passe de la comédie à la tragédie en un temps record.

Harry Crews est né en Georgie en 1935 et connut une enfance misérable et violente. Il s'engage à l'âge de 17 ans pour les Marines et se prend de passion pour la littérature. de retour sur le sol des vaches, il s'inscrit à l'université avant de filer faire le tour du pays en moto. Il enseigne l'anglais pendant une vingtaine d'années avant d'être publié. Crews parle ici en connaissance de cause, il grossit les traits, pousse la machine un peu loin – oui et non. Quand on voit aujourd'hui les candidats à la Maison Blanche, on sait que l'Amérique aime les excès. En tout genre.

Sa galerie de personnages est cocasse : entre ce directeur de complexes hôtelier, à la moumoute vivante (et fan de Donald Trump, on ne l'invente pas! Il passe son temps à le citer, le roman date de 1990), en passant par ces fous de bodybuilders, prêts à se piquer à n'importe quoi pour remporter un concours ou au contraire à se contenter de 10ml d'eau et d'une laitue pour seul repas, jusqu'à ces « ploucs » qui battent les records de stupidité et de cruauté. le résultat est gratiné :-) Ses portraits sont souvent fait au vitriol et pas de pitié ici pour les personnes de sexe faible. Tout le monde y passe. Il m'est impossible de ne pas citer un ou deux passages :

"Comme tous les participants au Cosmos, le malheureux devait se sustenter chaque jour d'une boite de thon noyée dans du jus de citron, de trois branches de céleri et d'un sachet de vitamines déterminé à traquer le moindre résidu de graisse susceptible de parasiter la couche de muscles habillant son corps, acharné à garder à chaque striure musculaire une nudité écorchée qui le faisait ressembler à un écureuil dépecé. Et c'était probablement la force qu'il devait avoir : celle d'un écureuil dépecé.

Mais qu'en était-il des bodybuilders féminins ? Encore une fois personne ne savait. Tout le monde avait cru tenir la réponse en la personne de Rachel McLish. Elle était musclée, remarquablement proportionnée, mais on pouvait quand même lui demander de passer une robe et la présenter à papa-maman. Or, peu de temps après le règne de McLish, vous aviez beau essayer d'habiller en femme une championne, vous pouviez toujours courir pour la présenter à la famille, parce que vous aviez l'air de vous balader avec un travelo balèze au bras."

Mais cette tragi-comédie n'en reste pas moins tragique, et du rire on passe à la tristesse : Shereel va-t-elle remporter le titre ? Cette Marvella et ses soeurs (ne manque que Cruella) vont-elles l'empêcher de montrer sur le trône ? Ou le problème viendra-t-il de sa famille? Son père, Alphonse (Fonz), truand local et de ses frères, Turnet et Moteur ? Les deux gars les plus stupides dont l'un se rase le corps pour ressembler à ces bodybuilders. Et que dire de l'ex-fiancé de Dorothy (Shereel) revenu totalement frappa dingue du Vietnam? Prêt à saucissonner quiconque se mettra entre lui et sa chérie ? Et la mère et la soeur, toutes deux grassouillettes, les mains toujours dans la bouffe, les doigts graisseux des poulets frits qu'elles s'envoient à longueur de journée ? Elles découvrent soudainement le luxe (d'un kitsch horrible, telle la suite nuptiale) et tentent de tenir à carreau les mâles de leur famille. Avec Harry Crews, on va loin mais le romancier n'est pas une brute et la tendresse n'est pas non plus absente. Et le final, explosif !


Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
Commenter  J’apprécie          60
Dorothy, jeune fille body-buildée, est dans la course pour le titre de Miss Univers sous le pseudo de Shereel. Elle est hébergée pour l'occasion dans un hôtel de luxe, sous la tutelle d'un entraîneur inflexible. Par malheur, sa famille de ploucs crasseux et incultes à souhait vient la soutenir dans l'épreuve. Tous ces personnages apportent leur touche comique et trash, et on se rappellera facilement de Clou, le petit ami agressif et complètement fêlé de Dorothy/Shereel.

Dans ce onzième roman (si j'ai bien compté), la cohorte crewsienne est une fois de plus au rendez-vous : des individus maintenus depuis leur naissance plus ou moins en marge de la civilisation tentent de ramasser les miettes d'un rêve américain passé au lance-flamme. le contexte est nouveau mais la progression dramatique assez molle et le final explosif mais sans réelle portée empêchent cet opus de se hisser au niveau des chefs d'oeuvre de l'auteur (La malédiction du gitan, le roi du KO...). Intéressant néanmoins.
Commenter  J’apprécie          20
Voilà un livre qui normalement ne m'aurait jamais attiré... mais j'avoue que la couverture m'a vraiment intriguée!
Une plongée la tête la première dans l'univers du culturisme féminin, univers qui m'était jusque là très étranger. Souffrance et sacrifice pour LE but ultime : être déclarée plus belle femme du monde... sur fond de chronique sociale d'une famille du fin fond des États Unis. À LIRE!

Seul bémol... je n'ai pas bien compris pourquoi ce livre était classé en Folio Policier...!
Commenter  J’apprécie          20
J'ai aimé l'originalité du thème et le côté déjanté des personnages. Par contre beaucoup de vulgarité inutile selon moi.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (231) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2870 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}