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3,6

sur 200 notes
Un très beau récit que j'adore .

Vous le trouverez à : Les mangeurs de morts , le treizième guerrier , le royaume de Rothgard , et , n'ayez aucun doute c'est le même texte .

Je suis assez familier des récits médiévaux et je me souviens de ma première lecture de Les mangeurs de morts , pendant laquelle je savourais ce texte qui respecte profondément un para-style très médiéval et très évocateur et qui nous offre en plus un fabuleux roman d'aventure et même un roman historique d'une valeur assez remarquable finalement .

Il y a une certaine ambiance fantaisie tout au long du texte , que ce soit les sorts ou les allégations mythiques et magiques qui font intégralement partie du discours et de la vie des personnages .
Il y a aussi une approche historique et très rationnelle . c'est une vision qui est portée au début par notre voyageur involontaire et par les scandinaves au grés des aventures et des découvertes et des raisonnements de leur compère étranger .

Les trois premiers chapitres sont saisissants , il s'agit de trois pièces de texte qui restent au plus près de l'authentique récit de voyage du voyageur Bagdadi , Ibn Fadlan , qui parcouru la steppe et l'Asie centrale .
Dans ces trois premiers chapitres , le lecteur assiste au récit méticuleusement dépaysant des funérailles d'un chef d'expédition viking . Cela a tout de la reconstitution fascinante de la vie et de la morts de ces guerriers marchands , alors que ces informations sont de premières mains puisque c'est le récit de l'émérite , Ibn Fadlan , qui sert de cadre d'inspiration contraignant à l'auteur .

Ce roman est très agréable parce que les décalages culturels y sont nombreux et ils sont valorisés et exploités par le texte et ce au détriment des préjugés que certains personnages affichent , mais auxquels le lecteur aurait tort d'adhérer car les faiblesses cachent des avantages aux grès des contextes ...

Le cadre historique :
-Nos chers vikings ne se lancèrent pas seulement à l'assaut de l'occident et de ses fleuves et abbayes . de même ils ne fondèrent pas des états seulement en Normandie et en Angleterre .
Les danois et les norvégiens s'élancèrent sur les mers et les océans occidentaux , ce qui inclus d'ailleurs les rivages de la méditerranée occidentale , y compris l'Afrique du nord .
-Les suédois et aussi les danois partirent pour leur part , au long des fleuves russes jusque la mer noire et de là , jusque des routes qui leurs permirent commercer avec le califat de Bagdad et avec l'empire byzantin , dont ils se firent des mercenaires grassement rémunérés et très recherchés . Au passage ils fondèrent la Russie et l'Ukraine . le vocable Russ servit initialement à designer ces envahisseurs nordiques qui avait les cheveux roux ( Russ ) .

Les sources arabes ne sont pas rares sur les vikings . l'épigraphie ( des runes ) et les trésors scandinaves ( suédois ) attestent d'ailleurs d'une incontestable densité de contact . Sur ce point ce roman n'a rien d'une vision délirante . Mais ce petit récit met en scène deux cultures très différentes et c'est là sa magistrale force .

-Les vikings du roman se montrent suspicieux par rapport à l'usage de l'écriture car les mots capturent dangereusement la réalité , tout comme leurs runes magiques et gravées . Dans cette culture nordique l'écriture et son usage ne sont pas encore tout à fait banalisés .
Les viking n'ont ni villes , ni forteresses de pierres , mais ils travaillent les métaux et notamment le fer d'une manière avant-gardiste . Leurs bateaux se prêtent à des traversées océaniques . Sans boussoles , ils pratiquent les yeux fermés la navigation hauturière .
-Ils ont une véritable tradition littéraire orale ancienne et diversifiée , un panthéon complexe et une véritable recherche religieuse qui étaye une vision du monde très solidement argumentée et pensée . Leur vision du destin est proche du Fatum Latin mais cette vision de la destinée les pousse à des comportements très inattendus et finalement très différents de ceux qui découlent par exemple du mektoub de notre voyageur involontaire et qui ne manqueront pas de désarçonner quand il en sera le témoin .
-La guerre semble être pour eux dans certains cas une sorte d'espace mystique où le combat prend la coloration d'une véritable signification cultuelle ou bien devient l'espace dédiée à un épisode Berserkr ( une sorte de possession du guerrier par la fureur furieuse incarnée ) .
-Selon ces catégories culturelles on comprendra que le courage n'ait pas toujours la même signification pour nos héros . Mais ils se retrouvent proches dans leurs plus petits dénominateurs communs.
-La femme scandinaves n‘est pas vraiment confinée au foyer et la charge royale est plus que le pouvoir , elle d'abord une responsabilité magique et une sorte de révélateur , de vecteur de la volonté des dieux , qui menace souvent le rois et ses proches ( par le sang ou seulement de jure ) .

Les amateurs de fantaisie ou bien de roman médiéval ou encore historique , découvriront probablement ce petit roman intimement documenté , qui est aussi un récit historique de qualité aussi court qu'il est riche en niveaux de lecture et en images évocatrices et saisissantes .
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Ibn Fadlan, Arabe cultivé et délicat, va se retrouver, malgré lui, au sein d'une bande de Vickings, avec laquelle il va partager les multiples périls qui entourent ces voyageurs infatigables et bagarreurs.

À travers son histoire, on découvre les moeurs de ces guerriers des mers, à priori barbares, mais dévoilant finalement toute une culture, un savoir-faire de bâtisseur, des rituels, des croyances, des légendes.

Quel est ce brouillard noir qui les décime. Qui sont ces Wendols, démons noirs, velus, qui tuent, déchirent et mangent des êtres humains. Des Néandertaliens, à cette époque, dans une région isolée de Scandinavie?
Ou bien Ibn Fadlan se serait-il laissé emporter par des descriptions excessives visant à impressionner le lecteur?
Était -il un observateur trop délicat pour ne voir en ces Vickings, que des ivrognes, sales et gigantesques, et en ces Wendols, des bêtes féroces et velues?

Belle aventure, qui nous en apprend beaucoup sur ce peuple et qui, finalement, débouchera sur une histoire d'amitié au départ improbable, entre cet Arabe et ses païens brutaux mais, loyaux et courageux.
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Cela faisait des années que je n'avais pas lu un Chrichton. A une époque bien lointaine, j'ai lu Jurassik Parc, Prisonnier du temps.
C'est avec une légère curiosité que je me suis plongée dans la lecture de ce court roman.
Un plongée passionnante chez les vikings : leur vie, leurs croyances, leur quotidien vus à travers les yeux d'un étranger, un arabe cultivé venu en ambassadeur de son pays. Bien sûr, c'est un choc culturel des 2 côtés et cet étranger se retrouve embarqué contre son gré dans une guerre avec 12 vikings, guerriers hors pair.
Cet étranger raconte ses mésaventures, ses aventures, la découverte des coutumes vikings et arabes, ils s'apprivoisent et apprennent à se connaître jusque l'étranger se ravie à leur cause, à leur engouement dans cette guerre.
Le talent de crichton s'exprime merveilleusement dans ce récit épique inspiré du poème dédié à la légende de Beowulf. J'avais oublié les talents de conteur de cet auteur, sa façon de créer les scènes d'actions palpitantes.
Je l'ai lu d'une traite avec un grand plaisir et je vais essayer de revoir le film le 13eme guerrier inspiré de ce roman. J'ai un vague souvenir d'Antonio Banderas tout de noir vêtu et de grandes batailles.
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Au milieu du Xème siècle de notre ère, Ibn Fadlan, envoyé spécial du sultan de Bagdad auprès des peuplades du Nord est enlevé par des vikings. Ibn Fadlan a véritablement existé. Ses récits des différents peuples qu'il rencontre et décrit dans leurs réalités quotidiennes sont parvenus jusqu'à nous et demeurent une source inépuisable de renseignements et d'interrogations pour les historiens.
C'est là que réside toute l'originalité et la force du roman, car Michael Crichton reste en retrait et laisse ce musulman pieux, lettré et raffiné raconter les croyances impies, les moeurs bizarres et absolument incompréhensibles pour lui de ces vikings ; ces mêmes vikings qui se gaussent des protestations scandalisées, des reproches et des frayeurs de ce Ibn Fadlan. ("En vérité, les habitants du Nord n'agissent jamais comme des êtres humains raisonnables et sensés." " Buliwyf dit que tu ne perdras prise que si tu lâches la corde, or seul un imbécile ferait une chose pareille. Buliwyf dit que tu es un arabe, mais non un imbécile."). L'amitié et le respect entre Ibn Fadlan et les guerriers vikings naîtront lors des terribles épreuves qu'ensemble ils surmonteront.
Dans la deuxième partie du roman, Michael Chrichton relate avec les différents personnages du roman le Beowulf, célèbre poème épique du haut moyen-âge. Mais il le fait d'une telle manière que ce poème épique devient parfaitement crédible. le surnaturel tombe et l'aventure devient à la portée des hommes. ("Je regardai et écoutai. Tous les guerriers de Buliwyf saisirent leurs armes ; ils regardèrent et écoutèrent pareillement. Puis le dragon-luciole fondit sur nous dans un bruit de tonnerre et dans les flammes. Chaque point embrasé grandit, devint d'un rouge sinistre, vacilla ; le corps du dragon était long et luisant. c'était un spectacle des plus menaçants, pourtant je n'avais pas peur : j'avais compris qu'il s'agissait de cavaliers avec des torches, ce qui s'avéra exact."). Un dernier mot pour parler du style court, concis, sans fioritures de ce roman. Jusqu'au bout, on reste dans le récit, et la bonne foi, l'honnêteté, la véracité des faits y transparait, ce qui ne manque pas d'être troublant quand on arrive à la fin du livre...
Un livre des origines, puissant, épique, charnel, que j'ai lu d'une traite et (inutile de le préciser) que je recommande vivement.
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Initialement paru au milieu des 70's, sous le titre "les Mangeurs de Mort", ce texte de Michael Crichton peut également se trouver sous le titre du "Royaume de Rothgar" ou bien "le Treizième Guerrier", en référence au titre du film qu'en tira John McTiernan, auquel participa d'ailleurs l'auteur.

Petite digression à propos du film : les conflits furent nombreux entre McTiernan et Michael Crichton, à tel point que le réalisateur claqua la porte au moment de la post-production et c'est Crichton lui-même qui s'occupa du montage. Et cela se sent lorsque l'on regarde le film car il est, somme toute, très fidèle au roman.

Pour en revenir au livre, il s'agit d'une entreprise très originale, qui consiste à romancer un manuscrit écrit par un certain Ibn Fadlan, dans les années 920 de notre ère. Originaire d'Arabie, Ibn Fadlan était un lettré, ambassadeur du calife de Bagdad auprès du roi des Bulgares, et qui se retrouva embarqué, à son corps défendant, dans une aventure guerrière en compagnie de 12 vikings, venant du royaume de Rothgar, en Scandinavie.

C'est cette aventure qu'il relate dans son récit, en faisant montre d'une curiosité pour la culture des gens du Nord qui confine parfois à l'ethnographie. Tout le talent de Crichton est de faire preuve d'un très grand respect par rapport à l'oeuvre originale (il cite de façon très précise les différentes traductions de ce texte qui nous sont parvenues, le met en perspective avec d'autres sources et respecte le style littéraire médiéval), tout en mettant en avant les qualités romanesques du texte, quitte à inventer pour combler les trous.

On a donc affaire à une oeuvre hybride, entre roman, texte historique et proto-éthnographique. La confrontation entre deux cultures très différentes (musulmane et scandinave) est particulièrement savoureuse. C'est, en quelque sorte, une saga scandinave vue par un arabe du Xème siècle. Les amateurs d'histoire médiévale, et plus particulièrement ceux qui affectionnent la culture Nordique, apprécieront surement ce texte tout à fait singulier.
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J'ai trouvé ce petit bouquin vraiment passionnant, tant au niveau de l'histoire que de l'Histoire.

Repris par Crichton, cette traduction d'un journal de voyage datant de 921 après J.C. est réellement prenante, et nous apprend plein de détails sur la vie des vikings.
Quand on est, comme moi, passionné par l'archéologie, L Histoire, les civilisations "antiques" et leurs mythes, d'où qu'elles soient, on ne peut qu'adorer ce genre de "roman" qui semble pourtant retranscrire une réelle aventure personnelle pour cet homme curieux et intéressé par les autres cultures qu'est Ibn Fadlan.

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Un bien chouette bouquin que je découvre là, alors que je ne connaissais que le film de John Mc Tiernan et que jamais je n'avais lu de roman de Michael Crichton jusqu'à présent.
Ce fut donc pour moi une belle surprise, un très agréable moment de lecture, ma passion pour la culture viking en ayant été récompensé.
Le style choisi par l'auteur pourrait paraître un peu lourd car il nous met dans la peau d'Ibn Fadlan, qui retrace ce qu'il a vécu au contact des Vikings. En effet, on a l'impression de lire une sorte de traité sur eux, mais c'est bien toute leur culture qui transparaît à travers non seulement les parties historiques, tirées du manuscrit d'origine, mais également de l'imagination de l'auteur. les rites, les moeurs, les habitudes, tout est passé au crible sous l'oeil observateur et distancié d'Ibn Fadlan, l'ambassadeur du calife. La culture de cet homme nous permet non seulement d'apprécier les Vikings à leur juste valeur, mais également la sienne, car en se posant en observateur, il ne peut que comparer sa propre culture à celle qu'il découvre. C'est donc bien par le jeu de l'opposition que le lecteur découvrira également les moeurs et habitudes des Arabes de l'époque.
On pourra conclure qu'il s'agit là d'un fameux livre traitant de la tolérance, l'ouverture d'esprit. Derrière le traité historique se révèle un fantastique roman d'aventure et de fantasy quelque peu épique, qui ravira tous les fans du genre.
Pour ma part, je découvre ainsi l'auteur de Jurassic Park et me donne envie de découvrir d'autres de ses oeuvres.
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Voila longtemps que j'ai lu ce livre et je dois dire qu'ilne m'a pas laissé beaucoup de souvenir précis. je sais juste que je l'avais moyennement aimé sans plus, mais les années ont passé et plusieurs livres ont du effacer ma petite mémoire
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Quel petit (et trop court) bijou !
Partant de faits réels, M. Crichton nous entraîne dans une incroyable aventure au pays des Vikings, avec un récit mêlant Histoire, aventure, et jouant avec le surnaturel ...
Une fois de plus, je suis épatée du talent de Michael Crichton.
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Je souhaite juste signaler qu il a été tiré de ce bouquin un autre titre "le 13° guerrier" suivie d 'un film avec Antonio Banderas. Sympa , sans être génial avec un thème musical bien fait et des personnages typés aux caractères affirmés
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