Dans “
Comme une comète”,
Aurélie Crop une expérience de la maternité, de la période qu'on appelle post-partum, plusieurs aspects sont évoqués, la dépression, le féminisme et la découverte du handicap de l'enfant, ici il s'agit de l'albinisme. Autant dire, des thèmes où je ne me sens pas très à l'aise, des thèmes rarement évoqués dans la bande dessinée, et pourtant très loin d'être marginaux. La mère s'appelle Amandine dans l'histoire, mais il y a sans doute une grande part d'autobiographie. Avec la naissance de son garçon, elle subit un bouleversement dans sa vie, très dur à surmonter. Personnellement, ça m'a rappelé quelques souvenirs, pas tous très bons, encore qu'avec le rôle du père, on est largement plus épargné par les inconvénients, vous en conviendrez.
L'accouchement, un horrible moment à passer, mais ce qui suit, les problèmes de sommeil, la fatigue, ne plus trouver de temps pour soi, n'est pas non plus tout rose. Qu'on arrête d'idéaliser tout ça. Alors la découverte du handicap, c'est le coup de grâce.
Émilie Crop raconte son histoire avec beaucoup de justesse, le dessin est simple, un trait régulier, des personnages qu'on reconnaît facilement, les couleurs sont douces, des aplats de tons pastels. le récit est détaillé, technique, décrivant les problèmes de santé, d'organisation, on va jusqu'au choix du lait et à la visite chez l'opticien, mais malgré cette débauche d'explications, les émotions sont très présentes mais jamais surjouées, elles transparaissent alors avec beaucoup de sincérité.
Ce n'est pas évident de parler de doutes sur la maternité, un sujet encore tabou actuellement, on voit bien que l'amour pour l'enfant n'est pas si naturel, il viendra, et ça, c'est particulièrement bien raconté, c'est là que cette bande dessinée est vraiment très réussie. Elle nous fait découvrir l'albinisme avec la précision nécessaire, et elle raconte réellement ce qu'est le post-partum, loin du message idyllique conventionnel.
Cette lecture est à la fois technique et bouleversante.