L'idée de base abordait un thème souvent oublié, ou très peu mis en mot, la phobie scolaire qui m'intrigait. L'adolescence est déjà une période bien compliquée, ajoutez par dessus, un mal qui touche plusieurs élèves, le quotidien s'en trouve un poil plus difficile encore.
Louise a l'âge de mon ainé. 14 ans, elle est déscolarisée depuis des mois.
François Cuel pose ses pensées dans un assemblage proche d'un journal intime. Les pensées se dessinent au fil des pages, simples, efficaces. Mais, je ne sais pas pourquoi, j'ai eu le sentiment de rester en surface. La phobie scolaire, le malaise, le harcèlement scolaire sont à peine dévoiler. Ils se posent en filigrane. Comme un ingrédient qui bouleverse l'enfant qui connaît l'âge ingrat avant sa vie d'adulte. C'est particulier. Presque déroutant. Presque dur, car la douleur de Louise s'en retrouve tâchée de nuances qui auraient mérité d'être effacées.
L'adolescence se déploie dans sa globalité. Dans son contexte total pas par petites touches, les chapitres ne prennent pas le temps d'approfondit le mal-être de son héroïne. L'inquiétude face au retrait de la jeune fille se touche du doigt, en demi-teinte. La douleur se ressent. Pourtant, je n'ai pas réussi à m'attacher au père et à sa fille. Des longueurs étouffent le récit.
Couverture de
T'es vraiment nul et vieux de
François Cuel
La toile de fond du harcèlement, des solutions, de la lumière au bout du tunnel, m'ont poussé à poursuivre ma lecture, malgré les bémols. L'impuissance et la souffrance du parent face à son enfant en détresse marque le coeur. Les mots se fraient un chemin. Les deux parties grandissent dans les épreuves. Mon âme s'est serré. Nous aimerions protéger nos petits. Leur offrir des solutions, les voir voler de leurs propres ailes, l'adolescence est un parcours chaotique, complexe et non sans cailloux sur la route.
En bref, un roman imparfait qui ouvre des portes avec une pincée d'humour pour éviter de sombrer. Parfois, un parent se sent seul face aux enseignants, face au monde avec son enfant différent, particulier.
François Cuel le démontre avec une tendresse infinie, lucide. L'éducation en prend pour son grade. Les dysfonctionnement ne s'oublient pas. le récit aborde la société scolaire avec ses normes, ses cases et son traitement des adolescents sans filtres.
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