Radium Girls est une BD que j'ai vu beaucoup passer dernièrement sur les réseaux sociaux.
Tout d'abord, je tiens à saluer le travail sur l'objet livre. Rendre la couverture phosphorescente est une idée originale, qui apporte un petit plus à l'objet et qui a du sens par rapport à l'histoire.
Parlons-en, justement, de cette histoire. Elle est basée sur une histoire vraie dont je n'avais jamais entendu parler. Vous avez tous, je pense, déjà vu une montre avec un cadran phosphorescent qui permet de lire l'heure dans le noir. Saviez vous qu'au début du 20ème siècle, ces chiffres étaient peints avec de la peinture au radium par des femmes ? Saviez-vous que les pinceaux utilisés devaient être le plus fin possible pour dessiner les chiffres et que ces femmes étaient encouragées à les lisser en les portant à la bouche ? Elles répétaient ce geste des centaines de fois par jour, ingérant ainsi de petites quantités de radium, s'irradiant continuellement, sans le savoir.
Cette bande dessinée montre l'histoire de ces femmes, ce travail qu'elles faisaient et qui mettaient leur santé en danger sans qu'elles en aient conscience. On nous montre la façon dont elles ont été manipulées par leur entreprise, laquelle affirmait qu'il n'y avait aucun risque, alors qu'ils savaient que si. On nous montre jusqu'où une entreprise est capable d'aller lorsqu'il est question de gagner de l'argent. On nous montre aussi la maladie de ces femmes, nous les voyons souffrir, disparaître les unes après les autres. Nous les voyons, enfin, tenter d'obtenir la reconnaissance de leurs symptômes comme étant une maladie professionnelle ; démarche très très difficile à l'époque.
C'est une histoire inconnue mais importante que Cy nous montre dans cet ouvrage.
J'ai apprécié cette lecture, bien que quelques éléments m'aient un peu dérangée. D'abord, je dois avouer que les illustrations ne m'attiraient pas des masses au départ. Ce n'est pas vraiment mon style. J'ai eu du mal à différencier certains des personnages principaux. Les jeunes femmes brunes me semblaient avoir toutes la même tête (les blondes étaient plus facile à différencier car elles n'avaient pas la même coupe). En revanche, j'ai apprécié le choix des couleurs, la présence de ce vert si particulier. Et comment rester de marbre face à ces illustrations pleines pages, lourdes de sens, qui montre l'évolution de la maladie (ou la mort) chez nos personnages. Autre chose qui m'a gênée : la temporalité. J'ai eu, par moment, du mal à suivre la chronologie, à savoir sur combien de temps l'histoire se déroulait. A un moment donné, nous faisons un bon de quelques années sans que ce soit montré, expliqué. On ne peut que le déduire en avançant dans l'histoire. Ne pas savoir quand me situer m'a un peu perturbée.
Globalement, c'est une BD dont j'ai apprécié la lecture. Je comprends pourquoi tout le monde en parle !