On est mal à l'aise quand on doit choisir entre le bonheur dans la servitude qui nous sécurise et le plaisir du cheminement personnel qui nous isole. (p.213)
... Avez-vous pardonné ?
Ni haine ni pardon.
Personne n'a demandé mon pardon, sauf peut-être les jeunes Allemands qui se sentent encore coupables des crimes de leurs grands-parents. Pourquoi me demandent-ils pardon ? Quand un homme viole une femme, on ne met pas son fils en prison.
Quand le « je » est fragile, le « nous » sert de prothèse. (p.261)
Haïr, c'est demeurer prisonnier du passé. Pour s'en sortir, il vaut mieux comprendre que pardonner.
Dans toute oeuvre d'imagination, il y a un récit de soi. Dans toute autobiographie, il y a un remaniement imaginaire
On disait que j'étais bavard comme une pie, je racontais des histoires, j'adressais la parole à des inconnus dans la rue. Qui aurait pu penser que je parlais pour me taire ? Les mots que je disais servait à cacher ceux qu'il ne fallait pas dire.
On se sent tellement mieux quand on se tait.
On est mal à l'aise quand on doit choisir entre le bonheur dans la servitude qui nous sécurise et le plaisir du cheminement personnel qui nous isole
Aucune histoire n'est innocente. Raconter, c'est se mettre en danger. Se taire, c'est s'isoler.
J'avais arrangé mes souvenirs pour les supporter sans angoisse.