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3,72

sur 359 notes
"Ecoute les orgues, elles jouent pour toi, il est terrible cet air-là." susurrait Gainsbourg dans "Le Pacha", et les percussions nerveuses et entêtantes de la chanson s'accordent à la perfection avec ce polar.
Dans certains coins reculés du Tarn-et-Garonne, au XXIe siècle, mieux vaut être du païs pour reprendre une ferme. Et surtout pas noir, ni avoir épousé la fille Dupressoir et hérité de l'exploitation familiale. C'est pourtant le cas d'Omar Petit, et ça lui vaut d'être harcelé depuis deux ans par les culs-terreux locaux. Et comme si ça ne suffisait pas, voilà que des narcotrafiquants sont tués près de chez lui, et qu'un mystérieux motard prend sa famille en otage ; mais que fait la gendarmerie ?

Sans être la suite directe de "Citoyens clandestins", il y a un lien entre ce roman et le précédent (au lecteur de le deviner !). Surtout, on retrouve la même ambiance oppressante -en pire, en raison du huis clos et du Mal absolu qui se répand entre les pages. Cette histoire m'a franchement mise mal à l'aise, et j'avais hâte d'arriver à la fin pour m'en délivrer -mais quelle virtuosité éblouissante aussi ! DOA place ses personnages sur le fil du rasoir et joue avec nos nerfs avec son atmosphère très noire, façon polar français "viril" des années '70, où les haines se déchainent dans une campagne hivernale et hostile. J'ai pensé à Manchette, et aussi à des films comme "La horse". Toutefois, certaines scènes sont très violentes et m'ont soulevé le coeur, mais elles accentuent un réalisme qui rend l'histoire encore plus angoissante.
Sur fond de racisme, de médiocrité et de mondialisation (!), DOA nous offre donc un thriller rural auquel j'ai complètement adhéré. Dès les premières pages, il nous saisit à la gorge pour ne plus nous lâcher. La faute à cette ambiance pesante, aux personnages bien campés, à la double intrigue, aux questions sans réponses, à l'étrange sens de l'éthique qui nimbe le récit, et surtout au style sec et nerveux qui nous prend aux tripes.
Ramassé en 230 pages seulement, je l'ai préféré à l'épais "Citoyens clandestins" que j'avais pourtant adoré.

Toutes les qualités du roman noir sont donc réunies, et voilà qui confirme tout le bien que je pense de DOA, dont je suis impatiente de poursuivre la découverte ; on ne lâche pas un auteur pareil !
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C'est le premier DOA que j'ai lu, juste après L'honorable société, qu'il avait coécrit avec Dominique Manotti. Qui était donc ce co-auteur de ma romancière préférée ? Quel était sa façon d'écrire ?
Et bien le serpent aux milles coupures y répond avec style : un grand du polar noir, punchy et anguleux.

Un motard arrive sur un rendez-vous et liquide tout le monde. Il est blessé, il doit toujours être dans les parages. Où s'est-il planqué ? On est dans le Sud-Ouest, les vignes, le calme de la campagne. Un officier de gendarmerie se lance aux trousses de ce tueur.

Ce court roman va à deux cent à l'heure (et encore je ne sais pas si le moteur de la moto du héros ne permettrait pas d'aller plus vite). C'est très alerte, les enchaînements se succèdent avec rapidité. C'est très cinématographique aussi. D'ailleurs depuis ma lecture en 2011, un réalisateur, Eric Valette, a décidé en 2015 de tenter l'adaptation sur grand écran. Il va falloir que le voie un de ces jours.

Le seul hic, c'est que si l'action crépite, le fond est assez banal. Une guerre des stups bien traitée, et pas plus.
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Sud-Ouest de la France, au beau milieu de la nuit. Deux voitures se dirigent vers un curieux point de rendez-vous : une vigne. D'emblée, on sent que rien ne va pas se passer comme prévu...

Et en effet, quelques minutes après l'arrivée d'une première voiture, un homme surgit de nulle part et abat de sang-froid ses occupants, avant de s'enfuir sur sa moto, blessé à la jambe...
C'est le point de départ d'un déchaînement de violence et d'une course à la poursuite de ce mystérieux motard, qui aura à ses trousses des barons de la drogue colombiens, des policiers et un redoutable tueur-à-gage...

Grand amateur des romans de DOA, Eric Valette avait été particulièrement frappé par la dimension cinématographique de son polar-rural "Le Serpent aux mille coupures", paru en 2009 chez Gallimard, dans la collection "Série Noire".

Huit ans après sa parution, il a réussi à le transposer, et ce, avec brio, sur grand écran - un film sorti le 5 avril dernier- et en étroite collaboration avec l'auteur lui-même.
Cette adaptation laisse beaucoup de questions en suspens et nous donne envie de nous plonger dans l'univers de DOA.
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Après avoir été une nouvelle fois enthousiasmé par DOA et son « Citoyens clandestins », je poursuis mon expérience avec la suite « le serpent aux mille coupures ». Les deux histoires sont réunies dans un volume appelé « Cycle Clandestin 1 ». Contrairement au précédent et à « Pukhtu Primo», cet opus n'a pas du tout la même forme et n'est pas à classer dans le même genre.

Les autres livres que j'ai lus de cet auteur ne sont rien moins que des pavés. Affichant 700 pages environ, ils excellent par leur densité, tant dans les personnages que dans l'intrigue. Il est donc conseillé d'être attentif parce que leurs lectures sont exigeantes. Pour cet épisode, l'objectif est différent. Il se rapproche plus du thriller que du roman noir. En effet, le texte ne fait pas 200 pages. le récit alterne encore entre plusieurs personnages mais ils ne sont pas approfondis, la priorité étant donnée à l'efficacité. On est donc emporté dans une succession de scènes d'action qui s'enchainent à un rythme soutenu et qui éliminent tout risque d'ennui.

J'ai pris beaucoup de plaisir avec ce texte même s'il n'a pas la patte DOA des productions habituelles. Cela prouve que cet auteur a plusieurs cordes à son arc et qu'il peut toujours nous surprendre. le lien avec les autres livres est mince mais malgré son côté noir, cet épisode apporte un peu d'énergie à la série. Il m'a permis de sortir, le temps d'une histoire, de l'état de suffocation dans lequel j'étais piégé.

Maintenant que je suis à jour, je vais pouvoir planifier la lecture de « Pukhtu Secundo » et ainsi clôturer le cycle clandestin. Je vais d'abord m'accorder un sas de décompression, parce qu'il faudra que je m'arme de courage et de temps, pour replonger dans cette grande fresque anxiogène du talentueux DOA. Mais la récompense est au bout !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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C'est lors d'une "petite opération anti-nègre" que Benjamin se retrouvera mêlé à tout ça. En effet, pour le moment, dans la campagne de Moissac, dans le Quercy, les intérêts des paysans tournent plutôt autour du fait de savoir comment se débarrasser d'Omar Petit, noir de son état, qui a osé devenir un des leurs.
Mais ça c'était avant... Avant l'arrivée de la pègre italienne, de représentants d'un groupe paramilitaire de narcotrafiquants colombiens, et d'un motard solitaire qui n'a rien à perdre et n'a peur de rien.
Ajouté à tout cela, une petite dose de "raison d'état", vous obtenez un portrait sans concession de la France d'aujourd'hui dans un monde où tout est globalisé, y compris la drogue et la violence.
Vu d'une campagne du Sud-Ouest, écrit sur un rythme échevelé, vous ne résisterez pas longtemps à la lecture de ce livre intelligent, bien construit, entre le thriller et le roman noir. Un vrai plaisir de lecture !
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Moissac, Tarn-et-Garonne, son abbatiale romane, ses vignes. Un viticulteur noir. Quelques viticulteurs sans doute jaloux et très clairement racistes qui voudraient le faire déguerpir. Des mafieux napolitains. Des trafiquants de drogue colombiens. Un mystérieux motard accidenté qui tue quelques-uns des narcos. Et tout cela qui se rejoint par une nuit pas si tranquille. Jusqu'à l'explosion.

En l'espace de 200 pages écrites dans un style sec, rapide, sans fioritures, qui tranche singulièrement avec ses non moins excellentes productions précédentes (en particulier Citoyens clandestins et La ligne de sang), DOA nous entraîne dans une histoire prenante, écrite comme un film d'action certes, mais qui n'est pas pour autant dénuée de sens et de réflexion. Il nous montre qu'en plus d'être un écrivain efficace et très bien documenté, il est aussi un talentueux styliste. Sans esbroufe, qui plus est, et dont le style sert vraiment son propos. Il montre à ceux qui en doutaient encore qu'il est un des grands du roman noir français actuel.

Envie d'une aventure rapide et intense ? le serpent aux mille coupures. Et vous ne verrez plus jamais le Tarn-et-Garonne de la même manière.
Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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En seulement 200 pages, un thriller politico-policier explosif du grand DOA.

Moissac. Un couple et leur petite fille, en butte au racisme et au déchaînement de haine des paysans qui lorgnent sur leurs vignes, et qui ne supportent pas de voir un noir installé sur «leurs terres», un tueur solitaire blessé en fuite sur sa moto, des trafiquants de drogue colombiens, issus d'un groupe paramilitaire d'extrême droite soutenu par les Etats-Unis pour combattre les FARC, ayant un rendez-vous avec la mafia italienne pour consolider leurs réseaux en Europe : tout ce petit monde entre en collision sanglante dans les vignes du Tarn et Garonne.

«Le regard du paysan se porta vers une ligne de crête derrière laquelle, à un kilomètre à peine, se trouvait la ferme que le nègre habitait, avec sa femelle – quel autre nom pour une Blanche qui copulait avec un boucaque ? – et leur sale gamine. Parce qu'ils s'étaient reproduits, ces animaux-là !
Impossible de l'apercevoir d'ici et c'était aussi bien. Sinon, Baptiste Latapie n'était pas sûr qu'il y aurait pas fait une descente, à leur ferme. Pour en finir une bonne fois pour toutes. En plus, ils étaient isolés, ces cons-là ! Autour, il y avait plus que des résidences secondaires ou des gîtes et, en cette saison, tout était fermé.
Mais les autres avaient dit de plus s'approcher trop près, à cause des gendarmes qui tournaient dans le coin, depuis les dernières plaintes du père Dupressoir et du singe. Ils étaient même venus de Toulouse pour enquêter quand ça avait cramé. Et comme ils avaient rien trouvé, ils surveillaient.
Alors c'était la guérilla, comme ils disaient les autres, les Cathala, les Viguie, les Fabeyres et tous les exploitants qui voulaient pas de macaque au païs. À l'usure qu'ils l'auraient. Ici, ils y revenaient chacun leur tour, comme le mauvais temps.»

Vendettas locales et globales viennent s'agglomérer dans ce roman sous tension d'une violence explosive, avec pour pivots deux personnages d'une grande épaisseur, le lieutenant-colonel Valéry Massé du Réaux, conscient de l'impuissance d'une police à court de ressources qui n'a plus les moyens de protéger les petits, et le tueur isolé, dont l'humanité affleure dans sa violence et sa solitude, tandis qu'il cherche à sauver sa peau face à des adversaires sans doute trop puissants ; et tous les deux illustrent, indirectement et avec une habileté profonde, les racines du mal qui gangrène les états.

Au coeur de cette intrigue ce qui transpire est une parabole sur la mondialisation, la globalisation du trafic de drogue et les liens poreux que certains états entretiennent avec lui – avec lequel le récent «Or noir» de Dominique Manotti vient résonner -, soulignant comment le modèle néolibéral contamine des états à bout de ressources, qui sous-traitent aux mercenaires privés les missions trop coûteuses et risquées.

Paru en 2009 en Série Noire Gallimard, cette suite immédiate de «Citoyens clandestins» même si on peut les lire indépendamment, se dévore, se reçoit comme un coup de poing dans le ventre, à prolonger avec l'indispensable «Pukhtu Primo».

Retrouvez cette note de lecture sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/10/08/note-de-lecture-le-serpent-aux-mille-coupures-doa/
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Intrigue dans les vignes du Sud ouest .
Des rencontres malencontreuses entre des tueurs professionnels , des paysans frustres et racistes , une famille qui résiste à l'intolérance et un gendarme qui avance bourré de remords quant à ses défections passées.
C'est détonant et on s'attend assez rapidement à ce que ça se termine en explosion de violences version boucherie.
L'enquête est simple , le rythme est vif et sans trop de suspens mais rend la lecture agréable. Moment de lecture haletant.
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Trois morts retrouvés brûles a Moissac a coté de Toulouse. Particularités de ces morts : ce sont trois narco-trafiquants colombiens et ils ont été tué par un professionnel. Contrat, erreur ou quelqu'un au mauvais moment et au mauvais endroit ? En tout cas les gendarmes recherchent le meurtrier mais aussi un tueur a la solde des narco-trafiquants qui veut venger les morts. La petite ville de Moissac va devenir le théâtre d'une vengeance qui s'annonce sanglante.



Par l'auteur de l'excellent "Citoyens clandestins", ce livre est beaucoup plus court (235 pages) et moins complexe. L'auteure nous propose un polar incisif et sanglant rythmé par le son du couteau et des balles. Sur fond de racisme et de trafic de drogue, un polar noir écrit avec virtuosité et talent pour dérouler une histoire de fiction mais tirée de faits réels.

Âmes sensibles s'abstenir car certaines descriptions de tortures et de mises a mort ne laissent que peu de place a l'imagination et font froid dans le dos. Un souci du détail et de la vérité qui renforcent l'impression d'immersion dans un monde où la vie d'un homme n'a que peu de valeur.

7.5/10 pour ce polar sanglant mais parfaitement maîtrisé de bout en bout.

A noter qu'il est préférable (mais pas obligatoire) de lire d'abord "Citoyens clandestins".


Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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J'ai lu il y a déjà pas mal d'années, un livre que DOA avait coécrit avec Dominique Manotti « L'honorable société » et je m'étais dit à l'époque qu'il faudrait que je découvre DOA (j'avais déjà lu Dominique Manotti et vu lors d'une rencontre littéraire). Et puis le temps a passé, les livres aussi et « le serpent aux mille coupures » a dormi dans ma PAL. Je l'en ai enfin sorti et j'ai beaucoup aimé malgré l'emploi, par moment, de l'espagnol ou de l'occitan, langues qui me sont complètement inconnues je l'avoue. Ce roman noir nous emmène à Moissac, pays perdu au milieu des vignes, en Occitanie, où les gens n'aiment pas vraiment les étrangers, en particulier les Arabes, surtout si ceux-ci au lieu de faire juste les basses oeuvres que les jeunes du coin ne veulent pas faire, ont l'outrecuidance de se marier avec une fille du coin et de s'installer avec elle dans la ferme de ses beaux-parents. Alors là, les gens du coin voient rouge et ne cessent pas de les harceler pour qu'ils s'en aillent. Mais voilà, la famille Petit s'accroche et reste malgré tout. Et comme c'est un coin très perdu, il a été choisi par des criminels de la drogue colombiens et espagnols pour un rendez-vous secret. Surpris par un mystérieux motard, recherché par toutes les polices de France, ce rendez-vous tourne au vinaigre avec pour résultat 3 cadavres. Début d'une « drôle » de course poursuite parsemée de cadavres… Intrigue bien menée sur fond de trafic international de drogue et de racisme bête et méchant du quotidien. Oui j'ai bien aimé « le serpent aux mille coupures ». Je lirai sans doute d'autres livres de DOA.
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