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EAN : 9782070148691
688 pages
Gallimard (13/10/2016)
4.32/5   394 notes
Résumé :
Le terme Pukhtu renvoie aux valeurs fondamentales du peuple pachtoune, l’honneur de soi – ghairat – et celui de sa famille, de sa tribu – izzat.

Dire d’un homme qu’il n’a pas de pukhtu est une injure mortelle.

Année 2008, l'Afghanistan, instable, corrompu, miné par la guerre et le trafic de drogue, fait face à un nouveau front insurrectionnel, à l’est. Fox, un paramilitaire, travaille dans les zones tribales pakistanaises. Au cours d’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai repris ,après deux ans ou presque, mon kefieh, mes patous, mes rangers - pas ma kalash' quand même, faut pas pousser grand'mère!- ..et mis mes pas dans ceux d'une ménagerie un peu oubliée: un Lynx, un Renard- ou un Fennec?- , un Lion...

Pukhtu, le retour...

Ben, le début n'a pas été facile, j'avoue...

Bouquin de mecs, râlais-je entre mes dents-, marre de tous ces acronymes- et de ces aller-retour fréquents au lexique-, de toutes ces armes, de toute cette violence- ma petite vieille, l'Afgha' , si c'était une destination de club med', ça se saurait!!- marre aussi dans les deux cents premières pages, de tous ces "trucs" de scénariste: et je te coupe la chique au pire moment, et je te zappe le pire moment, et je te catapulte juste après le pire moment , à toi de faire le raccord, c'est le règne du jump cut!-, ou alors ,flash back, je te le raconte après, - bref, marre de tous ces atermoiements qui ,loin de me remettre dans l'ambiance si bien campée dans Pukhtu Primo, me noient le poisson, me font mijoter, puis bouillir-moi, pas le poisson.

Donc premier tiers difficile, magie brisée, pas envie de continuer mais voilà que surgit Roni, alias Lynx, et qu'on change de décor- petit saut au Mozambique...Et là tout le charme félin du récit m'a reprise! J'étais même d'accord pour retourner, après, crapahuter dans les zones tribales!

Le reste je l'ai avalé d'un trait, et je vous renvoie à la magnifique critique d'Archie!

Mon petit bémol perso: pourquoi les quelques femmes de ce long thriller bourré de testostérone, sont -elles toutes des victimes, et ne se retrouvent-elles que, au choix, dans des personnages de putes, de droguées, de mémères possessives ou d' idiotes?

Même Amel, la belle journaliste, qui réussit le tour de force de mobiliser les énergies et les attentions d'un journaliste, d'un photographe, d'un policier, de deux tueurs professionnels et d'un vieux chef de tribu afghan- permettant ainsi de nouer autour de sa petite personne les fils épars d'une narration explosée géographiquement- , même Amel donc est une irresponsable, qui se jette tête baissée dans les emmerdes en y entraînant les autres...

Livre de mecs, jusqu'au bout, jusque dans une certaine misogynie primaire?

Ou alors serait-ce que les vieux clichés de la belle en détresse et des sauveurs intrépides restent les meilleures ficelles pour tendre un suspense?

Voilà, j'ai marché, j'ai même couru, mais pour ces deux cents premières pages et ces rôles féminins piteux, je ne mets que trois étoiles et demi.

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Drôle de guerre. Un drone de combat Predator traverse le ciel afghan dans un bruissement, localise sa cible et la bombarde. Bilan : une douzaine de morts parmi lesquels on peine à distinguer les cibles - des combattants étrangers - des civils. Les Talibans répliquent. Un convoi de l'ISAF est attaqué par un engin explosif et un attentat suicide est perpétré en plein coeur de Kaboul. Les médias occidentaux diffuseront des images de la frappe aérienne et des ravages de l'attaque kamikaze. Et pour ce qui est de la compréhension de ces événements, et bien c'est facile, il y a les bons, nous, et les méchants, eux, et attention, demain, il va pleuvoir sur la moitié nord.

Pukhtu nous éclaire sur les guerres intestines qui couvent sous le conflit médiatisé. C'est l'histoire d'un père qui rejoint les rangs des Talibans non pas par fondamentalisme religieux mais pour venger la mort de ses enfants. C'est celle d'un ancien agent qui va sortir de sa planque pour assouvir lui aussi une vengeance. C'est un groupe paramilitaire qui agit dans l'ombre pour assurer des missions de renseignement mais aussi… convoyer de la drogue. C'est un responsable français de l'espionnage qui navigue en eaux troubles. Ce sont des journalistes qui enquêtent sur les méandres de ces organisations clandestines en France et à l'étranger… C'est un tableau de la guerre sale, du Renseignement trouble, loin des grands principes, faite de petits calculs et de grandes machinations, de coups foireux et de barbouzerie, de violences et de cupidité. Comme l'écrit l'auteur, tout ça est le ""résultat de la nullité égoïste et veule du plus grand nombre, et de la malhonnêteté sans limites d’une minorité carnassière uniquement désireuse de s’accaparer les restes du festin.""

J'avais apprécié le premier tome de Pukhtu. Il m'a fallu une dizaine de pages pour me remettre dans l'histoire et j'ai été tout de suite emporté par l'efficacité du récit. le roman est complet sans être complexe, à la fois documenté et parfaitement scénarisé. Kosovo, Waziristan du Nord, Mozambique... Vous allez voyager vers des destinations surprenantes à bord d‘un l'Iliouchine ou d'un porte-conteneurs. Il ne faut pas se laisser impressionner par l'aspect massif du livre et par le nombre de personnages ou d'intrigues. Le récit est fluide, l'écriture nerveuse et sa lecture est passionnante. 1300 pages au cours desquelles l'intrigue ne faiblit jamais. Un roman captivant.

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour cette lecture et pour la rencontre organisée le 9 novembre.
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Il y a des livres, allez savoir pourquoi, vous ne trouvez pas les mots pour en parler. Vous les avez aimé,  même si leur lecture à pris du temps, mais vous avez peur de vous planter au moment de ressortir votre ressenti. Ce livre en fait parti.
Pukhtu secundo, c'est la suite de Pukhtu primo.
Tu parles d'une info me direz-vous.
Mais bon, il faut le savoir et surtout il ne faut pas commettre la même erreur que moi.
Attendre deux ans entre les deux volumes.
Parce que... Oh la la ! Qu'est-ce que j'ai galéré pour me remettre dans l'action, dans le contexte, et pour m'y retrouver dans tous ces protagonistes.
Il faut dire que le style DOA des deux cents premières pages de ce pavé ne m'a pas aidé.
Il y a énormément de ponctuations qui hachent le récit et puis cette façon de passer d'une situation à une autre, d'un personnage à un autre d'un simple interligne, c'est perturbant, il faut vraiment rester concentré pour ne pas se perdre.
Retour en Afghanistan dans ce second opus, retour à la chasse aux talibans et trafiquants de tous genres.
Pendant qu'en Afghanistan, donc, les drones américains traquent les djihadistes qui eux même traquent les infidèles, en France, Amel, une jeune journaliste cherche à piéger de beaux salopards qui sous couvert de passeports diplomatiques et autres astuces politico-financières s'enrichissent dans des trafics de drogues ou de chairs.
Pukhtu secundo c'est des destins croisés.
Journalistes, mercenaires, policiers, trafiquants, moudjahidins.
Des hommes, des femmes, des enfants.
C'est la guerre. Au terrorisme. Aux trafics.
Une population prise en otage entre des armées occidentales suréquipées et des combattants sanguinaires prêts a tout au nom de principes religieux extrêmes.
Pukhtu secundo, c'est un lion, un lynx et un renard qui chassent.
C'est une journaliste qui va trop loin.
C'est des vies mises en danger.
C'est la peur.
C'est la violence de notre monde.
C'est ce qu'on sait via les medias, c'est aussi ce qui est tû.
C'est le pouvoir de la religion, de l'argent, de la drogue.
C'est ce que l'homme peut faire subir à l'homme, à la femme ou à l'enfant, par cruauté,  par conviction, par vengeance, par désespoir parfois.
Pukhtu c'est deux romans sérieux, qui parlent de ce qui se passe dans notre monde d'aujourd'hui, souvent dans l'indifférence.
Pukhtu secundo c'est aussi une histoire de femmes.
De mères,  d'épouses, de filles, de soeurs.
Des femmes discrètes, battantes, amoureuses, aimées, mais aussi des femmes soumises,  battues, violées, enlevées,  assassinées.
Il ne faut pas être effrayé par l'épaisseur de ces deux volumes, DOA fait ce qu'il faut pour que vous preniez du plaisir à leur lecture.













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Faut-il absolument lire Pukhtu Secundo après Pukhtu Primo ?

En voici déjà au moins une bonne raison : en préambule de Secundo, sur une dizaine de pages, l'auteur livre un remarquable résumé de Primo. Ne vous y trompez pas, ça ne peut se substituer à sa lecture complète. C'est juste l'occasion de remettre de l'ordre dans ce qu'il faut retenir du livre, si votre cerveau est resté tourneboulé par sa complexité, son rythme, sa violence et sa longueur.

Dans ma chronique sur Pukhtu Primo – à lire ou relire ! –, j'avais évoqué un tableau hyperréaliste de péripéties dramatiques fictives et réelles s'enchaînant en 2008 au coeur de la guerre d'Afghanistan ; des situations complexes ; des descriptions insoutenables. Avec finalement, le sentiment d'une histoire qui tourne en boucle … Normal ! c'était tout simplement la réalité du terrain, une situation conflictuelle impossible à terminer. Cela reste vrai dans Secundo, qui en est la suite immédiate.

Des personnages avaient retenu mon attention. J'ai eu envie de savoir ce qui leur arrive dans Secundo, ou plutôt – soyons lucide – ce que le romancier leur a réservé.

Le début est dans la continuité de Primo. En Afghanistan, le même tohu-bohu quotidien d'attentats, d'explosions, d'embuscades, d'enlèvements suivis de tortures, de mutilations et d'assassinats. Les événements s'enchaînent toujours de façon aussi trépidante… mais la magie prend moins. Je me suis même inquiété d'avoir à supporter cela pendant 700 pages...

En fait, le livre comporte trois parties. Assez rapidement, le centre de gravité du roman bascule sur Paris, pivot d'un très lucratif business de la drogue reliant l'Afghanistan, l'Afrique, le Kosovo et Dubai. Aux manettes, un notable français, ancien officier des services secrets. Autour de lui, une bande constituée quelques années plus tôt lors d'une opération spéciale menée contre des terroristes islamistes, une opération qui aurait quelque peu dégénéré... La bande découvre tardivement que quelques camarades de l'époque, des mercenaires plus ou moins occultes et portés disparus, sont bien vivants et pourraient vouloir régler des comptes… Sans oublier les deux jeunes femmes sexy que j'évoquais dans ma chronique de Primo. Comme je l'anticipais, elles courent de grands risques…

Pour la dernière partie du roman, retour en Afghanistan, dans les zones tribales à la frontière du Pakistan, pour un genre d'aventures en rupture. Un lion, un lynx et un renard redeviennent des êtres humains ; trois combattants féroces retrouvent une inclination spirituelle, probablement en conscience de l'imminence de leur propre anéantissement, d'une aspiration au sacrifice. C'est ainsi qu'un moudjahidine acharné, fasciné par des yeux verts, se voit soudain rappelé aux valeurs patchounes les plus nobles ; qu'un mercenaire psychopathe se transforme en chevalier blanc, protecteur de l'orphelin et de la veuve. Et que celui qui cherchait sa voie finit par la trouver en direction du Bien plutôt que vers le Mal… Avec aussi beaucoup de pognon à la clé. A condition de survivre !

Sauver une femme, une Française ! Voilà à quoi tous trois s'attellent, dans une course-poursuite implacable au travers d'une montagne prise dans les intempéries hivernales. A leurs trousses, une meute plurielle de poursuivants – armée pakistanaise, talibans, moudjahidines, milices… – prêts à s'entretuer, mais à la traque de la même fugitive.

Les qualités de l'écriture sont les mêmes dans les deux volumes. Un style qui privilégie l'efficacité. Des descriptions qui ne reculent pas devant le trash. Une capacité à s'attarder sur d'infinis détails pour ralentir la lecture, faire durer l'incertitude, alimenter l'attention et la tension du lecteur. Des péripéties appuyées sur une documentation très fouillée. Et en contrepoint, toujours les vrais faux communiqués diffusant et commentant des informations du terrain.

L'auteur décrit des services d'ordres français aussi inefficaces que leurs alter ego américains. «Barbouzerie petit bras à la française», au prétexte de budgets insuffisants. Gros moyens américains, mais absence de stratégie et de cohérence dans leur déploiement. Chez les uns comme chez les autres, une bureaucratie nuisant à la fluidité de communication, sur fond de crocs-en-jambe entre services rivaux.

Seule la violence fait bouger les choses, mais bougent-elles dans le bon sens ? Dérangeant de découvrir – quels que soient leur camp, leur origine ou leurs convictions – des hommes aussi cruels et sanguinaires. Des sauvages, des barbares. Ou des fêlés, démunis de toute sensibilité humaine. Glaçant le comportement face aux femmes, des talibans, moudjahidines et autres combattants locaux : des lâches, des minables ; ridicules avant d'être monstrueux. Comment ne pas s'insurger contre ces traditions-là !

Pukhtu Primo et Pukhtu Secundo : deux livres différents et complémentaires. Une lecture réellement captivante et édifiante. Mais je ressens comme une envie de passer à une littérature plus légère…
Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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J'ai eu la chance de recevoir Pukhtu Secundo de DOA dans le cadre d'une masse critique spéciale et d'être invité à la rencontre avec l'auteur, organisée par Babelio et les Editions Gallimard. Heureux comme un Babéliaute qui a décroché le jackpot ! MERCI !
En recevant le livre, une seule question, Pukhtu Secundo, sera-t-il à la hauteur de Primo ? Si je pose cette question, vous aurez compris que la réponse est OUI ! Aussi incroyable et improbable que cela puisse paraître, DOA réussit la performance de nous effaroucher comme de jeunes lecteurs avides qui n'auraient jamais lu Pukhtu Primo.
Avec Pukhtu Primo et Secundo, DOA s'affirme comme une référence de la littérature contemporaine. Peu importe la classification que l'on donne à ses romans. Il maîtrise son sujet. Partage ses connaissances avec le lecteur. L'accompagne tout au long de la lecture grâce au glossaire, aux cartes, et aux inserts de rapports officiels et extraits des unes de la presse.
Comme au sortir de ces conférences données par des sommités, à la fin de la lecture de Pukhtu Secundo on a l'impression d'être un peu moins ignare qu'avant.
Plusieurs raisons à mon émerveillement :
Le chapitre inaugural intitulé « Précédemment, dans Pukhtu… ». Un style à la fois télégraphique et travaillé, met tout de suite le lecteur dans l'ambiance. Une référence facile s'impose, le « previously in… », des séries américaines, mais selon moi, ça ressemble plutôt aux quelques cases qui figuraient en introduction des Marvels comics de la grande époque. Chacun ses références. Ces pages (cinq et demi) sont écrites de façon à vous faire replonger tout de suite.
Par rapport à Primo, le récit change de braquet, s'appuie sur plusieurs constats qui lui donnent une dimension dramatique nouvelle dans laquelle les personnages apparaissent de plus en plus livrés à eux-mêmes, de plus en plus seuls, de plus en plus fragiles :
- Les belligérants se connaissent mieux
- La guerre technologique marque le pas
- Les Afghans résistent mieux, les combats sont plus longs et plus meurtriers (en témoignent les statistiques comparées des pertes entre 2006 et 2008)
- Les Talibans étendent leur zone d'influence à des groupes sociaux jusqu'alors neutres
- Certains personnages qui semblaient invincibles, tombent. (Je ne vous dirai pas lesquels)
La narration s'attarde moins sur le contexte pour se consacrer au parcours des personnages. Cette évolution conditionne le lecteur, crée une empathie. Pukhtu Primo c'est « En route vers la gloire » ; Pukhtu Secundo « Plus dure sera la chute »
Côté Afghan, Sher Ali émerge du lot. Métamorphosé par la perte de sa fille Badraï, il s'est affranchi de toutes contraintes, de toutes convenances, d'où qu'elles viennent et de toutes prudences, convaincu qu'il trouvera le salut dans la vengeance. Il rejette l'idée de mektoub :
« (…) même si Allah l'a écrit ainsi. Sans doute devrait-il demander pardon pour ces pensées impies. (…) Il s'est aventuré trop loin sur les routes du chagrin. »
« Les gens connaissent ses raisons, ils les respectent, mais sa cause n'est pas la cause de tous (…) quelques prétendants se sont manifestés pour le remplacer. »
Comme dans Primo, j'ai trouvé que Sher Ali reste le personnage le plus humain, le plus réel, le plus attachant.
Côté forces d'occupation, c'est Lynx qui tient le haut du pavé. le retour de ce personnage d'abord masqué, est la surprise majeure du roman.
Un passage d'anthologie, celui décrivant la lutte de Lynx contre les envoyés de ses anciens « patrons » venus faire le ménage. Dès lors, plus de répit pour lui.
La construction de cette partie du récit est admirable : Page 155 à 162, le lecteur est mis en alerte. Il se passe quelque chose. L'impression fugitive est confirmée par la suite. Piqure de rappel pages 177 à 180. Et c'est l'explosion pages 187 à 211.
L'écriture amène le lecteur à s'identifier à Lynx, héros solitaire et romantique se battant contre l'hydre impersonnelle du renseignement soumise à la raison d'Etat. On veut qu'il gagne ce combat. On tremble pour lui. On a peur. On est rassuré par sa capacité à réagir.
Très vite, Sher Ali et Lynx font le vide autour d'eux, au sens propre et au figuré. Et se retrouvent presque face à face. Luttant pour le même objectif (je ne vous dis pas lequel)
Parallèlement à ces deux parcours, à Paris, Amel Chloé et Montana poursuivent leurs manigances malsaines. Interférences politiques et policières. Mensonges. Demi-vérité. Chantages. Fréquentations douteuses. le danger les guette, au même titre que les combattants en Afghanistan, mais il n'utilise ni le même visage, ni les mêmes armes.
Et, toujours, comme dans Primo, où que l'on soit, l'argent est omniprésent : « (…) ici aussi, on aime les enveloppes, les sacs plastiques et les mallettes (…) »
L'histoire monte comme des oeufs en neige jusqu'à atteindre un point de consistance qui ne la fera jamais redescendre. Point d'orgue : la rencontre entre les différents protagonistes en Afghanistan où Peter Dang, le journaliste canadien poursuit ses investigations, ignorant des traquenards.
La fin (?) de Pukhtu Secundo nous laisse penser qu'il y aura une suite. J'en suis personnellement convaincu.


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Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Au fond, aucune des initiatives de son groupe* n’a pour objectif réel de jeter la lumière sur quoi que ce soit, ni même de préserver les institutions et l’intérêt supérieur de la nation. Il y a longtemps que plus personne ne se préoccupe de ça, ou n’a les épaules, la vision, la légitimité de le faire. Montana**, ses conneries, les conséquences de ses conneries, sont le résultat de la nullité égoïste et veule du plus grand nombre, et de la malhonnêteté sans limites d’une minorité carnassière uniquement désireuse de s’accaparer les restes du festin.

* : groupe d'enquête de la DCRI : Direction centrale du renseignement intérieur
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Au milieu de tout ce bordel, y en a quand même des vrais, des purs, des durs, qui veulent nous péter la gueule dès qu’on pointe notre nez et qu’ont tué nos potes, et mon frère Manzour, abattu comme un chien, et son cousin Anwar, qu’a crevé tout cassé dans mes bras. Alors s’il faut marcher sur des pieds, tordre des bras, fracasser deux, trois crânes voire buter des inoffensifs pour leur mettre la main dessus, aux nuisibles, tant pis, ils avaient qu’à pas être là, hein ? Eux ou nous, mon frère, eux ou nous.
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En face de ce trio, exposant leurs doléances, cinq habitants de Taqi, le bled où, deux jours plus tôt, les kidnappeurs ont abandonné leurs téléphones mobiles. Dans la ferme de gens sans lien avec l’insurrection, pour tromper l’ennemi, le faire courir partout comme un poulet sans tête. Opération réussie. Ils sont également parvenus à remonter la population contre les Américains après l’assaut lancé sur la maison en question par les forces spéciales. Quatre personnes sont mortes au cours de celui-ci, dont le chef de famille, un policier. Les proches, les amis, les voisins ici, dans ce hameau, et dans tous les villages environnants, sont tristes. Et très en colère.
Fox est venu écouter cette colère en jouant, avec la précieuse caution de Dilaouar, à l’envoyé du gouverneur, dans l’espoir de capter un renseignement utile ou d’identifier une source potentielle. Une version afghane de l’enquête de voisinage. Les résultats ne sont guère concluants, il se prend surtout dans la gueule le désespoir de paysans coincés entre le marteau fondamentaliste et l’enclume étrangère, soutien d’un pouvoir corrompu qui a promis beaucoup et donné peu. Il encaisse la peur ressentie après chaque shabnameh, chaque exécution sommaire, la crainte permanente de sauter sur une mine ou de voir son enfant déchiqueté par la bombe d’un avion, l’angoisse d’être racketté par les agents de l’État ou emprisonné de façon arbitraire, l’absolu dénuement, l’absence d’espoir et le ras-le-bol de cette occupation – ainsi est-elle perçue – devenue, plus que la religion, le principal moteur de la rébellion. Derrière le croquemitaine taliban, énième avatar d’un storytelling dont les médias sont si friands, pratique pour le grand enfumage rhétorique de la guerre à la terreur, se cache une multitude de réalités souvent très limitées géographiquement et sans autre véritable ambition politique que l’éjection de l’envahisseur pas de chez nous, source de tous les maux. Impossible de dire combien de participants à cette mini jirga seront demain passés dans le camp adverse. Ou combien en font déjà partie.
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La mission, la mission, la mission. Sans illusion. Ces fantomes-là iront rejoindre les autres, tous ceux de son passé, ce territoire perdu qui restreint chaque jour un peu plus les limites de son existence.
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Comprendre l’Afghanistan, la tâche paraît insurmontable. La plupart de ses habitants semblent eux-mêmes y avoir renoncé et Peter se demande combien de morts et de milliards de dollars il faudra encore pour que les États-Unis, handicapés par une conception naïve du bien et du mal, du avec nous ou contre nous, réalisent et surtout admettent l’énormité de l’erreur commise en restant ici.
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