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Louis Daboussy (Autre)
EAN : 9782756113395
192 pages
Léo Scheer (06/01/2021)
3.73/5   11 notes
Résumé :
Depuis que Jojo s’est fait larguer, il n’a qu’une peur : finir sa vie seul. Tel un Don Juan bobo impossible à satisfaire, il multiplie les rencontres pour conjurer le sort, et se lance dans une série de dates boiteuses, lamentables, grotesques, qui sont l’occasion de déboulonner les règles du jeu de la séduction dans le monde post-Tinder.

Avec sa veine caustique, tendre et idéaliste, Tue-l’amour est une réflexion sur l’amour et les conditions de son ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
À la recherche de l'âme-soeur

Dans un premier roman aussi joyeux que désespérant, Louis Daboussy met en scène un jeune homme bien décidé à construire une vraie histoire d'amour. Même avec Tinder, la chose n'est pas facile…

La grande chose dans la vie de Jojo, c'est l'amour. Dans son adolescence, il définissait la chose de façon assez triviale puisqu'il s'agissait pour lui d'accumuler les conquêtes. Une sorte de collection censée prouver qu'il savait aimer. Mais les amours éphémères sont-elles dignes de figurer au rang des vraies passions? À 36 ans, sa «grande histoire» avec Adèle est derrière lui. Pourtant il semblait avoir toutes les cartes en mains: appartement acheté ensemble, PACS, chat, la totale. «Moi, j'étais partant pour la formule all inclusive, conscient des sacrifices que ça pouvait représenter, mais serein, sûr de mon choix. Adèle a refusé l'obstacle. La séparation classique, juste avant le grand saut. Je ne m'y attendais pas, ç'a été dur, le monde s'est écroulé, et puis bon, je me suis remis en selle, pour filer la métaphore hippique. Et si on prend un peu de hauteur, on peut considérer que ça fait en gros cinq ans que je cherche la nouvelle femme de ma vie, celle avec laquelle je pourrai refonder le Grand Projet familial.»
À la déprime qui a suivi cette période, il a trouvé une double-réponse: la solitude et la psy. Une double-réponse doublement insatisfaisante même si, au moment où s'ouvre le roman, la seconde va tenter de remédier à la première en lui proposant de rencontrer l'une de ses patientes, qui «pourrait correspondre».
Las, le bilan de leur rencontre est totalement négatif. Même si physiquement, Christelle a tout pour lui plaire, Jojo se rend très vite compte qu'il n'ont rien à se dire, sinon constater que leurs mondes respectifs sont à l'opposé l'un de l'autre. Quelques années plus tôt, il serait sans doute passé outre pour ajouter une femme à son tableau de chasse, mais cette fois, il renonce. Retour à la case départ. Doublé d'un gros doute sur les capacités de sa psy à vraiment le comprendre.
Il va alors chercher son bonheur sur Tinder et Bumble, les applications de rencontres en ligne et multiplier les rencontres. L'occasion pour le lecteur de profiter d'un guide assez complet des restaurants parisiens sympa, car Jojo parcourt la capitale d'est en ouest et du nord au sud. Après Sarah, l'organisatrice de dîners mondains, avec laquelle cela n'a pas vraiment «matché», il a jeté sur dévolu sur Elsa, mais elle travaille le dimanche, ce qui le l'arrange pas vraiment. Il est ensuite tombé sur Maëlys une sage-femme bretonne, mais son «ignorance de la parentalité limitait les terrains de discussion communs». J'oubliai Clémentine, juive comme Sarah, Maroussia, la copine de copines de bureau ou encore Maria, la vieille copine qu'il part rejoindre à Cuba ou encore les 20 ans de Morgane. Disons aussi un mot de Victoria, «entrepreneuse, successfull, badass, dynamique, féminine», un Everest quasi inaccessible. Et pourtant «tout s'est passé facilement, on a enchainé sur un club à la mode à l'époque. Victoria et moi nous sommes retrouvés à danser collés serrés, jambes entrecroisées, balancement du bassin sur de la musique tropicale, comme si on avait été au Papagayo Club et à nous embrasser goulûment comme deux adolescents sans surmoi au milieu du dance floor, sous les hourras des copains.» Là encore, un feu de paille. Il a une brève liaison avec Magda la Polonaise, il se change les idées à Arles où il tombe sur une galeriste et prof d'histoire de l'art, une vraie parisienne. Mais elle ne fera pas davantage l'affaire que Raya ou Juliette. Lui vient alors l'idée de retrouver Adèle. Mais on ne réécrit pas l'histoire…
Dans cette galerie de personnages féminins, il faut bien reconnaître que c'est l'homme, le séducteur, qui est le plus à plaindre. S'il a élaboré des techniques de drague et d'approche assez efficaces, il ne parvient pas à construire une relation. Mal de l'époque? Louis Daboussy réussit en tout cas un très joli panorama des relations amoureuses au seuil du XXIe siècle. Avec optimisme et beaucoup d'humour malgré les échecs successifs, son style a lui aussi de quoi séduire. Vif et direct, il vous entraine dans sa quête effrénée d'un bonheur qui semble de plus en plus difficile à atteindre.


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Jojo a les boules. Grave les boules. Depuis que sa meuf l'a largué, il n'a qu'une peur : finir sa vie seul, incompris, mal aimé. Pourtant, il est plutôt BG ! Alors, il scroll sur les applis de rencontre, il swipe à gauche et à droite sur Tinder, il se rend à des « dates » organisées par des potes. Parce que « ah ! J'ai une amie qui est seule, elle aussi, peut-être que, elle et toi, ça pourrait matcher ! » - Bon, parfois il arrive à tirer son coup, c'est toujours ça ! Il accumule les rencards, il collectionne les rencontres d'un soir, d'une semaine, d'un mois - tout au plus.

« Tue-l'amour », c'est l'histoire d'un mec qui cherche l'amour à tout prix. C'est délicieusement plein d'humour et d'autodérision. C'est ultra contemporain et ça analyse avec brio ce besoin d'être à deux, coûte que coûte. Parce que l'être humain n'est pas un loup solitaire. Ou peut-être parce que les diktats de la société sont là. On ne sait pas trop, finalement. Et puis, on s'en balance, non ?

Jojo, il veut une femme avec qui passer sa vie, avec qui construire quelque chose, avec qui se réveiller le matin, regarder des films et s'engueuler en allant chez les beaux-parents le dimanche midi. Il se plaît à être un peu outsider, mais il aimerait bien rentrer dans le moule, quand même. Comme grand nombre d'entre nous.

C'est caustique, tendre et piquant. C'est comme le beurre de cacahuètes : ça laisse un goût bizarre en bouche, mais tu y retournes toujours. Parce que c'est bon, quand même !

Mais attention, sous ses airs de roman tendance et qui surfe sur l'humour, il y a une réelle réflexion sur le couple, la vie à deux, nos besoins fondamentaux d'aimer et d'être aimé... le tout porté par une plume incontestablement maîtrisée !

Vous l'aurez compris, j'ai adoré !
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J'ai dévoré Tue-l'amour. ⁠

Jojo est célibataire suite à une longue histoire et il raconte ses diverses rencontres à la recherche de la femme de sa vie, la mère de ses enfants. J'ai trouvé le ton très juste, les réflexions très vraies, authentiques. L'auteur a une belle plume, il sait indéniablement écrire. ⁠

Jojo m'a beaucoup touchée dans sa quête. Je ne pensais pas que les hommes, à savoir un mec comme Jojo, qui se décrit plutôt successful, BG, pouvait aussi être "pressé" de se caser, ou AVOIR PEUR de finir seul. On a toujours l'habitude de voir le bobo beau gosse, séduisant qui est allergique à l'engagement et baise à droite à gauche en brisant des coeurs au passage sans une once d'inquiétude au sujet de l'avenir. ⁠Et les femmes comme désespérées dans leur quête d'engagement, de mariage et de famille. ⁠

Jojo me semble pris dans la problématique complexe de l'indécision amoureuse qui concerne la génération Y. À force de chercher la perfection, on finit seul... ⁠

J'ai été plein de fois la "copine" de Jojo. J'étais avec un mec, on se voyait quelque fois, le courant passait bien à mon sens, on avait plein de trucs en commun et puis.. je ne comprenais pas pourquoi il me nextait et j'avais beau être consciente de toutes mes qualités, je me disais forcément qu'il devait me manquer ce... quelque chose de spécial, cette étincelle qui ferait que le mec en face s'attache à moi. ⁠

Un bon livre qui m'a fait réfléchir et une bien belle plume.

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Jojo est un abruti.

C'est le genre de mec qu'on n'a pas envie de rencontrer en tant que femme. Il n'est pas méchant, ni mauvais, il est fidèle et il essaie vraiment de trouver l'amour.

Le problème c'est que pour lui il faut cocher TOUTES les cases pour que ça marche.

Autant dire que sa quête de la femme parfaite lui donne bien du fil à retordre...


J'ai apprécié ma lecture, c'était amusant à lire. Ca pourrait très bien être une base pour un one-man show. Je soupçonne l'auteur d'être Jojo tellement tout sonne vrai.

On sent la grande expérience en date Tinder derrière 😂


C'est une lecture rafraichissante mais je ne dirais pas légère. J'ai eu de la peine pour le pauvre Jojo qui n'arrive pas à être heureux en amour à cause de la pression qu'il se met tout seul. Il veut rentrer dans la norme. Il a 36 ans et il veut fonder une famille. Vite. Evidemment il n'a pas de temps à perdre avec des amourettes. Il a besoin d'être sûr tout de suite que c'est "la bonne". Donc sa quête est extrêment difficile. Y compris pour les femmes qu'il rencontre et qui ne doivent pas toujours tout comprendre...


Je trouve qu'il y a une dimension un peu cynique dans ce roman. L'auteur y décrit très bien toute la pression sociale autour du couple.


C'est un livre à la fois léger et profond je trouve... Je me suis amusée en lisant mais j'ai aussi réalisé et compris la pression que ressent Jojo.


Je vous conseille cette lecture si vous voulez voir ce qui se passe du côté des hommes en date. Vraiment ça donne des réponses 😅

Ca reste une lecture fluide et pas prise de tête, donc si elle vous tente, allez-y !

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Un Bridget Jones masculin et de version française

Ce livre est un petit bijou ! Largué brutalement, Jojo se retrouve à 30 ans célibataire.

Jojo nous raconte sa vie amoureuse ou plutôt tous ses dates foireux ! Chaque histoire plus bancale que l'autre
On commence chez sa psy pour embarquer dans sa vie célibataire parisienne.

J'ai adoré ! le contre pied parfait de la romance.
A lire et relire !

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
INCIPIT
J’adore la vie
J’ai commencé à me dire que les choses devenaient compliquées le jour où ma psy a essayé de m’arranger un coup avec une autre patiente.
Il faut dire que c’est une psy assez hétérodoxe, tendance coach, comportementaliste, un peu New Age et vaguement asiatisante. Il lui arrive par exemple de parler de «mémoire cellulaire» ou de «biorésonance». En général, quand c’est comme ça, j’opine du chef en faisant semblant de comprendre, et j’attends que ça passe pour enchaîner sur mes petites histoires.
Je la vois à peu près une fois par mois, ce qui n’est pas non plus très classique par rapport au rythme hebdomadaire d’usage. J’aime à penser que ça veut peut-être dire que je ne vais pas si mal, mais j’en doute. Si on regarde les choses dans l’autre sens, on peut au contraire considérer que je ne m’y rends pas assez souvent, et que la situation est traitée avec une grande légèreté. Elle parle beaucoup pendant les séances, on est davantage dans un échange que dans une analyse conventionnelle. En somme, elle se sent affranchie de l’étiquette traditionnelle, et compose son petit protocole de façon tout à fait libérale. Même si là, je dois dire qu’elle m’a surpris en s’improvisant marieuse.
Je l’apprécie et lui fais globalement confiance. Je la vois depuis plusieurs années, et j’ai souvent mis entre ses mains des décisions stratégiques, notamment concernant ma pathétique mais mouvementée vie sentimentale. Étant donné l’échec évident de ce chantier, je pourrais interroger sa clairvoyance, voire remettre carrément en cause la foi que j’accorde à ses conclusions. Mais le pire, c’est que je ne pense même pas me tromper en considérant que ses conseils sont souvent pertinents. La cause de l’échec est sans doute ailleurs, et si je savais où, je n’en serais probablement pas arrivé à envisager que cette combine pût laisser présager quoi que ce soit de positif.
Dominique, c’est ainsi qu’elle souhaite qu’on l’appelle, était sûrement arrivée à un stade de pitié assez avancé à mon égard pour penser à moi quand cette patiente, Christelle, lui a fait part de sa difficulté à « rencontrer quelqu’un ». Elle lui a touché deux mots de mon cas, de ma vie, mon œuvre, ma virilité partiellement déconstruite, et Christelle lui a répondu : « Banco, Dominique, tu peux filer mon 06 à Jojo. »
Au demeurant, malgré mes névroses avérées me conduisant à emprunter un chemin qu’il est raisonnable de qualifier de sinueux vers l’amour et la stabilité, je suis ce qu’il convient d’appeler un bon parti. J’ai 36 ans, ce qui n’est plus tout jeune, mais encore bankable, j’ai un travail à responsabilités bien rémunéré dans un univers culturel valorisant, et je peux revendiquer une formation académique relativement prestigieuse. Je corresponds physiquement à un type de mâle latin qui ne plaît certes pas à tout le monde, mais qui fonctionne Dieu merci auprès d’un pourcentage de femmes assez honnête – l’androgyne gracile vit de beaux jours ces temps-ci, mais les fils spirituels de Burt Reynolds et Georges Moustaki n’abandonnent pas le combat si vite.
Par ailleurs, ma sensibilité manifeste rend cette testostérone épanouie soluble dans la modernité. Je suis un mâle cisgenre, blanc, dominant, mais qui fait de son mieux pour remettre cette position en question et lutter contre la perpétuation de ses mécanismes de domination. J’embrasse les principes féministes, et je m’efforce de les appliquer autant que je le peux, même si la déconstruction du genre est parfois une entreprise vaste et retorse. J’ai des bouclettes qui me donnent un air vaguement romantique, de bonnes manières et une culture générale très honorable. Je parle italien couramment, et j’ai acquis un savoir-faire culinaire qui me permet de briller en différentes occasions. Ma dernière histoire sérieuse est assez lointaine, donc je devrais en théorie être affectivement stable et disponible, mais pas trop non plus, ce qui m’affranchit d’un éventuel procès en insensibilité ou en inconstance. De plus, j’ai « fait un travail sur moi » qui me propulse dans une maturité certaine. Je suis un produit assez compétitif sur le cruel marché des trentenaires.
Quand Dominique m’a parlé de Christelle, j’ai tout de suite su que c’était un plan foireux. Il y avait un petit quelque chose dans sa voix qui n’y croyait pas. Elle me vendait le dossier du bout des doigts, sans se mouiller. Je l’ai quand même écoutée, mû par un mélange de curiosité, de désespoir et de restes de confiance en son jugement.
Nom, prénom, je trouve une photo de Christelle sur internet, le tout pendant la séance.
Je dois avouer qu’elle était quand même pas mal, blonde un peu froide, «commune», diraient certains, ce qui peut me plaire dans l’idée: c’est toujours exotique, ce genre de fille, pour un gars qui, même s’il a grandi à Paris rive droite, se traîne une irrémédiable tronche de plagiste grec.
Mais il n’y avait pas besoin d’avoir un doctorat en anthropologie pour percevoir que Christelle et moi ne fonctionnions pas selon les mêmes codes – la coiffure, le peu qu’on pouvait voir de son style vestimentaire, la pause, ces micro-détails qui révèlent en un coup d’œil l’univers culturel d’une personne, et qui me font tout de suite comprendre que je n’aurai pas envie de la présenter à ma mère.
Il faut sans doute préciser que je corresponds de très près à ce que la presse du début des années 2000 a défini comme un « bobo ». J’ai grandi dans un milieu aisé, à Paris, je suis de gauche, je gagne bien ma vie, j’apprécie les activités culturelles. Avec ce que ça implique de conformisme social et, il faut bien le dire, de racisme de classe. Autant de travers qui me poussent à considérer avec une moue perplexe les éléments relatifs à Christelle que je trouve sur les réseaux sociaux.

Peut-être que le fait que Christelle eût monté une boîte de déco de mariages y était pour quelque chose. Des mariages, vraiment? Dominique m’a lancé, du haut de sa stature de thérapeute, un regard qui sous-entendait que j’étais bêtement snob, elle a allégué que Christelle faisait de très belles choses, « très artistiques », et a essayé de faire valoir son côté entrepreneuse. Ouais, enfin, elle fait des mariages. Et d’ailleurs, elle n’est même pas wedding-planneuse, elle bosse pour des wedding-planners. Mais c’est une femme libre et profonde, elle se construit à mains nues une maison sur le terrain familial dans l’Oise… J’ai protesté encore un peu, et puis j’ai fini par prendre son numéro en me disant que je pouvais toujours y aller par acquit de conscience, et pour le rocambolesque.
J’ai laissé passer l’après-midi pour me faire un tout petit peu désirer, puisque Dominique lui avait écrit pendant notre séance pour l’avertir que son numéro de GSM avait été dûment communiqué au jeune homme, et j’ai écrit à Christelle, sur le coup de 19 heures, un message lui proposant d’aller boire des verres et rire ensemble de la situation un peu atypique, quand même n’est-ce pas quelle histoire sacrée Dominique.
À vrai dire, au stade où j’en étais de mes errances affectives, j’avais à peu près tout vu, et j’envisageais donc ce genre de blind date avec un flegme déconcertant. Si je me mets à la place d’un citoyen de l’amour « normal », à savoir en couple, je reconnais que l’idée d’aller boire un verre avec quelqu’un, à l’aveugle, sans l’avoir rencontré au préalable, en se basant uniquement sur des recommandations amicales, ou a fortiori paramédicales, peut sembler tout à fait barbare. En d’autres temps, j’aurais pensé la même chose. Pour mon premier rendez-vous du genre, j’étais dévoré par le trac, fébrile, à la limite du malaise. Désormais, je fais ça avec le même naturel qu’un VRP qui frapperait à la millième porte de ses itinéraires sentimentaux.
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Victoria était entrepreneuse, successfull, badass, dynamique, féminine, tout ce qui me plaisait. Elle s’était séparée de son mec, et le fait qu’elle soit potentiellement sur le marché avait défrayé la chronique de notre petit monde. Je me disais qu’il y aurait un moment où je pourrais tenter quelque chose. Mais elle paraissait inaccessible, auréolée de son statut de Graal des éternels collégiens qu’étaient mes copains à son contact.
Quand il y a eu cette fête chez ma pote, la petite sœur de Victoria, et son mec, qui est aussi un de mes meilleurs potes, j’y suis donc allé sans nourrir trop d’espoir sur ce front. Et j’ai été surpris quand j’ai senti que Victoria me regardait avec un petit air. Tout s’est passé facilement, on a enchainé sur un club à la mode à l’époque. Victoria et moi nous sommes retrouvés à danser colles serrés, jambes entrecroisées, balancement du bassin sur de la musique tropicale, comme si on avait été au Papagayo Club et à nous embrasser goulûment comme deux adolescents sans surmoi au milieu du dance floor, sous les hourras des copains.
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Quand elle est arrivée, je me suis d’abord dit qu’elle était quand même assez sexy, Christelle. Un petit air de Marion Maréchal, fantasme partagé par l’ensemble de l’échiquier politique, mais probablement encore plus par son aile gauche. Avec quelque chose de Laura Smet aussi, mais pas le côté drogue, l’autre. Vraiment pas mal dans le genre blonde middle-class de banlieue, avec un chouette effet mise en pli dans la chevelure. Assez grande, élancée, athlétique, elle avait misé sur un haut blanc moulant et décolleté qui produisait l’effet escompté sur sa poitrine altière, et donnait envie de garder ses chakras ouverts sans trop penser à ces histoires d’événementiel ou à ce look de coiffeuse qui a réussi.
J’ai tiqué un peu en apprenant son âge: Dominique m’avait dit qu’elle avait « la petite trentaine », elle m’en a annoncé 36. C’est au demeurant assez cruel et profondément injuste, mais quand on est soi-même un homme célibataire de 36 ans, on a tendance à viser des femmes un peu plus jeunes. Disons, idéalement, entre 28 et 32 en ce qui me concerne : pas trop jeunes, pour qu’on puisse avoir les mêmes envies de fonder une famille, mais dans un créneau où l’urgence ne se fait pas trop sentir.
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Le comptoir était mal fichu, inconfortable et proéminent, il y avait des gens que je connaissais, qui me saluaient de loin, j’avais tellement chaud, mon Dieu.
Maëlys s’est pointée, elle avait laissé son ciré rouge qui lui allait si bien ; pourtant, il drachait sacrement, c’est fait pour ça, les cirés. Et elle s’était un peu sapée, j’avais dû Iui dire que c’était un truc hype, et ça avait dû l’impressionner. Elle a enlevé sa veste en jean trempée par l’averse, et là, j’ai vu qu’elle avait sorti le dos nu des grands soirs, façon cocktail. Dès qu’elle a tourné vers la salle pour que tout le monde puisse voir que, oui, j’étais venu avec un date et que, oui, elle était drôlement endimanchée. Je n’ai pas précisé que Maëlys était sage-femme et rennaise. J’ai au demeurant un grand respect pour les sages-femmes, mais mon ignorance de la parentalité limitait les terrains de discussion communs, j’aurais dû tester un truc éthique un peu prise de tête sur la GPA, je suis con, je n’y ai pas pensé sur le coup. J’ai par ailleurs une affection sincère pour les Bretons, mais je suis déjà passé à Rennes.
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J'ai 36 ans. Je me suis séparé a 30 ans de celle avec qui j’ai vécu ma « grande histoire ». Appartement acheté ensemble, PACS, chat, la totale. Moi, j’étais partant pour la formule all inclusive, conscient des sacrifices que ça pouvait représenter, mais serein, sûr de mon choix. Adèle a refusé l’obstacle. La séparation classique, juste avant le grand saut. Je ne m’y attendais pas, ç'a été dur, le monde s’est écroulé, et puis bon, je me suis remis en selle, pour filer la métaphore hippique. Et si on prend un peu de hauteur, on peut considérer que ça fait en gros cinq ans que je cherche la nouvelle femme de ma vie, celle avec laquelle je pourrai refonder le Grand Projet familial.
J’ai toujours été ce qu’on appelle, de façon parfois un peu sommaire, un fêtard, un hédoniste, avec en plus un chromosome de branleur sophistiqué et narcissique, et il est vrai que j’ai un goût certain pour la séduction.
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