La vie d'un jeune orphelin élevée à la campagne au siècle dernier, Michel, que tout le village appelle "le parisien de Marguerite". Les bonheurs de la campagne, la vie du petit Michel complètement intégré dans la famille de Marguerite, sa tendresse pour le vieux voisin qui lui apprend tant et tant de choses sur les petites choses du quotidien, puisque la Marguerite a perdu son homme.
J'avoue que malheureusement je n'ai pas été emportée par cette histoire, et pourtant il est attachant ce petit Michel, mais je n'ai pas réussi à apprécier l'histoire.
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La mère avait laissé ouvert le foyer du poêle à trois trous - et à trois pattes - qu'elle allait garnir. D'une main elle tenait la bûche et de l'autre la lettre. La porte s'est refermée, l'horloge a eu comme un hoquet qui lui a fait rater sa chanson. Et puis la nuit est tombée, d'un coup, mais Michel ne sait plus si c'est dans le ciel ou dans son cœur. Les voisins ont apporté la soupe, le feu s'est éteint. Dans la chambre, on pleurait, et le vent, du dehors, accompagnait. Il en rajoutait, le vent.
C'est ce jour-là que maman Marguerite a su que son homme ne reviendrait pas des boues de l'Artois. Quatre ans elle avait espéré contre toute raison. "Disparu" est un mot que les guerres se repassent sous la table, la carte truquée de la mauvaise conscience. Rien n'a changé aux Gauloires, les enfants n'ont pas manqué l'école le lendemain. Les enfants, c'est-à-dire Jean-Claude, Marcel et la petite dernière, Lucie, que le père n'aura pas vu marcher.
Quand on a pas le sou, on ne devrait avoir peur de rien puisqu'on n'a rien à perdre, mais c'est tout le contraire.
L'horloge de la cathédrale toute proche a sonné la demie d'une heure incertaine et le silence est tombé, d'en haut, comme une chape.
On trouve que c'est un beau brin de fille, on pense à celui qui aura la chance de e lui dire de plus près, dans la tiédeur des draps.