Le combat d'une mère pour sa fille qui a une forme bien différente d'intelligence et qu'elle veut sociabiliser.
Tous les jours, il lui faudra inventer de nouvelles techniques pour la sortir de son isolement d'autiste savant.
Un guide d'espoir pour ceux qui se battent pour ne pas mettre leurs enfants en institution spécialisée. Les asperger ne représentent qu'un pour cent des autistes, et que propose t-on d'autres pour ses jeunes et futurs adultes.
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C'est un essai et un témoignage maternel sur le syndrome d'Asperger : c'est l'histoire du combat de l'auteur pour donner à sa fille une éducation « traditionnelle » malgré son syndrome d'Asperger, son handicap invisible. Elle raconte son combat contre les institutions : l'école, les psys, les médecins pour ne pas enfermer sa fille dans une spirale de l'échec, mais pour utiliser ses particularités, ses potentiels et compenser ses difficultés.
Elle décrit les particularités d'Anneclaire et tout ce qu'elle a mis en place pour l'aider, souvent malgré elle. On est médusé par toute l'énergie et l'ingéniosité qu'elle a déployées et qu'elle décrit précisément.
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Travaillant dans l'industrie du luxe une mère décide d'appliquer ses compétences de manageuse d'entreprise pour 'coacher' sa fille autiste asperger afin qu'elle puisse intégrer le système capitaliste . Un livre étrange où on finit par se demander qui est la plus handicapée en terme d'empathie de la mère ou de la fille. En effet la mère utilise un tel arsenal psycho-technologique pour initier sa fille au profit de la chaleur humaine qu'un effet de comique se dégagerait presque de l'ensemble. le chapitre ésoterico-irrationnel rédigé en contre point par la fille aspie finit de faire de ce livre une curiosité d'art brut.
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Il observe mais ne communique pas, il remarque mais ne montre pas, il constate mais n’imite pas, il voit mais ne regarde pas, il absorbe mais ne participe pas. Il est présent mais il est « ailleurs ». Il raconte mais ne dit pas. Il agit mais n’initialise pas. Il échange mais évite le contact visuel. Il ne décèle pas les codes sociaux. Alors il préfère la solitude et développe une relation étrange - excessive ou indifférente - avec adultes, enfants, animaux, objets, éléments naturels… Dans le domaine pratique, il est désorienté, dispersé dans l’espace, déphasé dans le temps. Il pense, il réfléchit mais il ne pense pas à réfléchir. [..]
Il se concentre sur les détails qui priment sur la globalité. Déphasé, il s complaît dans les routines qui font appel à un savoir plus mécanique que spontané.
On me conseille de suivre un traitement antidépresseur. Je m’y oppose farouchement, à tort ou à raison. A mes yeux, ce serait valider une situation inacceptable pour la rendre vivable au lieu de la résoudre. Ce serait se conformer à la loi de la toute-puissance moléculaire au lieu de modifier les mentalités de notre société.[…]
On me dit que j’en fais trop, que j’exige trop. Non, moi je n’ai rien demandé. Je fais juste le minimum vital pour atteindre le seuil minimal d’accès à l’autonomie d’un être dans notre société.
Au cours de mon expérience, j’ai pu constater que les personnes qui ont le syndrome d’Asperger sont très différentes dans leurs aptitudes et leurs talents. Cependant, à la base, la nature de leurs besoins reste la même : elle concerne principalement la communication, la socialisation, l’autonomie. En revanche, la forme et le degré de l’aide sont très variables d’un Asperger à l’autre et dépendent largement de ses pôles d’intérêt, de sa personnalité, de son environnement familial et surtout de son choix de vie. […] sans un accompagnement intensif, adapté et exigeant dédié à ces êtres exceptionnels que sont les Asperger, leur envol vers l’autonomie, vecteur de la liberté, reste compromis. Sans cet encadrement dynamique, ils risquent de sombrer dans la déficience.
De même, ils ont souvent tendance à se dévaloriser car ils pensent que leurs qualités, pourtant hors du commun, sont justement banales et que les autres en sont également dotés. Il est alors nécessaire de leur faire remarquer leur méprise, en argumentant bien sûr !
Pour la vie sociale et la vie domestique, le schéma est identique à celui de la scolarité. Les Asperger sont doués pour presque tout, sauf pour les choses ordinaires.