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3,9

sur 2141 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel livre! Quelle histoire! Quelle claque! Quelle écriture! Mais quel message?
Le livre, l'histoire: une science fiction imaginative et débordante d'aventures et d"effets spéciaux". Il fallait inventer les Furtifs. Il y a des scènes stupéfiantes comme l'attaque de Porquerolles par exemple.
La claque, l'écriture: un style incroyable. Certaines phrases sont comme des slams ! Cela peut rebuter certains, j'y vois un grand écrivain.
J'ai adoré ce livre, mais je suis géné par la fin, car les démons de Damasio ne le quittent pas: l'anarchie n'a jamais fait progresser le monde, les zadistes non plus.
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Si instinctivement je devais résumer cette lecture en un seul mot, c'est laborieux qui me viendrait à l'esprit. Un roman commencé dans sa version numérique en novembre dernier, achevé aujourd'hui dans sa version papier !

Paradoxalement mon ressenti global reste très positif malgré quelques points noirs. le principal étant les fantaisies typographiques voulues par l'auteur qui rendent certains passages quasiment illisibles sur liseuse (à moins de se flinguer les yeux à décrypter le texte)… heureusement que ça passe un peu mieux via Calibre. Il n'en reste pas moins qu'après un peu plus de 200 pages lues, je me suis rabattu sur la version papier du roman.

Je me doute bien que numériser un tel bouquin doit être une sacrée prise de tête, mais ça n'excuse toutefois pas certaines lacunes dans le code. La plus dérangeante étant de loin les multiples styles pour identifier une ligne blanche entre deux paragraphes. Déjà que l'auteur en use et abuse, si en plus de ça les sauts varient en hauteur ça devient rapidement usant pour les yeux… d'autant qu'on ne retrouve pas cette variation dans le bouquin papier.

Enfin certains styles ne sont appliqués que partiellement au bloc de texte concerné. Genre trois lignes en italique et/ou sans serif et retour à un style normal avec serif au sein de même paragraphe. Là encore c'est une anomalie inhérente à la version numérique.

La société décrite par Alain Damasio (des métropoles revendues à des grandes marques commerciales, des citoyens hyper-connectés et donc traçables à tout moment) est plutôt bien présentée ; difficile de résister à l'envie de rejoindre ceux qui luttent contre ce système. Dommage que l'auteur finisse par se tirer une balle dans le pied à force de répétitions qui semblent davantage prétexte à poser ses idées personnelles (que je qualifierai soit de soixante-huitardes sur le retour, soit d'écolo-bobos-gauchos utopistes) plutôt que de réellement faire avancer l'intrigue.

Malgré un début un peu lourdingue, les choses se décantent quand commence enfin la véritable recherche de Tishka. le bouquin devient réellement passionnant, d'autant que le rythme va crescendo tandis que de nouveaux éléments viennent se greffer à l'intrigue. Pour les raisons évoquées plus haut j'ai mis plus d'un mois à lire les 200 / 250 premières pages du roman alors que je me suis avalé les suivantes en l'espace de quelques jours.

Avec ce roman Alain Damasio met en avant des thèmes universels qui devraient trouver écho chez chaque lecteur : la famille, l'amitié, la loyauté, la tolérance. Et des thèmes plus sociétaux tels que l'écologie, la liberté d'expression et de mouvement, les convergences douteuses entre le pouvoir politique et le pouvoir économique, la place de l'individu dans la société.

Les Furtifs peut aussi se percevoir comme une ode au son, qu'il s'agisse de la voix (parlée ou chantée) ou de la musique (sous toutes ses formes, de la plus travaillée à la plus brute). À noter d'ailleurs qu'avec le roman vous aurez un lien et un code de téléchargement permettant de se procurer l'album du livre, Entrer Dans La Couleur. Il ne s'agit pas d'une version audio du roman, mais bel et bien d'un complément audio permettant de prolonger l'expérience furtive.

L'autre point fort du roman réside incontestablement dans ses personnages. Si les effets typographiques rattachés aux différents narrateurs font plus de mal que de bien au récit, l'auteur prête à chacun de ses personnages une personnalité et un phrasé qui n'appartiennent qu'à lui (ce qui ne fait que renforcer le superflu de la typographie individualisée).

Il y a bien évidemment en tête de cortège, le couple Lorca / Sahar ; d'abord séparé par leur réaction face à la disparition de Tishka (le père refuse de croire en la mort de leur fille alors que la mère finit par s'y résigner), puis plus soudé que jamais dans leur quête commune pour la retrouver.

J'ai beaucoup aimé le duo de chasseurs du Récif composé par Hernan Agüerro et Saskia Larsen. j'ai eu un peu plus de mal avec le dernier traqueur, Nér Arfet, car plus difficile à cerner avec précision.

Difficile de résister à la fougue contagieuse de Toni Tout-fou et plus encore de ne pas fondre de plaisir face au personnage de Tishka.

Si Alain Damasio sait y faire pour rendre ses personnages attachants, il est tout aussi habile quand il s'agit de vous en faire prendre d'autres en grippe. Sur ce point je n'en dirai pas plus afin de ne pas risquer de dévoiler certains tournants de l'intrigue.

Une belle et riche découverte malgré quelques bémols non négligeables ; ça reste une lecture qui demande un réel investissement personnel pour être pleinement appréciée (n'espérez pas dévorer le roman d'une traite… prenez plutôt le temps de le déguster à votre rythme).
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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J'ai aimé tous les livres d'Alain Damasio de la horde de contrevent à Aucun souvenir assez solide ( recueil de nouvelle), nous découvrons ici son nouveau roman , les furtifs.
La trame de ce roman , reprends les grands thèmes de ses ouvrages la horde de contrevent ,et la zone du dehors , ,
De plus, les références les plus parlantes qui peuvent nous venir en tête lors de la lecture sont 1984 d'Orson Wells avec cette contingence, 451° Fahrenheit via l'absence de livre ,la connexion constante...,mais surtout l'idée qui m'a le plus frappée reste une reprise/évolution de la zone du dehors .

Nous suivons ici Lorca Varèse, sociologue de profession, qui à perdu son enfant, sa petite fille , qui à disparu une nuit sans laisser de trace, ce qui est chose impossible lorsque l'on constate l'environnement dans lequel évolue cette société évolue.
Une société ou l'espace privé n'existe quasiment pas, vous êtes biométriquement enregistré,tracé, une forme d'hyperconnexion (libre mais presque obligatoire afin de se déplacer) une abolition de la liberté, iles déplacements dans la ville se font par secteur en fonction de votre forfait ce qui vous permet de vous déplacez, d'utiliser les transports...

Les furtifs sont une espèce animale, qui est/représente la vie, en mouvement, en constant changement, qui s'hybride avec tout ( faune,flore,matériaux,etc), ils sont présents dans nos angles morts, dans les recoins, partout, les voire c'est les tuer.

Nous suivons Lorca, dans cette recherche aux furtifs, au sein du Récif, établissement militaire qui forme les chasseurs de furtifs, on voit son intégration à la « meute » avec Aguerö, Saskia et Ner, chacun représente un sens Aguerö (le touché), Saskia (l'ouïe),Ner (la vue) et Lorca (le goût), il chasse dans le but de retrouver sa fille enlevée par les furtifs et tente de persuader sa femme que leur fille est toujours en vie.
Je ne peux en dévoiler plus sans risqué de trop en dire, malgré quelques longueurs, nous retrouvons ici la plume d'Alain Damasio toujours aussi puissante et formé, pour nous relater les faits de notre société modelé selon son style (la ZAD de Notre Dame Des Landes, nous y a apparaît très clairement , le développement de l'IA au profit de l'humain qui sera remplacé …)
C'est avant tout, une invitation à partager, a ne pas se laisser gangréné par nos téléphones,internet et les objets connectés qui nous coupent du monde et nous laisse pour seul interface qu'un écran.
Prenez le temps de vous promener et découvrir/redécouvrir le monde qui vous entoure.

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Avec les furtifs, Alain Damasio nous entraîne dans une France futuriste où le contrôle à prix le pas sur la liberté et où la technologie ne sert plus qu'à asservir et isoler son utilisateur. Un monde presque sans liberté sauf pour une espèce, les furtifs, vivants dans les zones non contrôlées par l'Homme et se nourrissant intellectuellement des sons émis par l'Homme. Mais toute liberté à un risque, et, pour les furtifs, il s'agit du RECIF qui forme ses chasseurs à éradiquer la menace furtive. Lorca, un de ces chasseurs est bien décidé à les comprendre et à retrouver sa fille disparue et emportée par un mystérieux furtif...

Après la lecture incroyable de la horde du contrevent, j'ai décidé d'enchaîner avec ce livre écrit bien plus tardivement par Damasio. Et je dois dire que l'engouement n'a pas été le même. Il s'agit quasiment de deux histoires qui ont parfois du mal à fusionner : d'un côté la description lente et précise de cette France futuriste assez réaliste et terriblement angoissante et de l'autre la quête désespérée de Lorca. le lien entre les deux : ces zones, ces ZAD, où l'Homme résiste au contrôle toujours grandissant des grands groupes qui dominent les villes et l'Etat. C'est parfois assez poussif, parfois bien arrangeant et au final un peu dommage. J'aurais aimé moins de descriptions de cette dystopie parfois redondantes mais également des sentiments des personnages qui sont répétés de nombreuses fois. Au final cela contribue à rendre le livre beaucoup trop long : plus de 900 pages et un manque de rythme par moments voir de mise bout à bout d'évènements sur la fin.
Gros point positif, Damasio nous montre à nouveau qu'il maitrise parfaitement la langue française et ses jeux de mots, ses déformations, ses imbrications de lettres sont un régal intellectuel !

Une lecture intéressante, qui porte à réflexion, bien écrite mais trop longue à mon goût.
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Une histoire qui utilise l'inattendu, la part fantastique nécessaire à faire rêver et remettre en question, pour nous parler de thèmes d'actualité ou du futur proche. Les furtifs, c'est une espèce que beaucoup croient mythique, parce qu'elle est invisible, ou plutôt d'une célérité qui la rend invisible à l'oeil humain, et dont les êtres se transforment au hasard du vivant et des matières qu'ils rencontrent.
Lorca fait partie d'un groupe militaire qui "chasse" le furtif, mais le furtif se céramifie dès qu'un humain arrive à le voir. Or, le but est d'en attraper un vivant, pour l'étudier... et concernant Lorca, pour essayer de trouver des informations sur sa fille disparue, qu'il pense partie avec les furtifs.
Ce postulat, dans un monde où tout est privatisé - villes, éducation... -, où les individus préfèrent converser avec leur IA personnalisée qu'avec les autres humains, où la nature est pratiquement devenue un ennemi, ce postulat sert donc à nous entraîner dans une réflexion sur où nous mène le capitalisme et la privatisation à outrance, la recherche de profit par l'asservissement des masses via la technologie et la commercialisation des données personnelles. On trouvera une réponse libertaire anarchiste en opposition à ce libéralisme capitaliste.
Damasio parle aussi ici du lien familial, de la parentalité.

Son plaisir de jouer avec le langage, de le tordre et d'en faire l'instrument de ses personnages, de son monde, est plus prégnant ici encore que dans La horde du contrevent et rend, au moins au début, la lecture assez jouissive.
Malgré les thèmes qui me parlent (écologie, nature, anarchie vs capitalisme, abêtissement des foules, perte du lien, éducation...), ce pavé m'a plusieurs fois semblé bien long. Si certaines passages mettent parfaitement en scène le monde futur créé, d'autres l'expliquent longuement dans des monologues / introspections pas toujours utiles ni subtiles, faisant retomber la tension de l'histoire et mon intérêt pour elle à plusieurs reprises.
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Quel récit palpitant. Je ne connaissais pas Alain Damasio et c'était une belle découverte.
Déroutant au début de par sa narration, Les Furtifs est un roman qui marque. Clairement engagé, il utilise un futur anticipé pour nous faire passer des messages au présent.
Grande est l'attente et le mystère autour de l'élément principal : la disparition de Tishka. le lecteur est tenu en haleine et le roman ne perd pas d'intérêt quand le mystère est levé.
Un roman dont l'imagination est impressionnante tout en restant réaliste. Des personnages engagés et attachants.
Je regretterai juste une conclusion qui tarde à arriver et le fait que le roman demande beaucoup de concentration pour suivre sa narration et quelques paragraphes consacrés au "langage" un peu complexes.
Lien : http://hellowsubmarine.com/i..
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Quelle bonne surprise ! Quelques lenteurs au début et à la fin, mais c'est un roman sublime. Un contexte prenant, des personnages bien construits et émouvants, une intrigue qui m'a beaucoup plu. J'ai apprécié les changements de narrateur qui apportent vraiment quelque-chose à l'histoire. Une lecture qu'il faut prendre le temps d'apprécier et qui fait réfléchir.
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Je découvre avec ce roman la SF contemporaine que je n'ai pas l'habitude de lire.
2041 : les villes sont privatisées par Orange and co, les habitants bagués, l'espace urbain quadrillé par les multinationales. Dans les marges de cet univers vivent des rebelles qui luttent pour une société alternative où le citoyen retrouverait sa liberté d'être vivant. Et au-delà, dans les ombres et les recoins, les "furtifs"...( on est proche alors de la littérature fantastique).
L'intrigue : Lorca a perdu sa petite fille de 4 ans, a-t-elle été enlevée par les Furtifs ? et comment communiquer avec eux ?
J'ai bien aimé la critique sociale et politique qui montre les dérives du libéralisme et de la technologie moderne ; plus encore j'ai apprécié le travail sur le langage. Chaque personnage utilise une langue particulière avec son vocabulaire, son rythme et même ses signes typographiques. Particulièrement inventif et drôle.

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Intéressant, intrigant, dense, diversifié, mélodique, dynamique, calme, inventif, WTF et même bordélique par moment… ce roman a tout pour être un chef d'oeuvre mais aussi tout pour se perdre, se mélanger, se contredire…

Le schéma narratif est dense. Je trouve que l'auteur s'en sort admirablement bien avec une histoire cohérente et prenante. Les personnages sont très bien développés et attachants grâce à l'utilisation de symboles dans le texte et leur langage propre à chacun.

Je lis pour m'immerger dans une histoire et faire des découvertes, très souvent le cas ici. Cependant le livre est trop militant à mon goût… Je suis globalement en accord avec l'approche mais j'ai souvent eu l'impression qu'on explique comment le monde doit fonctionner m'empêchant d'apprécier pleinement cette folle aventure.
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Pour faire le deuil d'une amie - Marilou -, Alain Damasio nous offre ici un conte dystopique plein d'espoir.
Dans une France ultralibérale dont les principales villes ont été revendues à de grandes multinationale, offrant ainsi aux plus riches des privilèges, un civil rejoint un groupe militaire, le Récif, spécialisé dans la traque des « furtifs », ces êtres invisibles, impalpables mais dont on sent la présence. Un seul regard les transforme en statue de céramique. Lorca Varèse est ce civil. Sa fille, Tishka, a disparu une nuit, son mariage n'a pas survécu. Il est intimement persuadé que sa fille a été enlevée par les furtifs. le Récif, sous la houlette d'Agüero, va se fondre dans la masse des insurgés pour faire éclater ce monde froid et tenter de révéler l'existence de ces êtres insaisissables.

Alain Damasio a pris le parti d'une écriture particulière. Chaque chapitre est narré par plusieurs des protagoniste et, afin de ne pas se perdre, il a « enluminé » de façon particulière chaque personnage, avec des signes diacritiques, des virgules, des puces ou des cils qui se promènent au gré des phrases, qui abondent si le locuteur est sujet à une forte émotion voire devient dyslexique. Assez perturbant au début (on se demande - pour une lecture sur liseuse - si l'écran n'est pas sale ?), on s'y habitue assez vite. Ce pavé nous entraîne pendant de longues heures dans cette aventure rocambolesque mais très addictive. Dommage que certaines fautes ou mauvaises habitudes de l'auteur aient résisté à la relecture (que dal pour que dalle, anagramme est féminin, etc.), que l'usage de termes précieux ou rares parfois plusieurs fois dans le texte ainsi que l'apparition de termes totalement inventés alourdissent encore un peu la lecture parfois pénible à cause de tous ces signes parasites. Mais le résultat est saisissant, on les suit jusqu'au bout, jusqu'à Porquerolles et après. Œuvre de fiction originale, elle vaut vraiment le détour.
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