Fabriquer une femme

Porté par un critique quasi unanime et presque dithyrambique, « fabriquer une femme » ne m'a convaincue. Ma déception est à la hauteur de l'attente et de la sympathie que j'ai pour l'autrice et habituellement pour son oeuvre.
Et pourtant, le livre avait tout pour me plaire : la fabrication d'une ou plutôt de plusieurs types de femmes, l'époque concernée, les aspirations des héroïnes ou encore leurs environnements géographiques.
Rien n'a vraiment fonctionné. J'ai trouvé la structure mécanique et pauvrette, les personnages enfermées dans leurs stéréotypes et le style souvent chaotique.
Résultat, j'ai plus survolé plus que lu la partie finale « Ensemble » pour consacrer ce temps à écouter l'autrice dans ses interventions radios où elle est toujours brillante, séduisante et diablement sympathique.

Aie !
Les filles (futures femmes à fabriquer hein !), provinciales (donc ploucs), mères à 15 ans (donc sans émotions et irresponsables), écervelées (forcément), ajoutez les années 80 et tous les stéréotypes associés (les bains-douches, le sida, coucher avec Prince !) et vous avez le cocktail oppressant du dernier Marie Darrieussecq.
A quoi sert ce livre ? A restituer une époque ?
Je ne l'ai pas reconnue. A cerner comment une femme se "fabrique" ? sans affect, sous la force d'un environnement généralement hostile et sans humour. Pas davantage.
Bref, l'écriture est une épreuve, c'est exagérément cru, ce n'est pas crédible, c'est mal écrit : les gens "roucoulent", les personnages "parlent ou supplient par télépathie", "la chatte est serrée comme une petite fille" !, et que penser de l'inénarrable "soirée mousse" avec les professeurs pendant un voyage scolaire ? La vulgarité relayant les lieux communs. bref, le résultat est effrayant.