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3,47

sur 256 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Fabriquer une femme » était ma première incursion dans la bibliographie de l'autrice française, Marie Darrieussecq, mais certainement pas ma dernière. J'ai beaucoup apprécié la plume élégante de cette écrivaine dont le style m'a directement happée dès les premières pages.

Marie Darrieussecq y conte l'histoire de deux amies, Rose et Solange, à partir de leurs quinze ans : l'une est ambitieuse et introvertie alors que la seconde est énervée contre le monde entier et n'attend que de vivre la « vraie vie ». C'est le début des premiers vrais émois amoureux, des premières déceptions aussi, un âge dont on ne croit que les amis, c'est pour la vie et où on quitte doucement l'adolescence vers l'âge adulte.

Ces deux amies habitent l'une en face de l'autre, au sein d'un petit village basque : une dans une famille « bourgeoise » et l'autre, seule avec sa mère qui tient l'unique petite boutique à souvenirs de la bourgade. On voyagera avec elles, d'abord vers Bordeaux, puis ensuite Paris et d'autres contrées…

Adroitement, le bouquin est divisé en trois parties : la première est narrée par Rose, la seconde par Solange et les dernières, par toutes les deux. Même si c'est une histoire continue, chacune aura sa propre façon d'apprécier les faits et les situations, selon sa propre sensibilité. A aucun moment, n'apparaissent des redites ou des répétions qui auraient pu alourdir la trame.

On replonge dans les années 80 que l'autrice retranscrit parfaitement au travers de faits réels, de mode, de musique, …

Roman sur l'amitié, on ne peut s'empêcher de replonger dans nos propres souvenirs (qu'ils aient lieu ou non durant les mêmes années). Toujours juste, Marie Darrieussecq offre un très beau livre sur comment se construire en tant que femme, aux rythmes calqués sur les deux héroïnes.

Une très belle découverte !
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Des deux côtés de la rue. D'un côté, une jeune Rose,famille aisée, solide , des ambitions contenues, un avenir, un amour, une vie de famille programmée. de l'autre, Solange, milieu plus modeste, mais gamine pétrie de rêves, d'une soif de reconnaissance infinie.
Elles sont copines, à fond, vraiment.
Puis vient l'âge de la métamorphose, des premières amours, pour Solange un accouchement horrible à 15 ans, et le rejet du petit, sans un regard. Il sera élevé par sa grand-mère et appelé Thierry, en souvenir de l'enfant perdu de celle-ci…
Rose, amoureuse sage, suppose que cette amour adolescente sera celui d'une vie.
Quand Rose se transforme en petite -bourgeoise, Solange veut devenir une starlette d'Hollywood. Elle y mettra toute ses forces et des paillettes pour un maigre aboutissement. Mais qui sera la plus heureuse ?
J'ai aimé l'humour grinçant de l'auteure qui m'avait perdue depuis plusieurs romans. Les phrases sont courtes mais ciselées. Les deux existences parallèles défilent, l'une pour Rose, l'autre pour Solange( beaucoup plus flamboyante) et puis une dernière partie: ensemble.
Un roman d'amitié et une satire de la vie médiatique qui peut se terminer en tremblement de terre à Los Angeles.
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J'avais essayé de lire Pas dormir, mais je l'avais abandonné. Il ne m'a pas plu.
Ennui total.

Par contre, celui-ci, j'ai beaucoup aimé.
Comme quoi il ne faut pas juger un livre d'un auteur ; les suivants seront sans doute meilleurs.

Une amitié sincère, deux meilleures amies, Rose et Solange, dans un petit village basque. La première partie concerne Rose, dont les parents sont plus fortunés que ceux de Solange. Belle maison, piscine. Rose est plutôt équilibrée, elle sort avec son petit ami Christian, pas très intelligent, ni très malin, mais ils sont bien ensemble. Rose s'interroge sur les rapports sexuels. C'est l'âge...Elle souhaite être psychologue, fait des études correctes. Bref, une vie tranquille, déjà souhaitée, déjà toute tracée. D'ailleurs, elle ne dérogera pas à cette règle ; elle réussira sa vie. Médiocre, certes, mais voulue, assumée.
Elle parle à un moment de l'amour qu'elle sent dans son corps, au niveau du plexus ; c'est drôle, c'est toujours là, à cet endroit que moi aussi je ressens l'amour pour mes proches...

La seconde partie concerne Solange. C'est cette partie qui m'a le moins plu.
Solange est enceinte à 15 ans. Elle se désintéresse complètement et totalement du truc dans son ventre comme elle dit. Aucun instinct maternel, mais jusqu'au bout du bout.
Son accouchement est un cauchemar, des scènes très dures. Des violences obstétricales épouvantables. (Bienvenue au club les mères...).
Elle est superficielle Solange. Limite médiocre elle aussi. Elle veut faire du cinéma.
L'enfant né, Thierry, est dans la seconde rejeté, mis de côté, même pas un regard, rien de rien. C'est la mère de Solange qui s'en occupe.
Évidemment, l'enfant grandira tout tordu, se balançant d'avant en arrière, avec une grosse tête déformée par les forceps. Limite autiste. Merci la sage-femme. Et le coeur sec de Solange.
Du coup, elle part à Bordeaux, puis à Londres et enfin à Los Angeles.
Drogue, sexe, rock en roll et petits rôles minables.

Troisième partie : Ensemble.
Ils se retrouvent tous quelques années plus tard, Rose et Christian ont eu deux enfants, ils sont invités par Solange qui a réussi à percer au cinéma. Elle invite ses proches à L.A. pour une remise de prix. Malheureusement, le film passe et, médiocre encore une fois, Solange ne figure pas dans le film.

Très intéressant.
Solange m'a profondément agacée, petite chose de rien du tout, même pas capable de regarder son fils, ni de l'aimer même un peu...
Égoïste et égocentrique.

Ce livre m'a tout de même plu ; les années 1980 m'ont rejoint très vite.
Souvenirs, souvenirs. Les chansons : Les démons de minuit, Barbara.
Sans oublier le Sida.

Mais tout de même, un livre de médiocres et de médiocrité.
J'ai eu envie de les prendre un par un et de les secouer par le col.
Et oui, secouer la pulpe du fond....
Livre réussi.
Marie Darrieussecq est une grande écrivaine.
Sans l'ombre d'un doute.

Ps : À de nombreuses reprises, ce livre m'a fait penser au Prix Goncourt 2018 Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu.
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À première vue, les histoires amoureuses et génitales de deux copines, Rose et Solange. Mais plutôt les visions complémentaires de la fabrication de Solange en deux chapitres : « D'après Rose », « Selon Solange ». Une construction au forceps, dans les chantiers les plus rudes. Rose, programmée par sa mère, va fonder une famille et travailler dans le soin. La mère de Solange est seule, dépressive, abandonnique. Solange se bat contre la détresse matérielle, morale et affective, elle croit se sauver de son village à Bordeaux, de Bordeaux à Paris, de Paris à Londres, de Londres à Los Angeles. le théâtre lui permet de se construire une figure, mais le monde agressif du cinéma pervertit son image. Dans le court chapitre de conclusion, « Ensemble », elle croit inviter Rose à son triomphe.

Le style de Darrieussecq est vivant, rapide, d'allure spontanée. Quelques recherches d'effet, du genre « On devrait se marier, dit Rose » et dix pages plus loin « D'accord, marions-nous », ou encore « La mère à Rose lui dit de sortir Thierry dehors ». Mais aussi de séduisants raccourcis : « Jouer, c'est ne plus être là, disparaître. Ouf ». « Elle est intéressante, elle le sait, elle le sent. Mais c'est quand, que la vie commence ? ». L'écriture est puissante dans les impasses de Solange, le besoin d'exister envers et contre tout, le déni, l'angoisse du SIDA. Et les scènes terrifiantes de l'accouchement, des pages que devraient lire les personnels des maternités.
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Comme on parle du Marvel Cinematic Universe (MCU), il faudra maintenant parler ue DLU : Darrieussecq Literary Universe, soit un univers étendu où plusieurs oeuvres, a priori disparates et sans aucun lien, finissent par se recouper et former un grand tout. Car Fabriquer une femme, dernier roman en date de Marie Darrieussecq, et belle révélation de cette rentrée littéraire d'hiver 2024, remet en scène les deux jeunes femmes que l'on avait appris à connaître dans Clèves (2011), et se permet de raconter à nouveau une histoire qui avait été développée dans un précédent roman, sans que l'on ne dévoile laquelle ici pour ne pas divulgâcher.

Ce dernier roman s'ouvre donc alors que Solange et Rose, deux amies de longue date, s'éloignent peu à peu l'une de l'autre, bien qu'elles habitent l'une en face de l'autre, dans la ville basque de Clèves (« On se ressemblait peut-être quand on était petites, mais la vérité, c'est qu'on n'est pas du tout les mêmes. »). La cause ? La grossesse précoce de Solange, lycéenne, qui met au monde dans la douleur un enfant qu'elle abandonnera à sa mère et ne verra pas grandir. D'un côté, Rose, la sage Rose, fille d'une bonne famille, en couple avec Christian. Elle croit avoir trouvé l'amour, mais est-ce le bon ? « Si Platon a raison et que notre moitié se balade quelque part, était-ce justement dans ce petit village qu'elle devait la trouver ? » de l'autre cette Solange, un peu plus délurée, qui rêve d'ailleurs, et étouffe dans sa petite ville. Son truc à elle, c'est le cinéma. Elle fera carrière, c'est sûr, même si la route doit être longue.

Marie Darrieussecq, avec toute l'intelligence dont elle est coutumière, parvient à dresser deux trajectoires différentes qui illustrent ce que c'est qu'être une femme. Et qu'un constant important s'impose à Rose et Solange, toutes les deux hétérosexuelles : « Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer. Sans cela, ce n'est pas possible, on ne peut pas les supporter. » (citation de Duras citée en exergue du roman Il faut beaucoup aimer les hommes (2013)). Il y a ce Christian un peu mou mais pas méchant, et puis il est amoureux de Rose ; mais aussi ce charmeur de Marcos, barman, qui drague les deux filles même s'il est leur aîné de dix ans ; ou encore ce Kouhouesso toxique. Tous sont tournés en ridicule (Marcos crie « C'est pour toi ! » lorsqu'il jouit) face à deux femmes non pas puissantes mais décidées.

La réussite de Fabriquer une femme tient également dans ses petites touches pour refaire vivre une époque : le tournant entre la fin des années 80 et le début des années 90. Il y a ce concert de Barbara, cet ami qui se tue à mobylette, la chute du mur de Berlin, la peur du SIDA qui rode, les meubles achetés chez Habitat… Découpé en trois parties : « D'après Rose », « D'après Solange » et enfin « Ensemble », le livre adopte le rythme de ses deux héroïnes : posé et réfléchi pour Rose, à toute allure et énervé (et donc un peu plus compliqué à lire) pour Solange. On se demande au départ ce que cherche Darrieussecq, avant d'être peu à peu emporté par ce compte-rendu de deux vies.
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Marie Darrieussecq raconte l'adolescence de 2 amies, Rose et Solange, dans les années 80 en donnant la parole à chacune d'elles dans de courts paragraphes comme autant de scènes de vie. Leur grande préoccupation bien sûr : faire l'amour. Rose est en couple avec Christian mais le passage à l'acte n'est pas évident, Solange a déjà franchi le pas et se retrouve enceinte sans savoir vraiment qui est le père. Les pages de son accouchement sont très fortes, inoubliables.
La première partie " D'après Rose" avance lentement, la seconde "Selon Solange" adopte un rythme plus heurté pour suivre le parcours difficile de la jeune femme.
Ce roman me laisse perplexe : certains passages me semblent vrais et émouvants, d'autres plaqués pour rendre compte d'une époque.
Les 2 filles sont totalement différentes : 2 aspects de la personnalité de l'autrice ?
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Elles sont bien différentes, Rose et Solange, toutes meilleures amies qu'elles soient. Inséparables depuis l'enfance, leurs chemins bifurquent lorsque Solange tombe enceinte à quinze ans.

L'une est presque bourgeoise. Amoureuse de Christian depuis l'école primaire. Ou persuadée de l'être. Bonne élève, destinée à faire des études de psycho. Inquiète, envieuse, jalouse de Solange. “Et elle se demande quand ça commence, l'avenir.” L'autre est enceinte. “Dans la panique, dans la nausée” à l'idée de devenir “une putain de maman.” Passionnée par le théâtre, le jeu, la scène et l'envie d'ailleurs, loin de sa ville et de son enfant. “Elle est portée par quelque chose de plus grand qu'elle, Paris, ou l'avenir.” Les deux ont les mêmes mots adolescents, l'intonation indignée, les pensées désordonnées. “Ce truc qui n'était peut-être que la jeunesse de cette fin des années 80 - la beauté de l'égarement.”

Dans une fascinante construction en miroir, Marie Darrieussecq raconte deux fois la même histoire, d'abord du point de vue de Rose, puis de celui de Solange. Et pourtant tout est très différent, très singulier. Les deux amies construisent chacune à leur façon et à leur propre rythme leur destin. Elles se bricolent une identité pour traverser la vie, avec ou sans les hommes, mais toujours flanquées d'une amitié bancale et tenace.
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je ne connaissais ni Rose ni Solange,héroïne parait-il récurrentes de Marie Darieussecq. La construction est assez banale : d'après Rose, selon Solange, ensemble; le thème déjà historique des années 70-80 déjà vu ailleurs.
J'ai aimé le style, cette narration par touches juxtaposées sans souci de lien entre les moments, cette écriture proche des sensations et des interrogations sans pathos ni jugement.
L'auteure sait se renouveler (je n'ai pas tout lu d'elle, loin de là) mais jamais je n'ai été déçue.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Rose et Solange sont amies, meilleures amies même, dans la campagne basque des années 90. Mais leurs expériences de vie divergent rapidement, quand Solange accouche à 16 ans d'un bébé de père inconnu, tandis que Rose poursuit la voie classique d'une jeune-fille de bonne famille : petit ami fixe, études à Bordeaux…Elles s'éloignent, se retrouvent parfois brièvement, dans leurs parcours qui les amènera à Paris, Londres ou Los Angeles entre leur adolescence et la trentaine. Au final, sont-elles vraiment amies ou ce lien n'est-il qu'une fiction qui masque leur solitude indépassable ?

Marie Darrieussecq compose avec ce roman en deux grandes parties (l'histoire vue par Rose, puis par Solange) une fresque d'apprentissage au féminin. Dans une belle langue énergique et incisive, le roman interroge, à travers les personnages, les expériences belles ou tragiques de la vie d'une femme : découverte de la sexualité, du couple, dépression post-partum mais aussi la question universelle, : que doit-on faire de sa vie ? Là où le roman est le plus intéressant, c'est quand il met au jour les rivalités et les mesquineries dont est aussi faite l'amitié, et la question radicale de l'incommunicabilité. Ne sommes-nous pas toutes une Rose qui voudrait être une Solange, ou l'inverse ?
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Année 80, Rose et Solange sont inséparables depuis l'enfance, elles ont 15 ans, deux caractères, deux personnalités bien différentes. L'une est enceinte et souhaite devenir comédienne, la seconde veut être psychologue et cherche à croire en son histoire d'amour avec Christian, celui qu'elle a décrété être l'homme de sa vie. Un roman construit en deux versions, celle de Rose puis celle de Solange, intense, intime et malicieux qui raconte le passage de l'adolescence à l'âge adulte.
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