Disons-le d'emblée: je n'ai pas été emballée par la lecture de ce livre, que j'avais pourtant ouvert avec impatience après avoir entendu les critiques élogieuses des chroniqueurs de l'émission "le masque et la plume".
D'abord, je n'apprécie pas particulièrement le style de l'écriture: des phrases envoyées comme des tirs de mitraillettes, qui fusent et saccadent le rythme du récit, qui avance par "à-coups" en étant dépourvu de la "poésie de la liaison", cette matière, discrète voire invisible, qui tient les briques ensemble pour en faire un tout harmonieux.
J'ai eu la sensation de rouler dans une voiture manuelle pilotée par un apprenti sous licence qui maîtrisait mal le passage des rapports et provoquait ce "cahotement" mécanique hyper désagréable.
Ensuite, je ne me suis pas attachée aux deux "héroïnes" du roman, dont j'ai trouvé la psychologie d'une banalité confondante; non seulement j'ai souvenir que j'étais, à leur âge, bien moins nunuche mais, de surcroît, j'observe mes propres enfants et je constate que, pourtant préados, ils sont visiblement plus matures et animés de réflexions plus profondes que ces deux greluches.
Enfin, je n'ai pas la sensation, au terme de ma lecture, d'avoir abordé, même un petit peu, le thème du roman, "
fabriquer une femme"! Si "
fabriquer une femme", c'est uniquement décrire leurs histoires de fesse (voire de viols!), leurs règles douloureuses, le fait pour l'une d'avoir "pondu un gosse" (puisqu'il ne s'agit que de cela dans le livre) et, pour l'autre, d'avoir tergiversé 105 ans pour savoir "si Christian était digne d'être le bon" (pas forcément au détriment de tous les autres d'ailleurs...hum...), alors je m'inscris totalement en faux dans ce qui "fabrique une femme"!
Je trouve ça d'ailleurs un peu désolant de réduire le processus de "fabrication" d'une femme à ces considérations simplistes et caricaturales.
J'étais tentée de mettre 2 étoiles, mais je concède, tout de même, avoir passé un moment assez hilarant à la lecture de l'accouchement de Solange; les mamans devraient apprécier!
Quoiqu'il en soit, je n'ai (a)perçu ni l'intelligence du propos, ni la réjouissance de la forme que me promettaient les masqués. Pas sûre que je retenterai l'autrice. Déçue...