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3,47

sur 258 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Disons-le d'emblée: je n'ai pas été emballée par la lecture de ce livre, que j'avais pourtant ouvert avec impatience après avoir entendu les critiques élogieuses des chroniqueurs de l'émission "le masque et la plume".

D'abord, je n'apprécie pas particulièrement le style de l'écriture: des phrases envoyées comme des tirs de mitraillettes, qui fusent et saccadent le rythme du récit, qui avance par "à-coups" en étant dépourvu de la "poésie de la liaison", cette matière, discrète voire invisible, qui tient les briques ensemble pour en faire un tout harmonieux.
J'ai eu la sensation de rouler dans une voiture manuelle pilotée par un apprenti sous licence qui maîtrisait mal le passage des rapports et provoquait ce "cahotement" mécanique hyper désagréable.

Ensuite, je ne me suis pas attachée aux deux "héroïnes" du roman, dont j'ai trouvé la psychologie d'une banalité confondante; non seulement j'ai souvenir que j'étais, à leur âge, bien moins nunuche mais, de surcroît, j'observe mes propres enfants et je constate que, pourtant préados, ils sont visiblement plus matures et animés de réflexions plus profondes que ces deux greluches.

Enfin, je n'ai pas la sensation, au terme de ma lecture, d'avoir abordé, même un petit peu, le thème du roman, "fabriquer une femme"! Si "fabriquer une femme", c'est uniquement décrire leurs histoires de fesse (voire de viols!), leurs règles douloureuses, le fait pour l'une d'avoir "pondu un gosse" (puisqu'il ne s'agit que de cela dans le livre) et, pour l'autre, d'avoir tergiversé 105 ans pour savoir "si Christian était digne d'être le bon" (pas forcément au détriment de tous les autres d'ailleurs...hum...), alors je m'inscris totalement en faux dans ce qui "fabrique une femme"!

Je trouve ça d'ailleurs un peu désolant de réduire le processus de "fabrication" d'une femme à ces considérations simplistes et caricaturales.

J'étais tentée de mettre 2 étoiles, mais je concède, tout de même, avoir passé un moment assez hilarant à la lecture de l'accouchement de Solange; les mamans devraient apprécier!

Quoiqu'il en soit, je n'ai (a)perçu ni l'intelligence du propos, ni la réjouissance de la forme que me promettaient les masqués. Pas sûre que je retenterai l'autrice. Déçue...

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Dans ce roman, Marie Darrieussecq retrouve le personnage de Solange, héroïne de Clèves.  Solange a quinze ans , elle est enceinte et semble totalement engourdie par cette grossesse que la mère de sa meilleure amie, Rose découvre accidentellement. Il est trop tard pour avorter.
Solange connaît un accouchement  apocalyptique et donne naissance à un fils dont elle ne se préoccupe guère.
Ce qui la fait revenir à la vie, c'est le théâtre, découvert au lycée. Dès lors la jeune femme enchaîner les relations sans lendemain, connaît d'abord Bordeaux, puis Paris et ses fêtes des années 80, tout en essayant de mener à bien sa carrière d'actrice.
En parallèle, Rose, issue d'un milieu plus favorisé, semble suivre une voir toute tracée: études de psychologie,mariage avec son amour de jeunesse, enfants dans la foulée. de loin en loin, les amies se retrouvent et  l'autrice s'amuse à raconter, mais par petites touches, des événements selon le point de vue de chacune.  Et souvent le fossé est énorme...
Rien ne semble les relier, mais pourtant ces deux jeunes femmes si différentes maintiennent leur lien d'amitié jusqu'au moment qui doit être un sommet pour Solange : la première d'un film américain dans lequel elle a tourné...
Les années 80 , l'arrivée du Sida, les fêtes, tout ceci est particulièrement bien rendu dans ce roman qui fait la part belle aux femmes. Souvent, les personnages nous demeurent opaques, mais c'est tant mieux, car qui peut dire qu'on agit toujours de manière sensée ? Un roman dont la structure est particulièrement bien maîtrisée.
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Après les années d'enfance racontées dans ”Clèves”, les débuts de l'âge adulte. Rose et Solange sont toujours amies. Rose fait des études de psychologie, Solange termine le lycée enceinte et se lance dans le théâtre. Un roman générationnel qui fait revivre Georges Clooney, Noir Désir, la chute du Mur de Berlin et les débuts du Sida, mais que la construction en deux points de vue et deux voix successives fait perdre en force et en émotion une histoire banale, désenchantée et un brin désespérante.
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De Marie Darrieusecq je n'ai lu que « Être ici est une splendeur » qui n'est pas un roman.
La lecture de « Fabriquer une femme », oeuvre de fiction, est donc une première pour moi.
Les personnages sont saisis au mitan des années 1980 au moment de leur adolescence, période des choix qui déterminent l'avenir.
Rose et Solange sont amies. Rose est la sérieuse qui se projette dans un métier de psychologue, un mariage avec Christian son amoureux d'enfance et des enfants.
Solange est son opposé. Enceinte à quinze ans, elle accouche d'un garçon qu'elle abandonne à sa mère pour errer de Bordeaux à Las Vegas en passant par Paris et Londres à la recherche du rôle de sa vie.
À la fois roman d'apprentissage et portrait d'une génération, « Fabriquer une femme », composé de courts paragraphes qui constituent la structure elliptique du récit, souligne les difficultés de se construire dans une société où les injonctions dictent l'avenir.
Si la construction est rythmée, les protagonistes avec lesquelles l'autrice a instauré une forme de distance froide manquent de chair selon moi.
Lien : https://papivore.net/littera..
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Un roman qui me semblait prometteur sur l'amitié de 2 filles, puis de 2 femmes, leur parcours, les années 80...et je me retrouve avec un roman où je n'éprouve aucune sympathie pour les héroïnes et surtout aucun intérêt pour leur récit de vie.
Solange tombe enceinte à 15 ans, vit sa grossesse très difficilement, et c'est ce qui est intéressant dans le récit.
On voit comment, et sans doute encore plus à l'époque,, une adolescente se retrouve confrontée à une situation qui l'isole, que ce soit des jeunes de son âge comme de sa famille. On voit aussi l'horreur de l'accouchement, car son corps n'est pas préparé à cette douloureuse expérience, et l'enfant gardera des séquelles et un handicap assez lourd.
Mais ensuite on a essentiellement les relations amoureuses des 2 héroïnes, Rose et Christian, et Solange et ses nombreux partenaires.
Et on évolue avec Solange dans un milieu de la nuit, de la fête, du show business, de la drogue, de l'alcool, du sida...
Alors, qu'à l'inverse, Rose et Christian auront une vie de couple assez linéaire .
C'est noir, désespéré, ça finit sur un tremblement de terre à Los Angeles, symbole de leur vie avec les moments heureux, les cataclysmes, les trahisons...
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Un peu déçue par cette lecture. le titre de ce roman est fabuleux, et a certainement créé des attentes qui n'ont pas été (selon moi) remplies. L'évocation de ces deux trajectoires, celle de Rose et celle de Solange, m'a cependant touché, les errances sentimentales de l'une, qui se demande si son Christian est "le bon", et la violence dans laquelle s'anesthésie l'autre, résonnent toutes deux avec justesse. Mais je crois que j'aurais voulu sentir cette amitié qui les fait se croiser et se revoir au fil des années alors qu'elles prennent des chemins pourtant si différents. Et rien, ou alors juste un lien qui perdure par habitude, pour se dire qu'on est toujours un peu la même qu'à 15 ans, ou à l'inverse pour se prouver qu'on n'a plus rien à voir avec celle qu'on a été. Comme si l'autre ne servait finalement que de contrepoint. Un peu trop désenchanté pour moi.
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J'avais très envie d'adorer ce livre parce que le sujet m'intéressait beaucoup et je ne connais que trop peu l'univers de Marie Darrieussecq. Mais j'ai trouvé que c'était trop déséquilibré entre la partie "selon Rose" et celle "selon Solange", ça m'a un peu frustrée. Les ellipses sont trop nombreuses dans la seconde partie, j'aurais aimé en savoir plus sur Solange !
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Raconter une vie en 120 pages est très compliquée. En raconter deux semble très ambitieux. Alors oui il y a une jolie légèreté de style, des moments de poésie et de mélancolie très réussis mais l'ensemble est éthéré. On passe d'un instantané à l'autre quand parfois on aurait aimé creuser d'avantage. 


J'ai préféré la partie Solange à la partie Rose. La terreur, la douleur puis la distance avec ce fils non désiré, les expérimentations bordelaises, la découverte des nuits parisiennes. J'ai été saisi aussi par la description de la vocation de comédienne. Cette pulsion d'incarner et de se révéler sur la scène. Il se passe des choses.

La vie bien rangée, un peu stressée, de Rose est finalement assez barbante. On attend sa prochaine incartade sexuelle et c'est à peu près tout. On ne comprend pas très bien ce qui les relie, elles étaient voisines d'enfance, ont maintenu un lien parfois distendu, se jalousent un peu, mais est-ce que cela valait le coup d'en faire un livre bicéphale ?

Le livre m'a rappelé L'amour de François Bégaudeau paru l'an passé et également important succès critique. Bien écrit mais creux, utilisant l'intérêt auto-satisfait de la petite société littéraire parisienne pour la vie bien rangé des prolétaires de province, avec leurs problèmes d'argents, de logements, de relations amoureuses foireuses. le destin de Solange devrait être celui qui justement vient briser la norme, mais on y croit pas une seconde à son succès américain. le véritable destin c'est celui de Brice, l'ami guadeloupéen, reine de la nuit et acteur doué (un temps séropositif mais après ça à l'air d'aller) qui finit moniteur de planche à voile.
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Fabriquer une femme. Il faudrait ajouter « dans les années 70 et 80 » car il s'agit bien d'un livre sur ces années avec le regard critique que l'on peut avoir aujourd'hui sur cette période et ces années de libération sexuelle … pour les hommes et où la notion de consentement n'existe pas.
Car les deux héroïnes, Rose et Solange, sont soumises au désir des hommes. Pour elles le pire pour une femme de leur génération, c'est d'être perçue comme coincée ou frigide. Tout pour échapper à cette étiquette. C'est ainsi que Solange est enceinte à quinze ans sans être capable d'en parler et subit une grossesse non désirée. Et que Rose épouse un homme dont elle ne sait pas si elle l'aime vraiment et couche avec un autre dont elle n'a pas vraiment envie.
Un roman donc sur les années de jeunesse de celles et ceux qui sont nés à la fin des années 60 ou au début des années 70. Avec tout un arrière plan, musique, modes, objets, langage très « de l'époque » et très travaillé. Un coté album rétro pour ceux qui sont nés dans ces années.
Le roman est en deux parties : 1/ Rose et 2/ Solange. Je trouve la première partie bien plus intéressante et riche que la.deuxième qui, pour moi, commence bien mais tombe dans la facilité (trop de boites de nuit à la mode, trop de sexe, d'alcool, de drogues, une façon de décrire les années 80 à la limite de la caricature). La troisième partie est courte : les deux femmes se retrouvent et l'on peut comparer leur évolution.
Les deux personnages principaux manquent un peu de consistance. La peinture de cette génération de femmes passe avant la psychologie des personnages. Rose et Solange restent des prototypes des femmes nées dans ces années là. Sans plus. Rien qui les rende uniques. Les personnages masculins, Christian en particulier, qui n'est pas une caricature d'homme des années 80, sont au second plan mais finalement ils existent davantage que les filles.
Finalement, le roman est agréable à lire et facile. D'excellents moments, de l'humour et un style travaillé et classique, par exemple la description du mariage de Rose, je l'ai trouvée savoureuse. On pense à Flaubert, à Zola et l'on voit que Marie Darrieussecq est passée par l'ENS. Pour moi, c'est un bon roman contemporain et une réflexion intéressante sur les femmes mais je ne partage pas les dithyrambes de certaines critiques de la presse.
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Une lecture facile de 2 adolescentes dans les années 80, toute la vie devant elles, une histoire d'amitié, d'amour, chacune à leur façon elles vont avancer vers leur vie de femme, l'une la tête dans les étoiles loin de ses racines et l'autre au contraire dans une vie un peu "pépère" chacune à leur tour jalousant la copine, qui soit dit en passant n'a rien d'enviable. le titre n'est pas très évocateur, déjà parce qu'elles sont 2 et puis c'est plutôt la vie qui les fabrique que tout autre chose. Ce qui m'a beaucoup plu, se sont les anecdotes de cette époque, qui est aussi la mienne, et malheureusement ces années SIDA.
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