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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une bonne façon de nous cultiver, de nous éclairer, de nous informer ... pour réfléchir à ce que devient notre monde d'aujourd'hui !
Une leçon d'histoire qui commence à Berlin en 1988, pour s'achever de nos jours dans une Europe désorganisée, déboussolée .... pour constater les enjeux actuels et les risques auxquels nous sommes confrontés, nous, les citoyens du monde !
Leif Davidsen, fort de son passé de grand reporter dans les pays de l'ex bloc de l'est, utilisant ses capacités d'analyse et de réflexion, réussit à nous passionner pour des enjeux qui bien sûr nous dépassent mais qui nous concernent tous.
Le régime actuel de ce qui reste de la Russie nous est décrypté et nous permet d'oser faire des comparaisons avec ce qu'est l'histoire de l'URSS d'hier et de la Russie d'aujourd'hui.... Comme si les malédictions, les travers ne pouvaient que se répéter !
Que pouvons nous faire ?
Ouvrir les yeux est déjà un bon début et cette lecture nous permet d'alimenter notre réflexion et nos futurs choix ... avant de fuir la locomotive prête à tout écraser et tirer la sonnette d'alarme !
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Dans les années 80, juste avant la chute du mur, John Arnborg, agent de renseignement danois est exfiltré d'Allemagne de l'Est où il était emprisonné depuis quatre ans. Sa femme et sa fille, Laila, le retrouvent avec soulagement. Pas pour longtemps. John va repartir en Russie cette fois, trahissant son pays. Accessoirement, il a caché l'existence d'une seconde famille là-bas, une femme, Alla et un fils, Tor.

L'histoire se poursuit quelques décennies plus tard. Laila a dû grandir avec l'abandon et la trahison de son père. La trentaine bien avancée, elle vivote dans un camping dont elle est propriétaire sur la côte danoise. Elle est en difficulté depuis que son compagnon l'a quittée, lassé par son mauvais caractère, ses sautes d'humeur et son peu de sociabilité. Laila a auparavant participé à deux missions en Irak comme traductrice ; elle parle couramment arabe. Elle en est revenue profondément marquée par ce qu'elle a vu.

En Russie, son père est maintenant un vieil homme, malade de surcroît. Il vit à Ples, un charmant village typique au bord de la Volga, cher au peintre Isaac Levitan. Il voudrait reprendre contact avec Laila et réunir ses deux enfants. Mais il se sait toujours sous surveillance et il doit ruser pour y parvenir. Il souhaiterait revenir également au Danemark. Il est préoccupé par le sort de son fils, Tor, combattant de choc, gravement blessé lors d'une mission.

Sur cette trame, l'auteur mêle brillament une histoire de famille à une situation géopolitique compliquée, celle de la Russie de Poutine. L'équilibre est parfait entre les deux et c'est un roman qui se dévore avec un intérêt grandissant.

John va réussir à faire venir Laila en Russie, via deux vieux espions qui reprennent du service. Laila poursuit un but en y allant, loin des aspirations de son père. Elle découvre un pays aux antipodes du sien et surtout un demi-frère dont elle n'a que faire. de son côté, Tor ignorait l'existence de sa soeur danoise, les retrouvailles sont donc pénibles. Tor se présente comme journaliste, alors qu'il travaille dans une ferme à trolls.

Peu à peu, ils vont faire connaissance, sous l'oeil de John, qui n'ose guère s'en mêler. Laila ne le ménage pas et explose souvent de colère en repensant au passé. Par ailleurs, on ne change pas un agent double et il fréquente les hautes sphères russes, préoccupées par la politique de Poutine, persuadées qu'après l'Ukraine il s'attaquera aux pays baltes, plongeant à nouveau le pays dans le chaos.

Je n'en dirai pas plus ; tout ce qui concerne la politique est solidement documenté et fait froid dans le dos. Les personnages sont particulièrement fouillés, on passe de l'un à l'autre en approfondissant leurs sentiments, leurs réactions et en ayant peur pour eux. Tor et Laila ont en commun de ne pas avoir froid aux yeux et de ne pas s'en laisser conter.

Une histoire forte et bien construite, à ne pas manquer.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Laila a été abandonnée par son père, espion danois traitre à son pays qui a refait sa vie en Russie. Lorsqu'elle reçoit la visite de deux ex-agents du renseignement, elle voit là, l'occasion de revoir son père et de connaître son demi-frère.

Sous fond d'espionnage et d'une forte connaissance des rouages de la politique et de la vie en Russie Leif Davidsen brosse le portrait d'un père, de sa fille et de son demi-frère. Des personnages aux carapaces dures et aux caractères forts pour une famille fragilisée par les silences et les non-dits.
Drame humain, trahisons politiques, luttes de pouvoir, ambiance hivernale palpable, le récit embarque sans peine et offre au lecteur l'occasion d'une plongée dans la société russe d'aujourd'hui.


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"La fille du traître"," Djaevellen i Hullet" en version originale parue en 2016, a été publié par les éditions Gaïa début 2019. le style est fluide, plus travaillé que lors de ses premiers écrits dont l'écriture portait plus son empreinte de journaliste. le ton est désabusé: "Quand elle regardait dans leurs yeux marron pleins de vie un matin comme celui-ci, elle pouvait se mettre à pleurer en pensant à ce qu'ils pourraient devenir si personne ne les prenait par la main." (Page 60).

A part le prologue, le rythme très lent se déroule au fil d'un récit fourmillant de détails, où l'on reconnaît la patte de journaliste de l'auteur: "C'était une neige gelée et dure qui mordait les joues. Il enfonça son bonnet de ski blanc sur son front et s'agenouilla, prêt à faire feu, derrière un des cygnes en pierre noirs qui bordaient les étangs devant le palais. Il avait la vue dégagée sur la route qui menait à l'entré principale de la résidence." (Page 31)...."Dietmar tenait sa tasse en l'aire, face à lui, comme si elle avait une valeur particulière, alors que Laila l'avait achetée avec cinq autres au supermarché du coin. Il but une autre gorgée et reposa sa tasse à moitié vide devant lui sur la table, avec un léger bruit clair. Par la fenêtre ouverte, on pouvait entendre les mouettes et le grondement saccadé d'une yole à moteur." (Page 74).

Ainsi, l'intrigue se met en place très lentement par une succession de tableaux, un peu comme lorsqu'on rassemble les pièces d'un puzzle par couleurs ou par motifs, au rythme de longs chapitres dans lesquels il ne se passe pas grand chose. Cela dit, la façon dont  Leif Davidsen raconte cette histoire d'espionnage est captivante.

2014. le président ukrainien s'apprête à quitter le pays, sans un regard pour son peuple déchiré par un conflit qui le dépasse.
Laila, jeune danoise propriétaire d'un modeste camping dans une station balnéaire du nord de l'île de Fionie, traumatisée par l'abandon de son père vingt ans plus tôt, reçoit la visite de Torsten et de Dietmar, deux hommes qui ont bien connu son père du temps où ils travaillaient pour les services secrets danois et allemand. Que lui veulent-ils?
Confrontés aux bouleversements qui redessinent la carte de l'Europe, les deux ex-agents reprennent du service pour une mission bien particulière: retrouver le père de Laila, ancien agent danois qui a trahi son pays en passant à l'est. La jeune femme, d'abord réticente, finit par accepter. Commence alors une formation qui la conduira en territoire ennemi, à Ples, petite ville russe où son père a pris sa retraite. Laila devra agir seule.
Connaît-elle le véritable objectif de sa mission? Les deux anciens espions lui ont-ils tout dit ou la manipulent-ils dans un but non avouable?  Laila, avide de vengeance, n'en a cure et saisi l'occasion de faire enfin payer à son père les années de rancoeur qu'elle a vécues après sa trahison.
Pendant ce temps, à Ples, le commandant Cherskov demande à John de reprendre du service afin d'identifier les fomenteurs d'un coup d'état en vue de renverser l'actuel président dont la politique compromet leurs activités commerciales. Trahira-t-il son pays et sa famille une seconde fois?

Contexte:
Leif Davidsen est un fin connaisseur de la Russie pendant et après la Guerre Froide. Mettant à profit son immense expérience du monde et de la civilisation slaves,  ses nombreuses allusions à l'histoire contemporaine et au contexte politique de l'URSS puis de la Russie moderne, donnent tout son souffle à La Fille du Traître:"Avec les sanctions économiques contre la Russie et le boycott suicidaire du pays à l'encontre des produits alimentaires occidentaux, peu de touristes avaient envie de se rendre à Moscou en ce début décembre. Et les hommes d'affaires n'avaient plus vraiment de raisons d'y aller non plus."(Page 156).
Un  pays en déroute: "Elle avait du mal à se figurer qu'elle se trouvait dans un pays en proie à une profonde crise économique et dirigé par un président autoritaire qui, par sa politique, avait entraîné son peuple dans une confrontation grave et très risquée avec le monde auquel elle appartenait...Ici, au Bolchoï, on aurait dit que personne n'avait conscience de la catastrophe qui les guettait." (Page 340).
La Russie moderne, finalement guère différente de l'URSS communiste: "Les discussions étaient certes vives, mais teintées de cette prudence qui lui rappelait l'époque soviétique. Il y avait de nouveau des codes à connaître. Certaines formulations étaient nécessaires, d'autres désapprouvées, voire interdites. Encore une fois, il se mit à regretter les folles années 1990 de cet ivrogne d'Eltsine, qui avait instauré un débat ouvert, libre et fantastique. La Russie était alors ...un phénix libéré qui allait renaître des cendres du totalitarisme et déployer ses ailes...Mais ce n'était plus le cas. L'oiseau s'était révélé être un dragon, et des oeufs qu'il avait pondus avaient surgi le glaive et la croix qui, une fois de plus, menaçaient de plonger la Russie dans les ténèbres." (Page 137)
Lien : https://legereimaginarepereg..
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Un espion peut rencontrer des conflits de loyauté, comme ici durant la guerre froide. le point de vue de l'enfant est plus rarement exploré, et les conséquences sur la manière dont il va pouvoir se construire.
C'est l'intérêt de suivre LaIla, devenue jeune adulte.
Les dessous de l'aIre post-sovIétIque.
Les personnages manquent toutefois de fInesse ce quI nuIt à les rendre attachants.
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