Un monde si tranquille, tome 2 : Anticylone

Nina et Castor sont salariés dans la même entreprise de transports. Après avoir fait des infidélités à l'équipe de chauffeurs, Castor est devenu indésirable. Nina, tête de turc de ses collègues qui la surnomment 'grande gueule', est également sur la sellette. Chacun des deux s'accroche pour garder sa place, quitte à se tirer dans les pattes. Au milieu : le Directeur des Ressources Humaines pour arbitrer.

La peinture du milieu professionnel est intéressante : manipulation par les cadres, difficulté de travailler en groupe, clans, malaise au travail, estime de soi que doit procurer un emploi - le fait d'en avoir un, mais aussi son contenu, pour soi et aux yeux des autres -, spectre du chômage...

Un album émouvant et sombre, dans lequel on retrouve des esquisses du personnage central de 'Lulu femme nue'. Un peu d'humour (la scène du moustique) et, brièvement, une ambiance de camaraderie qui rappelle d'autres ouvrages de l'auteur ('Quelques jours avec un menteur', notamment).

Quoi qu'il en soit, je ne suis guère emballée par ce récit qui semble s'éparpiller. Jusqu'à présent, les BD-reportages de Davodeau m'ont davantage séduite que ses fictions, parfois excessives, peu crédibles. C'est le cas ici, tandis que, paradoxalement, le contexte social est très réaliste.

Ce deuxième tome de la série BD Un homme si tranquille tourne autour du travail, ou plutôt du contrat de travail comme facteur d'intégration sociale (et de revenus mensuels).

Etienne Davodeau imagine Nina, une mère de famille élevant seule sa fille grâce à l'aide son père, et assurant les revenus familiaux grâce à un emploi de femme de ménage dans une grosse société de transport (même si elle fait croire à sa fille, grâce à des cartes postales, qu'elle voyage partout en Europe). Comme elle a son caractère, et qu'elle s'entend mal avec certaines de ses collègues, la voilà en voie de licenciement. Castor un de ses collègues chauffeur veut lui un CDI et est prêt à tout pour cela. Les deux ont des raisons de craindre la décision du patron, alors quand il leur est possible d'enlever le DRH, c'est ce qu'ils font…

Le scénario fait penser à Cadres noirs de Pierre Lemaitre, en bien moins fin (j'allais dire moins travaillé...). Des gens normaux, de bonne volonté, broyés par le monde du travail et qui dérapent.
Cette série date un peu et depuis Davodeau a pensé et dessiné des BD « documentaires » bien plus intéressantes que cet album « polar-social ».

Jusqu'où êtes vous prêt à aller pour conserver votre emploi ?
C'est la question de départ qui se pose aux deux personnages principaux de cette BD. Et ils sont prêt à aller loin. Malheureusement, les situations ne m'ont pas semblé crédibles. Je trouve que ça manque de lien entre les scènes, de fluidité.
Malheureusement je ne lis pas Davodeau pour ses dessins, mais pour ce qu'il raconte... et donc je sors de cette lecture assez déçue...

Une bd très sombre qui illustre la misère d'une mère isolée qui se bat pour garder son horrible métier.
Entourée de personnages très charismatiques, elle se bat pour se faire une place et la garder.
Une sensation de malaise s'installe peu à peu et nous plonge dans cette tragédie avec beaucoup de réalisme jusqu'à la chute...totalement inattendue.

Moi qui suis pourtant une très grande fan d'Etienne DAVODEAU, je n'ai que modérément apprécié cette BD. le sujet abordé est intéressant : jusqu'où est-on prêt à aller pour garder son travail, lequel, même s'il est pénible, reste le seul moyen de s'en sortir. Mais, le scénario est parfois un peu confus et les dessins moins aboutis que dans les BD que cet auteur produit actuellement. Il faut dire qu'il nous a habitué à un tel niveau que maintenant je suis devenue exigeante :-)

C'est l'histoire de deux personnes qui se battent pour conserver leur emploi. Un récit dur, acerbe, sans concession mais qui réserve aussi de beaux portraits car ici nul n'est bon ou méchant : il s'agit simplement de survivre dans un monde sans pitié. Et vous, qu'auriez-vous fait dans de telles circonstances ?