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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Frontières...

Oui, depuis la nuit des temps elles existent c'est vrai, Debray nous le montre très bien, en contant le mythe de la création de Rome par Romulus, ou l'épisode de la Création, qui constitue les premières pages de la Genèse. Pour créer l'ordre dans le désordre, il faut tracer des lignes. Il faut se faire un architecte organisé qui délimite ce qui sera de ce qui ne sera pas.
Sur ce principe je suis totalement d'accord.

Mais dans cet ouvrage, j'ai senti que Debray estimait la frontière comme une sorte de muraille. Cocon protecteur de nos coutumes, de notre identité, de notre histoire... Une muraille qui s'érigerait contre "l'autre", qui vient de son "ailleurs", et qui nuirait à notre "chez nous", avec ses coutumes, son identité, son histoire à lui. Je n'en suis pas certain, mais il me semble que cela se nomme intolérance.
L'homme n'est appelé à n'être que ce qu'il est, un humain. Et jamais, jamais il ne devra se sentir plus autre chose qu'humain. On ne peut être français, à en oublier d'être humain. On ne peut être catholique à en oublier d'être humain.
Et pour, comme l'a fait Debray, m'appuyer sur des évènements historiques, je dirai que le brassage de cultures, de civilisations, est la chose la plus fructueuse qui soit. En effet, au Moyen-Âge, la culture musulmane était forte avancée dans des domaines tels que l'arithmétique, l'astronomie, la médecine... Aurions-nous oublié que nos chiffres viennent de là ? Comment sont-ils donc, parvenus jusqu'à nous, sinon par le brassage de civilisations ? La médecine, ses fondements viennent de la Grèce antique, avec Hypocrate, et son approfondissements de la civilisation musulmane du Moyen-Âge. Nous l'utilisons aujourd'hui dans le monde entier. Comment serait-ce une mauvaise chose ? Et qu'est-ce qui a permis cela ? L'échange. L'échange de savoir, de cultures.

La frontière donc, elle doit différencier. Elle doit marquer de son essence, les êtres qui y habitent. Mais jamais elle ne sera cette ligne infranchissable, mère d'une caste fermée. Elle doit être une frontière ouverte, ouverte sur " l'ailleurs" et "l'autre", afin de s'instruire, d'évoluer.

Voilà mon opinion quant au sujet.

Merci.
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J'aime bien les éloges, celui-ci est un pamphlet court (une centaine de pages) et surtout hyper stylisé. Régis Debray maîtrise tellement la langue (pas seulement française) qu'il joue avec les mots : leurs étymologies, leurs sonorités, leurs sens. L'auteur a énormément de culture mais au lieu de l'étaler, il la concentre. le texte est donc dense mais dans le bon sens du terme. C'est comme un plat de grand chef : peu de quantité mais beaucoup de créativité. Alors souvent on est un peu paumé et on a du mal à suivre. Régis n'est pas un con, bien au contraire. On dit des gens qui parlent vite qu'ils sont intelligents. On pourrait dire de Régis Debray qu'il écrit vite, et avec quelle maestria ! Son essai est cependant peu structuré et surtout inégal. Je n'ai pas compris grand chose au 4e chapitre, le 5e et dernier est par contre est excellent. Il résume bien la pensée de l'auteur. Celle-ci suit souvent un rythme binaire fait de couples d'opposition interdépendants tels le yin/yang. Séparés à l'écrit par un slash, une frontière, mais qui en fait permet des échanges car il y a évidemment du yin dans le yang et inversement.

Ce livre est donc un éloge des frontières mais aussi du sacré, des protections et limites. Ca peut paraître un peu réac et ça l'est ! C'est une réaction saine, épidermique (il est beaucoup question de la peau) contre une injonction à l'ouverture qui ne semble pas connaître de restrictions. Il s'agit également d'une critique érudite du sans-frontiérisme, du libre-échangisme, du mondialisme, de l'accélération du temps et de l'uniformisation de la culture. Vraiment un livre à lire donc pour comprendre cette réaction au libéralisme dont beaucoup souhaitent aujourd'hui se libérer. Grâce aux fondements biologiques et psychologiques, qui auraientt gagnés à être plus développés, on saisit ainsi mieux la retour du nationalisme et la demande de protectionnisme. Reste à trouver le juste milieu entre ouverture et fermeture. C'est à ça que servent les frontières.
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Qualifié de manifeste, ce texte est très poétique, très intelligent, une écriture qui vole, qui tourbillonne. S'il est bien un éloge des frontières, il est indispensable de comprendre ce qu'entend Debray par ce terme, et s'ensuit une description, une addition d'exemples montrant l'absolue nécessité de limites, si possibles claires, poreuses car il faut que ça vive, il faut des échanges, mais la perte d'identité dans un tout total global sans saveur est tout sauf un puissant désir. Pour certains une crainte. Au risque de voir des murailles, des murs, des portes fermées à triple tour, il est indispensable de rétablir ces limites-frontières qui donnent du sens, de la vie, et qui rassurent, aussi.
C'est assez brillant. Sans doute un peu trop (pour "le grand public").
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Si le parti pris de base était intéressant, force est de constater que l'exposé peine à captiver. Transposition d'un discours durant lequel Michel Debray s'écoute parler, on passe d'un argument à l'autre sans grande conviction. L'auteur enfile les références géographiques comme des perles, mais la réflexion intellectuelle, dont on attendait une certain fond, ne dépasse pas le stade du café des commerces. Heureusement la lecture est rapide, mais on en retire hélas pas grand chose.
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Ce court texte est en faite une conférence prononcée à la maison Franco-Japonaise de Tokyo le 23 mars 2010.
Il y est donc fait l'éloge de la frontière, une évidence pour quiconque possède un peu de bon sens, quelques soit sont obédience politique.
Résumé à l'extrême sa thèse qui part quand même un peu dans tout les sens avec force digressions est la suivante :
la frontière n'est pas un mur. La frontière est par essence une passoire car elle filtre ce que le mur, cet édifice binaire, ne fait pas.
10 ans après, le monde à changé et faire l'éloge du mur est désormais de l'ordre du possible. Quel penseur le fera t'il ? C'est assez urgent...

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