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EAN : 9782070131587
104 pages
Gallimard (09/11/2010)
3.42/5   79 notes
Résumé :
En France, tout ce qui pèse et qui compte se veut et se dit "sans frontières". Et si le sans-frontiérisme était un leurre, une fuite, une lâcheté ? Partout sur la mappemonde. et contre toute attente. se creusent ou renaissent de nouvelles et d'antiques frontières. Telle est la réalité. En bon Européen, je choisis de célébrer ce que d'autres déplorent : la frontière comme vaccin contre l'épidémie des murs, remède à l'indifférence et sauvegarde du vivant. D'où ce Mani... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Il y avait d'assez grandes chances qu'un essai sur « l'éloge des frontières », thème en apparence si contraire à l'opinion commune, me séduisît d'une manière ou d'une autre. J'ai toujours un goût marqué pour les audacieux, pour les « méchants », pour les parias. Notre société me semble tant chargée de moraline sirupeuse et sucrée – stevia sans glucides de préférence – que j'ai fini par trouver un supérieur intérêt au « mal » : c'est qu'on en vient à croire que ce « mal »-là est un bien, tant la façon qu'on a de l'attaquer est d'une imbécillité honteuse et déshonorante.

Je crois, entre parenthèses, qu'une partie de moins en moins négligeable de notre société commence à avoir de l'attrait pour ce « mal », un attrait même très sain : c'est que chacun sait de qui vient la désignation absurde de ce « mal » très pratique, et qui sont ceux qui nous défendent de vanter d'autres « biens » réels ou possibles. le pouvoir déteste le paradoxe, chose imprévisible, chose qui, quelquefois, pousse à la révolte. Il lui faut des pensées bien simples et rangées au-delà desquelles il trouve de l'inconvénient jusque dans la liberté d'expression.

Quelqu'un qui prétend, même pour jouer, même pour la frime, défendre un « vice » unanimement reconnu attire inévitablement mon attention. J'apprécie par exemple Dieudonné et Zemmour ; je nourris une passion attendrie pour tous ceux qui n'ont pas peur de déplaire et qui endurent la réprobation pour des propos sincères et sensés. On préfère toujours ne pas voir comme ces gens souffrent : même au milieu de leur île, de leur fortin, ils se sentent écrasés par l'ignoble quantité de flots et d'armées de crétins déversés contre eux. Ce mouvement est systématique, universel, international. Ces deux dont j'ai parlé peuvent, par ailleurs, ne pas susciter l'adhésion, ils ne sont pas du tout fous pour autant, leurs raisons sont étayées, instruites. On peut entendre, je crois, même l'avis d'un anarchiste ou d'un terroriste : le crime, pour moi, est toujours de ne pas écouter ou d'obliger au silence.

Une pensée même inexprimée existe encore. La loi a toujours tort de défendre une apparence d'existence : ou elle doit annihiler, ou elle doit permettre. Il est absurde d'interdire de parler de quelque chose si cette chose intériorisée est licite. Il faut rendre illicite la pensée elle-même, ou bien se résoudre à la laisser s'exprimer. Si on prohibe la distribution d'une chose comme l'alcool, on en prohibe aussi la fabrication. Même un enfant peut comprendre ça.

Bien des gens paraissent n'avoir pas saisi que ce qui abîme notre société n'est pas du tout l'hétérogénéité de nos caractères et de nos opinions. Notons ici que nos oppositions ne nous renforcent pas spécialement, que c'est un autre proverbe idiot que cela. Nous sommes par définition plusieurs, et il appartient à un peuple traditionnellement critique comme le peuple français de ne pas se laisser unifier à tout prix. Plus peut-être qu'aucune autre nation, notre identité, c'est notre divergence, notre sens des contradictions. Il s'agit de ne pas nier qui nous sommes : des râleurs sans doute, des contestataires, des révoltés – ces appellations ne me sont pas du tout péjoratives, et j'abhorre bien davantage un peuple moutonnier et univoque. Apposer sur nous le sceau légal de « l'incitation à » au seul prétexte que nous nous extériorisons, c'est nous infliger la marque contre nature de la frustration et de la calomnie publique et infamante.

Or, personne ne peut nous faire honte de ce que nous sommes ; autrement, c'est que le gouvernement s'est trompé de peuple. S'il faut, pour nous empêcher d'être, restreindre notre parole, c'est-à-dire censurer nos esprits, et tâcher de nous rendre dociles par la menace permanente de lois qui nous opposent, on se demande quel intérêt il y a pour le citoyen à décider qu'il y ait un gouvernement, et en quoi ce gouvernement serait l'incarnation de sa volonté. Il y a là tout à fait une opposition à l'idée de libre autodétermination des peuples, comme si chacun estimait par principe qu'il faut un gouvernement même si celui-ci ne représente personne. C'est comme si nos élus, nos lois, tout notre système politique au fond, luttait constamment pour faire de nous d'autres individus que ceux qui les ont élevés et érigés. Comble d'ingratitude : des milliers d'élus, et pas un représentant !

Tous les moyens de coercition employés contre notre essence brave et rebelle ne sont, je crois, qu'un moyen de retarder une révolution de plusieurs siècles. Je pense, moi, que ce qui se prépare, même funeste, doit toujours éclore au plus vite : rien ne sert de différer, tout finissant pas advenir, bien ou mal, quand cela gronde ainsi au lointain. C'est ma vision de l'évolution, fût-elle négative.

C'est pourquoi ayez non pitié des « méchants » mais fierté d'eux : vous ignorez toujours à quel moment vos opinions, quoique raisonnables à ce qu'il vous semble, cesseront d'être acceptées et seront blâmées, conspuées et interdites, et quand vous subirez le harcèlement des aveugles, des complaisants et des sots ; vous vous trouverez mis en minorité vous-même, acculé à découvrir trop tard le désarroi des esseulés, et vous ferez d'un coup l'apprentissage du nouveau camp où vous vous situez ainsi que la révélation regrettable de vos ingratitudes passées. Cette posture si délicate et risquée vous enseignera combien un détracteur est toujours un allié, un personnage, un individu, quelqu'un d'intellectuellement stimulant. le seul détracteur qui mérite l'opprobre et la consternation, en fin de compte, est celui qui, fourbe, vous interdit de parler.

Le pire détracteur est un empêchement légal. La justice n'a pas de raisons ; on ne s'explique pas avec un huissier.

Qu'un penseur politique comme Régis Debray puisse vanter la notion tant décriée de frontière n'est pourtant pas un gage d'immense audace ou de liberté absolue : une telle thèse sur un tel sujet est très propre à trouver beaucoup de partisans, et c'est au point que, peut-être, près d'un français sur deux s'oppose à l'Europe et préfèrerait revenir au concept de notre bonne vieille France. C'est un peu une feinte, en somme, que cet air bravache : on fanfaronne à bon gré quand on sait avoir une multitude d'adhérents. C'est plus facile aujourd'hui, en tous cas, que de critiquer les Arabes ou les Juifs.

Cependant, le problème de cet essai n'est pas du tout là : sans vraie bravoure, on pourrait tout de même y rencontrer un valeureux courage – mais l'argumentation, voilà, est tout pédante et artificielle. On sent excessivement de l'homme politique invité à un meeting : cet essai est effectivement la transposition d'un discours prononcé au Japon – conférence et séminaire – et se situe tout à fait en terrain conquis, « invité » ici signifiant : « payé à l'heure ». Passons encore sur tous les éloges complaisants adressés à mesure au pays d'accueil, et ne nous attachons qu'à l'essentiel : la vérité, c'est que cet essai est tout à fait une argumentation d'étudiant formelle et dépassionnée en trois parties.

Ça suffit : assez de toutes ces citations creuses de Paul Valery et de Julien Gracq, deux des pires imposteurs de l'intellectualisme outrancier ! Assez des étymologies grecques, arabes, latines, hébraïques, pour nous expliquer les connotations astucieuses et valorisantes des mots du champ lexical de la limite sans en venir véritablement au sujet ! Assez de ces cours d'histoire religieuse censés nous faire voir – de façon éclatante, on suppose – comment la sacralité est rattachée de tout temps à l'idée de choses cachées et recelées ! Assez de ces analogies symboliques ou scientifiques pour démontrer le rôle essentiel de nos habits ou de la peau dans nos échanges avec l'extérieur ! Assez de tous ces subterfuges, faux à-propos, références, jeux de mots, effets de sonorités, vocables anglais et allusions distinguées ! Debray fait de l'élégant et du dandysme, à mille lieues de la subversion qu'il annonce. Il n'attaque ainsi pas du tout le sujet qu'il se propose. Un professeur de philosophie mettrait, dans la marge, un « félicitation » admiratif s'il devait évaluer la copie au bac, mais quel besoin, au juste, de cette ampoule et de cette sophistique ? Qui s'agit-il d'endormir au moyen de cet air vide ? L'essentiel du livre, au fond, il faut le reconnaître, n'est qu'un préambule.

Vraiment, sur 72 pages d'essai, il faut attendre la page 59 pour entendre les premiers arguments sur la notion de frontière contemporaine et spatiale : en ce sens, l'ouvrage dans son ensemble est tout à fait une escroquerie, tout du moins un simulacre. Et encore, l'association imagée la plus pertinente sur ce terme, celle d'interdit et de limitation, n'arrive qu'à partir de là. M. Debray montre ainsi longtemps combien il est érudit et aimable avant de prouver qu'il est capable d'aborder son sujet ; il se pavane de savoirs, se rengorge de connaissances complices et de jolis compliments. On lui devine des sourires intermittents, très fiers, à la foule d'invités – gens très bien. Il fait même du familier, quelquefois, pour feindre de s'encanailler : « Oh ! on se croirait entre amis ! »

Or, cette prétention à l'intellect, bien sûr, ne vaudrait quelque chose que si son discours avait été improvisé !

Régis Debray, si j'ai bien compris, vante les limites en général, et induit que l'identité ne se construit qu'à l'intérieur (de quelque chose). Il réprouve l'émergence d'un droit à tout, d'une consommation universelle et sans vergogne de tout ce qui est accessible, d'une uniformité de moeurs et de caractères. Ce disant, il s'efforce autant qu'il peut de ne pas expliciter combien il est réfractaire au changement de paradigme de notre monde, tâchant à ne pas se montrer conservateur ou réactionnaire, dissimulant plutôt mal son adhésion aux traditions et aux nations – il ne devrait certes pas avoir honte de tout cela, mais il se méfie sans doute de « l'air » que ça lui donnerait, il se retient de se « compromettre : il serait tout à fait éloigné, autrement, du sage plein de vigueur juvénile qu'il veut singer dans son élan sincère et « spontané ». On n'aime pas les pachydermes ici-bas, ni les anciens, ni les nationalistes, ni les « fachos » – il le sait, il craint d'en être pris pour, on les dénigre tant ! Lui veut paraître plein d'allant, convenable, admissible, fréquentable, je veux dire, pour le parodier un peu, suitable, de « suit », le complet qui a aussi une membrane (c'est si crâne ainsi, n'est-ce pas !).

En somme, si tous les thèmes y sont bien – car l'auteur a rendu son devoir fort proprement – voilà : ce n'est à peu près qu'un devoir, formel, méthodique, composé ; on s'y ennuie si l'on n'est pas de connivence. J'eusse été de la famille de M. Debray que, sans doute, je lui aurais adressé quelque petit clin d'oeil au moment du discours ou de la dédicace : « Mais oui, c'était très bien fait ! Je t'assure ! » Seulement, il n'y a rien à en dire, rien à en retenir, c'est sans ambition ni chaleur : on distingue jusqu'à la jolie mèche blonde bien peignée sur le papier onéreux qui a servi à écrire. Ce n'est que très tard que j'ai pu placer dans la marge mes fameuses « parenthèses admiratives » : quelque pensée judicieuse, notamment, sur la façon dont le recul des frontières coïncide avec l'accroissement de notre radicalité identitaire – ce délai, je dois dire, m'a impatienté, mais c'est ma faute de ne pas me laisser facilement porter en digressions et en masques intellectuels ! Il y avait tant à représenter : la façon, surtout, dont notre désir foncier d'appartenance ne rencontre plus satisfaction dans l'élargissement toujours plus vaste de nos frontières. L'aspiration de l'individu, du citoyen, à se retrouver ; il ne se reconnaît pas comme n'importe qui, il fait une différence avec l'extérieur, et cette différence est tout ce qui constitue son identité. On est aussi par ce que l'on rejette : la haine et le mépris en réalité sont tout à fait nécessaires à ce que nous sommes : rien de plus évidemment vide qu'un homme qui aime tout le monde et qui voudrait vivre sans aucune frontière physique ou morale.

J'y pense, à présent : c'est peut-être ça, au fond, qu'a voulu exprimer Régis Debray

Eh bien, s'il avait voulu le dire, pourquoi ne l'a-t-il pas fait clairement de façon à être compris ?
Lien : http://henrywar.canalblog.com
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Frontières...

Oui, depuis la nuit des temps elles existent c'est vrai, Debray nous le montre très bien, en contant le mythe de la création de Rome par Romulus, ou l'épisode de la Création, qui constitue les premières pages de la Genèse. Pour créer l'ordre dans le désordre, il faut tracer des lignes. Il faut se faire un architecte organisé qui délimite ce qui sera de ce qui ne sera pas.
Sur ce principe je suis totalement d'accord.

Mais dans cet ouvrage, j'ai senti que Debray estimait la frontière comme une sorte de muraille. Cocon protecteur de nos coutumes, de notre identité, de notre histoire... Une muraille qui s'érigerait contre "l'autre", qui vient de son "ailleurs", et qui nuirait à notre "chez nous", avec ses coutumes, son identité, son histoire à lui. Je n'en suis pas certain, mais il me semble que cela se nomme intolérance.
L'homme n'est appelé à n'être que ce qu'il est, un humain. Et jamais, jamais il ne devra se sentir plus autre chose qu'humain. On ne peut être français, à en oublier d'être humain. On ne peut être catholique à en oublier d'être humain.
Et pour, comme l'a fait Debray, m'appuyer sur des évènements historiques, je dirai que le brassage de cultures, de civilisations, est la chose la plus fructueuse qui soit. En effet, au Moyen-Âge, la culture musulmane était forte avancée dans des domaines tels que l'arithmétique, l'astronomie, la médecine... Aurions-nous oublié que nos chiffres viennent de là ? Comment sont-ils donc, parvenus jusqu'à nous, sinon par le brassage de civilisations ? La médecine, ses fondements viennent de la Grèce antique, avec Hypocrate, et son approfondissements de la civilisation musulmane du Moyen-Âge. Nous l'utilisons aujourd'hui dans le monde entier. Comment serait-ce une mauvaise chose ? Et qu'est-ce qui a permis cela ? L'échange. L'échange de savoir, de cultures.

La frontière donc, elle doit différencier. Elle doit marquer de son essence, les êtres qui y habitent. Mais jamais elle ne sera cette ligne infranchissable, mère d'une caste fermée. Elle doit être une frontière ouverte, ouverte sur " l'ailleurs" et "l'autre", afin de s'instruire, d'évoluer.

Voilà mon opinion quant au sujet.

Merci.
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Chez toi ou chez moi?

Il s'agit ici de la retranscription d'une conférence donnée en 2010 au Japon : le "sans frontières" nous porte à en créer de nouvelles.
Bien sûr il faut faire un petit effort pour lire ce texte, ne pas penser en même temps à la météo ou au dîner du soir. Mais au final, ce remue-méninges pose des questions sur les frontières et les limites, celles qu'on impose, celles qu'on s'impose, celles que la mondialisation nous retire et celles qu'on recré pas forcément au même endroit. Un thème qui m'a toujours fascinée.
On n'est pas obligé d'apprécier ou de détester Régis Debray pour lire ce court texte. On n'est même pas obligé d'être d'accord. On peut aussi avoir envie d'y réfléchir, même si parfois il nous perd un peu et complique à souhait la compréhension de son discours.
Un texte à relire plus tard quand tout ça aura fait son chemin dans ma tête.
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Voici une lecture assez loin de mes habitudes ! C'est ce qui arrive lorsque, après avoir terminé mon roman sur le chemin aller vers le boulot, je dis à mon chef « C'est trop bête, je n'ai plus rien à lire pour le retour ». Pas de problème, ni une ni deux, il retourne dans son bureau et en revient avec ce petit livre qui serait parfait juste pour le retour.

Il s'agit du texte d'une conférence donnée à Tokyo le 23 mars 2010 par Régis Debray. On comprend vite le propos. Effacer les différences, c'est produire de l'indifférence. Tracer une frontière, explique l'auteur, est la condition sine qua non pour disposer d'un espace à organiser, donc pour rendre possible une organisation, quelle qu'elle soit. La frontière est perméable et évolutive ; elle a existé de tout temps et sous différentes formes. Il n'y a pas d'intérieur sans l'existence même de la notion inverse d'extérieur.

Cette réflexion est intéressante, et on n'en attendrait pas moins d'un tel auteur. Après, j'ai quelques inquiétudes sur l'accueil que certains pourraient faire à ce livre, vu le contexte actuel assez chargé en France aujourd'hui, où les questions sur l'immigration divisent, où l'Europe qui essaie de se construire est mise à mal ; où les droits essentiels de chacun sont discutés à coup de manif géante dans les rues…

Debray dénonce un peu trop facilement encore la mondialisation et l'anglicisation. Ou comment enfoncer des portes ouvertes… Certaines allégations sont également discutables. Par exemple, il existe des peuples qui sont identifiés (au sens qu'ils ont une identité) au-delà d'un concept de territoire bien délimité. le tout est saupoudré parfois de psychologie à deux balles :

« Quand on ne sait plus qui l'on est, on est mal avec tout le monde – et d'abord avec soi-même » p°58

« L'Europe a manqué prendre forme : ne s'incarnant en rien elle a fini par rendre l'âme » p°64

Et se tourner en permanence vers le passé est une réflexion assez limitée à mon goût. Pourquoi ne pas oser des modèles encore jamais imaginés ?
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Il y a des personnes qui s'écoutent parler et des écrivains qui s'écoutent écrire. Régis Debray est de ceux-là. On pourrait ajouter : Qui trop embrasse mal étreint. C'est ce qui arrive à l'auteur de ce discours sur les frontières. Entre deux boutades, citations, clins d'oeil, il fait l'étalage d'une culture maquillée comme une femme de petite vertu. C'est clinquant, superficiel et à peu près dépourvu de signification.
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critiques presse (1)
Audacieuse idée que d’offrir aux lecteurs une réflexion sur le thème de la frontière, à l’heure où le « sans-frontiérisme » est devenu le dernier avatar de l’idéologie occidentale et de son corollaire, le droit d’ingérence.
Lire la critique sur le site : LeSpectacleduMonde
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
“Le mur interdit le passage, la frontière le régule. Dire d’une frontière qu’elle est une passoire c’est lui rendre son dû : elle est là pour filtrer (…) les pores font respirer la peau comme les ports, les îles et les ponts, les fleuves.

(…) Gardienne du caractère propre, remède au nombrilisme, école de modestie, aphrodisiaque léger, pousse-au-rêve, une frontière reconnue est le meilleur vaccin possible contre l’épidémie des murs. Opposant l’identité-relation à l’identité racine, refusant de choisir entre l’évaporé et l’enkysté, loin du commun qui dissout et du chauvin qui ossifie, l’anti-mur dont je parle est mieux qu’une provocation au voyage : il appelle à un partage du monde.”
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C’est au jointif, aux interfaces, que l’on trouve les plus débrouillards. Les villes frontières font lever la lourde pâte : Tanger, Trieste, Salonique, Alexandrie, Istanbul. Accueillantes aux créateurs et aux entreprenants. Aux passeurs de drogues et d’idées. Aux accélérateurs de flux. Profil du frontalier : loustic, tire-au-flanc inventif, plus éveillé que les engourdis de l’hinterland. Nous avons tous, nous autres les poussifs, une dette à leur égard.
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Renoncer à soi-même est un effort assez vain : pour se dépasser, mieux vaut commencer par s’assumer.
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Le mur interdit le passage ; la frontière le régule. Dire d’une frontière qu’elle est une passoire, c’est lui rendre son dû : elle est là pour filtrer.
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Toute frontière, comme le médicament, est remède et poison. Et donc affaire de dosage.
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